Le Collectif des syndicats de l’Education nationale n’est pas allé par quatre chemins-même si l’on peut quelque peu regretter le caractère tardif de cette réaction-pour exiger la «libération inconditionnelle et sans délai ainsi que son rétablissement dans ses droits» du professeur Bassirou Kassoum Minta. C’est ce qui ressort, en tout cas, d’une déclaration datée du 11 juillet et signée de quatre syndicats de l’enseignement supérieur et de l’enseignement secondaire : SNESUP, SYNAPEF, SYNTES et SYPCES.
Partant du principe que «la liberté d’opinion est un principe consacré par la Constitution de la troisième République du Mali» et considérant que «le système éducatif malien dispose de structures et de textes réglementant les activités pédagogiques» ainsi que «les sanctions disciplinaires et le caractère inviolable de l’espace scolaire et universitaire», ont exprimé leur indignation devant «l’intrusion de la justice dans les affaires pédagogiques» avant de «condamner avec la dernière rigueur l’arrestation et la condamnation arbitraire du collègue Bassirou Kassoum Minta».
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Dans sa déclaration, le Collectif demande, enfin, que de telles pratiques, dignes d’un autre âge, ne se reproduisent plus jamais au Mali.
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L’on se rappelle que toute l’affaire est partie du choix par M. Minta, professeur dans un lycée privé, de Bamako, d’un sujet de dissertation autour de la prostitution économique à laquelle se livrent nombre de jeunes filles, avec pour clients des hommes fortunés ou haut placés qui ont l’âge de leur père.
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Un phénomène de société qui est, hélas, d’une cruelle réalité de nos jours dans nos grandes villes. Ce simple sujet de fiction a, malheureusement, abouti à l’arrestation de l’enseignant «hérétique» et de cinq journalistes qui n’ont fait, cependant, que leur devoir d’information.
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Si les journalistes ont été relâchés au terme d’un procès kafkaïen, l’enseignant, condamné à deux mois de prison ferme, continue toujours de croupir en prison.
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D’où cette sortie de ses collègues.
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Yaya SIDIBE
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