Le procès de notre confrère Boucary Daou, directeur de publication du journal ” Le Républicain “, a eu lieu hier au tribunal de première instance de la CIV. La délibération aura lieu le 23 avril prochain. Cependant, pour défaut de citation, ses avocats ont plaidé pour l’annulation de toute poursuite contre lui.
Le procès impatiemment attendu par l’ensemble de la presse malienne a eu lieu hier mardi 16 avril au tribunal de la commune IV où la séance était présidée par Fily Sissoko. Le banc du procureur était occupé par Ibrahim Touré.
Inculpé par le procureur de la République pour incitation au crime et au délit et pour publication de fausses nouvelles, Boucary Daou a passé 28 jours en détention avant d’être mis en liberté provisoire. Cela, suite à la demande de ses avocats dont Me Hamidou Diabaté.
Ceux-ci, faute de citation, en s’appuyant sur les textes régissant la loi de la presse, ont demandé l’annulation de l’ensemble de la procédure à l’encontre de M. Daou. A les croire, en matière de délit de presse, le prévenu doit être cité 20 jours avant son interpellation. Chose qui ne fut pas le cas avec Boucary Daou qui a d’abord été détenu illégalement pendant plus d’une semaine dans les locaux de la Sécurité d’Etat avant d’être transféré à la BIJ où il sera mis sous mandat de dépôt et transféré par la suite, à la maison centrale d’arrêt de Bamako. La procédure ayant été enfreinte, les avocats de Boucary Daou ont demandé la nullité de la poursuite. ” Dès lors qu’il n’y a pas de citation, la poursuite est nulle. La citation demeure une obligation en la matière “. “, ont-ils soutenu.
Pour ce qui est de la proclamation du verdict, le tribunal se prononcera là-dessus le mardi 23 avril prochain. L’affaire connaitra-t-elle un dénouement heureux. Le directeur de publication du journal ” Le Prétoire ” Birama Fall dont nous avons recueilli les propos à la sortie du procès, se dit tout de même confiant. Ce procès, dit-il, est un grand triomphe pour la presse malienne qui ne demande que d’annuler purement et simplement la poursuite engagée contre le journaliste.
” Ce procès, c’est nous mêmes qui l’avons demandé et c’est sur le terrain du droit que nous allons nous battre désormais. Nous avons plus que de l’espoir ” a ajouté le directeur de publication de ” Le Prétoire “.
A l’instar de Birama Fall, le monde de la presse demeure confiant et que le droit sera dit, c’est-à-dire que Boucary Daou sera défait des charges qui pèsent sur lui.
Une pléiade d’avocats reste mobilisée pour la cause. Le prochain rendez-vous est fixé au 23 avril prochain.
Il faut souligner qu’outre la famille de la presse malienne, des représentants des organisations de défense des droits de l’homme, se sont aussi mobilisés pour ce procès. On se rappelle qu’en vue de l’obtention d’un dénouement heureux de l’affaire un comité de crise piloté par le directeur de publication du journal ” Le Scorpion ” avait été mis en place.
Affaire à suivre
Ramata S KEITA
Stagiaire*
