Réconciliation et paix : L’ambassade des Etats-Unis appuie le gouvernement malien dans sa communication

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Moussa Bolly«La Communication ne fait du mal à personne quand on sait communiquer on prépare sa communication et quand on la maîtrise» ! Telle est la conviction affirmée par Clarens Renois dans un mémento, «Communiquer… Pourquoi ?» !

Sans tomber dans la propagande, les raisons de communiquer ne manquent pas pour un gouvernement, pour un Département ministériel ou une quelconque institution. Malheureusement, la communication a toujours été le parent pauvre de la gouvernance au Mali. Esseulés, ceux à qui cette tâche est généralement confiée (journalistes le plus souvent) n’ont pas le plus souvent reçu la formation requise et ont rarement les moyens de cette mission capitale qu’ils doivent remplir.

Pour certains historiens et anthropologues, cela se comprend aisément puisque culturellement, le Malien n’aime pas parler de lui-même : Il ne sait pas ou ne veut pas se vendre, se mettre en valeur ! Ce sont les griots qui ont longtemps assumé ce rôle. Ils étaient donc nos communicateurs traditionnels. Comme pour dire que même la communication a eu une place essentielle dans nos traditions.

Et, aujourd’hui, communiquer est davantage indispensable pour se faire comprendre des autres, pour gérer et pour changer les comportements, les mentalités.

En effet, disent des spécialistes, «aucune administration ni d’entreprise ne peut fonctionner avec efficacité sans disposer de son service de communication, ou sans payer les services d’une firme spécialisée».

Et ce n’est plus un secret que, pour gagner une guerre ou une campagne électorale, pour s’allier la sympathie et la faveur de l’opinion publique dans un projet ou une initiative citoyenne, il faut avant tout relever le défi de la communication.

Le Mnla a ainsi fait plus de mal au Mali en occupant le terrain de la communication, pour sa propagande, que militairement. Soutenu par les lobbies qui manipulent les grands médias en occident, ils ont mené une campagne d’intoxication qui a sérieusement terni l’image du Mali et du Malien aux yeux de l’opinion internationale.

Ces «bandits armés» et «narcotrafiquants» sont parvenus ainsi à maquiller leurs crimes et à dissimuler leurs vraies motivations pour se faire passer pour des victimes d’une politique de «ségrégation», de «racisme» ou de «discrimination» systématiques à l’égard d’une «minorité» au sein d’une région qui n’a jamais existé que dans leur rêve de narcotrafiquants. Une tâche d’autant aisée que les différents gouvernements leur ont longtemps abandonné le terrain de la communication.

Aujourd’hui, nos dirigeants semblent comprendre que tout décideur, toute organisation publique ou privée, voire régionale ou internationale, pour la transparence de sa gestion ou de son fonctionnement, doit communiquer !

C’est aujourd’hui l’une des conditions sine qua non de la bonne gouvernance. Ne pas communiquer suppose de nos jours qu’on a des choses à cacher au public, aux citoyens, à la clientèle… Communiquer, c’est exister, se positionner, faire connaître ses atouts ou ses difficultés, donner sa position, court-circuiter la rumeur…

Mais, comme l’indiquait au début Clarens Renois, une communication n’est utile et efficace que quand elle est bien préparée et bien maîtrisée. Une tâche qui, dans le cas du gouvernement malien, relève généralement des Chargés de Mission-Communications ou des conseillers techniques chargés de la question.

Une formation opportune et pertinente

Il était donc utile de renforcer les capacités de ces derniers en cette période où les crises ne manquent plus parce que le pays est toujours dans la zone de turbulence.

D’où toute la pertinence de cette initiative de l’ambassade des Etats-Unis au Mali qui vient d’organiser une formation de quatre jours sur «la communication gouvernementale» en partenariat avec la Primature. A noter que, en aval, des vidéoconférences sur le même thème avaient été animées par le formateur, Eduardo Cué, journaliste américain et spécialiste de la communication basé à Paris (France).

Organisé du 27 au 30 avril 2015 à Bamako, cet atelier visait à renforcer les capacités des participants (chargés de communication et responsables de rédactions) à mieux jouer leur rôle primordial non seulement dans l’amélioration de la gouvernance au Mali.

Ces communicants institutionnels ont ainsi été outillés notamment à préparer et coacher les ministres, cadres et hauts représentants de l’Etat à des interviews, à coordonner la communication gouvernementale, surtout en période de crise.

Les modules de formation ont porté sur, entre autres, l’organisation de la communication en période de crise, la relation presse, le mode de pensée et de fonctionnement du monde journalistique, le rôle du Département de la communication, les réseaux sociaux dans la communication, et les meilleures pratiques en matière d’interview.

Pour les initiateurs de la formation, il s’agit de renforcer la capacité d’analyse, de conception et de réaction des acteurs afin de mettre une communication efficace, transparente et crédible au service de la démocratie malienne. Il est indéniable que chaque Malien, chaque couche socioprofessionnelle doit aujourd’hui se donner les moyens d’assumer sa responsabilité dans la relance de ce processus démocratique en crise depuis  2012 après avoir été cité comme une référence en Afrique.

Cette initiative arrive surtout au moment opportun car la communication va jouer un rôle essentiel dans la mise en œuvre de l’Accord de paix qui doit être signé à Bamako le 15 mai 2015 pour la réconciliation et la paix. Il ne s’agit pas de museler ceux qui sont opposés à cet Accord.

Mais, de trouver des arguments pour les confondre ou les contredire, pour vendre l’Accord à l’opinion et avoir l’adhésion de tous les fils et de toutes les filles de la nation.

Et comme l’a dit M. Konaré de la Cellule de Communication de la Primature, cette formation a été organisée à point nommé parce que le Mali traverse actuellement un moment crucial de son histoire. Les responsables de la communication gouvernementale sont à présent bien outillés pour jouer leur partition, en tant que Maliens, et aussi relever les défis auxquels ils doivent faire face de façon permanente.

Ce fut aussi un espace de rencontre entre responsables de rédaction et chargés de communication qui ont échangé sur les préoccupations et les difficultés professionnelles au quotidien. Dans le contexte malien, les incompréhensions sont fréquentes dans leur collaboration. Mais, elles ont été beaucoup aplanies par ces échanges de ces quatre jours passés ensemble à la Primature.

La cérémonie de clôture a été présidée par le Directeur des Affaires Publiques de l’Ambassade des Etats Unis au Mali, M. Andrew Young, et un représentant de la Cellule de Communication de la Primature.

Les participants ont reçu une Attestation à l’issue de la formation organisée au moment opportun pour ces responsables de la communication gouvernementale et institutionnelle !

Il faut rappeler que les vidéoconférences et la formation sur place ont été animées par le très célèbre Eduardo Cué, journaliste américain basé à Paris, en France.

Chroniqueur sur la chaine France 24, M. Cué est une célébrité du journalisme, un éminent et très expérimenté communicateur. Fin pédagogue, il a brillamment réussi à partager son expérience et sa maîtrise des sciences et techniques de la communication avec les participants.

Moussa Bolly

 

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