Cela fait douze mois que l’année 2011 a commencé et cela fait plus de dix fois que les travailleurs de Rfi subissent un embargo d’émissions. Qui sont les syndicats qui lancent les fameux mots d’ordre de grève ? Que veulent-ils ? De quoi- ou de qui- se plaignent-ils ? On n’en sait rien !
Le bougre de con d’auditeur de la radio dite mondiale se réveille et tombe sur cette phrase : « En raison d’un mot d’ordre de grève, nous ne sommes pas en mesure de vous proposer votre programme habituel. Veuillez nous en excuser…à la place nous vous proposons ce programme musical. Merci de votre compréhension ». Heureux encore qu’il existe dans la maison Rfi, des gens polis pour nous dire cela.
Rfi nous bassine les oreilles non stop et nuit et jour avec tout ce qui se passe sur la planète. Mais elle ne dit jamais rien sur ce qui se passe chez elle. Or, “balayer devant sa case’’ n’est pas une expression bantoue. Non, elle est bien française’’. Alors, un peu de respect, balayer devant chez vous et expliquez nous pourquoi nous venons aux rendez-vous que vous nous avez fixé, et vous n’y êtes pas ! Nous, on croyait que chez vous l’heure était l’heure et qu’un rendez-vous était sacré. Alors cette arrogance, ce mépris et ce manque de respect, les auditeurs africains ne le comprennent pas et ne l’acceptent pas. Déjà chaque matin, Juan Gomez nous insulte et nous ferme le micro si nos propos ne vont pas dans le sens qu’il veut imposer. « Vous êtes tous bavards ce matin… », a-t-il l’habitude de commencer ses sermons de curé de gauche. Bavard ? Mais il épuise à lui seul la moitié du temps imparti ! Bavard ? Bavard toi-même pour tous les pauvres Africains à qui tu as cloué le bec.
Cette radio qui se prétend « mondiale », et le monde étant un village, il sied aux uns d’avoir de l’égard pour les autres. Quelle déception pour le pauvre Africain dont la radio libre n’a pas de fonds et celle d’Etat cache tout ! Quelle amertume pour ce pauvre zig qui fonde tout son espoir dans Rfi! Et quel égoïsme par rapport au journaleux du coin dont la rédaction ne peut même pas faire un reportage à cent kilomètres faute de moyens. Qu’ils démissionnent de Rfi, ces vaux et nous leur trouverons une place à Radio Tabalé ou à Radio Fréquence 3 ! Qu’ils viennent, ne serait-ce que pour un stage, un peu goûter aux conditions dans lesquelles nous autres damnés de la terre évoluons ! Et ils verront s’ils ont le droit de se pavaner comme cela devant nous, nous qui sommes contraints à la prostitution mentale pour que la marmite chauffe et que le bébé puisse avoir les médicaments. Qu’ils viennent et on verra si, après, ils pourront faire les fiers et continuer à nous narguer !
Toutefois, toute règle connaît une exception. Et cette noyade collective et inconsciente, il y a une élite consciente qui sauve l’espoir. Nous en voulons pour symbole et représentants Alain Foka qui a tenu son rang et assuré seul son émission hebdomadaire du samedi 3. Seul ? Soyons juste car Delphine Michaud et d’autres étaient dans le coup avec lui. Nous ne nommerons pas tous ces justes, mais ils se reconnaissent et les vaux les reconnaissent aussi.
Ah, si un jour on pouvait avoir la possibilité de nous passer de Rfi dont les informations sont comme de l’eau salée : plus on en boit, plus on a soif !
Amadou Tall