En collaboration avec la délégation de l’Union Européenne au Mali, le club de la presse de la radio Klédu a organisé le vendredi 7 décembre dernier, une conférence – débat à l’Hôtel Mandé au bord du fleuve Djoliba sis à la Cité du Niger.
La dite conférence s’articulait autour du thème : « la restauration de la confiance dans le cadre des processus électoraux ». Ce thème phare vient à point nommé car notre pays est en préparation de ce grand évènement malgré la situation qu’il traverse. Autour de la table, on pouvait noter la présence d’imminentes personnalités comme Maître Demba Traoré, ministre délégué chargé de la décentralisation; Abderhamane Niang, consultant en administration électorale ; Moumini Soumano, directeur exécutif de la CMDID; Issiaka Kampo, 2ème vice président de la CENI; Dramane Diarra, président de l’AGDM ; Mme Oumou Touré, présidente de la CAFO entre autres.
Les élections servent à légitimer le pouvoir…
Rappelons bien que le débat a été émis en direct sur les ondes de la radio Klédu. Le bal a été ouvert vers 9 heures et demi par Mr Bertrand Soret, chargé des affaires de la délégation de l’UE au Mali, qui a prononcé les mots de bienvenue aux personnes présentes. Au tour du thème, M Niang, l’un des grands artisans de l’organisation des premières élections pluralistes au Mali d’où l’avènement de la démocratie en 1992, a estimé que « les élections servent à légitimer le pouvoir, à déterminer les gouvernants et les gouvernés et surtout à distinguer les partisans et les opposants du pouvoir ». Tous les invités ont emboité le pas de ce dernier en ajoutant tout simplement leurs points de vue d’une autre manière. Par exemple, l’Etat représenté par Mr Demba Traoré a affirmé que les élections contribuent à consolider la paix sociale et appuient durablement la démocratie.
Crise de confiance
Après ce premier tour de table, le modérateur fait réagir ses invités sur le nerf du thème à savoir l’état de lieu de la confiance dans les processus électoraux. Sur ce mot « confiance », les avis ont été divergents. Le Ministre monte au créneau en dénonçant cette crise de confiance et a situé la responsabilité à plusieurs niveaux. Selon lui, elle se situe entre les partis politiques et l’administration ; les partis politiques et les citoyens et les partis politiques eux-mêmes. il résuma le tout en ces termes : le manque de l’honnêteté intellectuelle ; la grief de l’administration contre les partis politique et vice versa ; le manque de communication ; l’insuffisance de la maitrise et de l’analyse des documents de processus électoral ; la grief des partis politique entre eux-mêmes ( en référence à la mise en place du dernier bureau de la CENI et la naissance précipité de nouveaux partis politique).
La CAFO et le problème du genre
Quant à la présidente du CAFO, elle s’est focalisée comme d’habitude sur le problème de genre et même des handicapés. Elle a dénoncé la vulnérabilité et la discrimination à l’égard des femmes et surtout dans des milieux ruraux. Pour cela elle s’en est prise à l’Etat pour responsable, car ce dernier ne fait pas un suivi régulier de ses textes. Un confrère n’a pas mâché ses mots en commençant à faire l’historique des différentes élections et les conditions dans lesquelles elles ont été organisées. Pour lui « la confiance dépend du contexte et de l’environnement dans lequel on organise les élections. Il n’ya pas de confiance si le jeu est faussé d’avance, si l’arsenal juridique n’est pas bien élaboré, quand les structures organisant les élections ne sont pas indépendantes et surtout si chacun ne fait pas face à ses responsabilités ».
Le citoyen malien, grand oublié…
Le président de l’AGDM a fait l’état des lieux de la disparition de cette confiance et les conséquences qui peuvent en découler (en référence à la situation actuelle que notre pays traverse). Il trouve même que le grand oublié de ces vingt dernières années de démocratie est le citoyen. Un oubli de la notion de démocratie « le pouvoir du peuple, par le peuple et pour le peuple ». Enfin les intervenants à cette conférence débat ont tous mis l’accent sur l’exercice de la démocratie dans 20 dernières années. Bien que les responsabilités soient situées d’une part et d’autres.
Younoussa Diakité (stagiaire)