Réactions aux atteintes à la liberté de la presse au Mali : L’UPCOM-F condamne la «barbarie»

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C’est avec une grande émotion et une vive préoccupation, que l’Union Presse et Communication des Maliens de France (UPCOM-F) a appris, la lâche agression d’un doyen de la presse au Mali, âgé de 62 ans, le Directeur de la Publication du Journal L’Indépendant, M. Saouti Haïdara…

Nous, Union Presse et Communication des Maliens de France, condamnons avec la plus grande fermeté cet acte de barbarie attentatoire aux droits les plus élémentaires d’un journaliste à savoir les libertés d’opinions et d’expression. Nous souhaitons prompt rétablissement à MM. Abdarahamane Keïta et Saouti Haïdara et exprimons notre soutien sans faille et confraternel à toute la presse malienne en ces heures critiques, afin qu’elle continue d’accomplir sereinement son devoir d’informer.

Faut-il rappeler que cette agression de M. Saouti Haïdara, fait suite à une série d’actes d’intimidations, d’interpellations, de menaces, des écoutes téléphoniques malveillantes et de censures ostensibles.  En effet le 12 mai 2012, le directeur de publication du journal Le Prétoire, M. Birama Fall a été cueilli au siège de son journal par des hommes armés pour être conduit au siège de la Sécurité d’Etat. Pendant 4 heures, il a été soumis à un interrogatoire au sujet d’une conversation téléphonique avec un ancien ministre. Une semaine plus tard, très exactement le 16 mai 2012, M. Saouti Haïdara, a été également interpellé pendant 2 heures, encore dans les locaux de la Sécurité d’Etat.

Le 24 mai 2012, ce fut le tour du Directeur de publication du journal 22 Septembre, M. Chahana Takiou, d’être interpellé pendant environ une heure et demie par une certaine “Sécurité Militaire”. Au niveau de l’audiovisuel, le 12 juin 2012, des hommes en uniforme et armés font irruption au siège de la chaîne de télévision Africable pour empêcher la diffusion d’une interview avec un responsable du groupe armé MNLA.

Comme si autant d’interpellations et de brimades ne suffisaient pas, les menaces qui pesaient sur la vie des journalistes maliens ont pris du coup des proportions plus brutales et implacables avec à la clé, deux agressions physiques. Le 2 juillet 2012, le Rédacteur en chef du journal Aurore fut agressé, son portable confisqué, avant d’être dépouillé d’une somme d’argent d’un million qu’il détenait sur lui ce jour, pour régler une affaire personnelle. .. L’on est en bon droit de se poser la question, pourquoi ces agressions ?

Les agresseurs de M. Saouti Haïdara lui reprochaient sa ligne éditoriale. Ses articles assez acerbes sur la responsabilité des putschistes dans l’occupation des régions dans le nord de notre  pays et le désastre politico-sécuritaire dans le reste du pays. D’où ses agresseurs ont affirmé: «vous, les journalistes, vous nous emmerdez!».

La liberté de presse au Mali, acquise de hautes luttes, au prix du sang et des larmes en mars 1991 et gravée dans notre Constitution du 25 février 1992, est plus que jamais menacée dans notre pays par une force armée obscure, agissant avec les méthodes d’une milice d’Etat d’un autre régime et d’une autre époque. Au regard de graves conséquences qui découleraient de ces phénomènes et menaceraient la paix civile, nous estimons que la responsabilité de l’Etat est doublement engagée. D’une part, il doit se disculper aux yeux de l’opinion publique nationale, non par des discours compassionnels, mais par des actes, en démasquant les auteurs de ces pratiques ignobles, afin de les livrer à la justice pour qu’ils soient châtiés avec la fermeté qui s’impose. D’autre part, l’Etat doit respecter et faire respecter les libertés d’expression et de presse, afin que de tels actes liberticides ne se reproduisent plus au Mali.

Enfin nous interpellons une fois de plus avec insistance le gouvernement, pour tout mettre en œuvre afin de circonscrire les graves violations des libertés d’expression et de presse dans notre pays, au plus grand bonheur de la démocratie malienne.

Le FDR interpelle le gouvernement

Le Front Uni pour la sauvegarde de la   démocratie et de la République  a appris avec consternation l’enlèvement et la séquestration du Directeur de la publication du journal L’Indépendant, El Hadj Saouti Haïdara, le jeudi 12 juillet 2012, et l’occupation arbitraire par un groupe de jeunes et des militaires des locaux du Conseil national de la jeunesse (CNJ), le 13 juillet 2012.

Ces atteintes à la liberté de la presse, à la liberté d’expression et à la liberté d’association, depuis le coup d’Etat du 22 mars, sont une violation flagrante des Articles 1, 5 et 7 de la Constitution du Mali. Le FDR condamne avec la dernière rigueur la remise en cause des acquis démocratiques de la Révolution du 26 mars 1991.

Le FDR interpelle le Gouvernement  sur sa mission constitutionnelle d’assurer la sécurité des citoyens. Il interpelle le Gouvernement sur la nécessité de prendre les  mesures appropriées en vue de sécuriser les organes de presse et les journalistes, face à l’escalade des exactions par des groupes extrémistes.

Le FDR exige l’ouverture d’une enquête indépendante  afin de découvrir les auteurs de ces forfaits et de les traduire en justice. Le FDR soutient la presse malienne  dans son combat pour la préservation et le renforcement de la démocratie et souhaite prompt rétablissement à M. Saouti Haïdara.

Le FDR apporte son soutien sans faille au bureau légal du Conseil national de la jeunesse et invite la jeunesse malienne à l’unité.

L’Ambassade des USA souhaite «une enquête complète»

L’Ambassade des Etats-Unis condamne dans les termes les plus forts les attaques et les menaces récentes contre les journalistes au Mali. Elles constituent une violation de la forte tradition et l’histoire exemplaire de la liberté de la presse au Mali, aussi bien que celle des normes internationales qui garantissent la liberté de la presse.

Les attaques et les menaces contre les organes de la presse et des journalistes ont été malheureusement fréquentes depuis le coup d’état du 22 Mars. L’intimidation, les menaces et les attaques contre l’intégrité physique des professionnels de médias sont inacceptables en toute circonstance. Elles bafouent les traditions démocratiques que les Maliens travaillent si fort à protéger.

L’Ambassade des États-Unis appelle à une enquête complète sur tous les rapports de menaces ou d’agressions contre des journalistes.  Tous les efforts devront être faits pour identifier ceux qui effectuent ces attaques et le nom de ceux pour lesquels ils les exécutent.

L’UE dénonce les agressions

La Délégation de l’Union Européenne à Bamako dénonce avec force les agressions dont sont victimes des journalistes au Mali. Elle condamne ces tentatives d’intimidation et se prononce en faveur d’une presse libre, pluraliste et responsable, qu’elle soit écrite ou audiovisuelle, publique ou privée.

 

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1 commentaire

  1. celui qui ne ne contrôlera pas sa langue aura la langue coupée. C’est une tradition, tout ne se dit pas, tout ne s’écrit pas, surtout parler et écrire pour aider la rebellion et se faire plaire eu diable. Qui sera le prochain ladji koumalaba? ladji kouma te e da djeni!,
    Kouma magni, kouma be mogo doun!
    A bon entendeur, salut

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