Prise en compte du genre dans les médias : La Fondation Tuwindi outille les professionnels des médias

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Dans le cadre de la mise en œuvre de leur « projet pour la promotion du genre dans les médias et la consolidation de la déontologie journalistique au Mali », la Fondation Tuwindi, appuyée par Free Press Unlimited, a organisé les 5 et 6 avril derniers, un atelier de formation à l’endroit des professionnels des médias sur la prise en compte du genre.

Cet atelier avait pour objectif d’amener les professionnels des médias à maitriser la dimension genre, à traiter les informations en tenant compte de la dimension genre, mais aussi amener les participant à s’inscrire dans une démarche genre. Les travaux se sont déroulés respectivement au Centre de Formation des Collectivités Territoriales (CFCT) situé sur la route de Kati et à l’hôtel ‘’les Colibris’’ à Magnambougou Faso Kanu. Ils ont regroupé une trentaine de professionnels des médias provenant à l’intérieur du pays, des medias publics et privés et des sites d’information en ligne.

En effet, cet atelier de formation des professionnels de médias (journalistes, animateurs…) a été marqué par la présentation  de deux  modules. Le module 1 : « Genre et médias : aperçu sur le concept genre et médias comme une zone critique de préoccupation : pourquoi les médias sont une institution clé pour la promotion du genre ? Comment prendre en compte la dimension genre dans les médias ? » ?  Et le module 2 :«  Introduction à la normalisation du secteur des médias: pourquoi normaliser le secteur des médias ? Et introduction au référentiel GIP ». Ces modules ont été respectivement présentés par des experts en la matière. Il s’agit de Mme Ramata Diaouré et Me Abdrahamane Dembélé, président de l’Association Malienne pour la Qualité.

Selon le directeur exécutif de la Fondation Tuwindi, Tidiani Togola, c’est à partir d’un constat qu’une étude de monitorage a été réalisée en octobre 2017 par leur organisation sur le genre dans les médias au Mali. Et cette étude a dénoté que les femmes ont moins accès aux médias que les hommes, malgré l’existence d’une charte pour le respect de l’image et des droits des femmes à l’information et à l’expression.

«  Les femmes ne représentent que 12% dans les nouvelles produites par les radios, 23% au niveau de la télévision, 14% sur l’internet et 17% dans les journaux. Contrairement,  les hommes sont fortement présents dans les médias, le taux le plus bas est au niveau  de la télévision avec 70% », a-t-il expliqué. Avant d’ajouter qu’il est particulière nécessaire de nos jours que le genre puisse être considéré tant dans les rédactions que dans les pratiques managériales au niveau des organes de presse.

Pour lui, les professionnels des médias, dans les contenus produits, manquent de traiter l’information sous l’angle de l’approche genre.

« Seulement 2% des sujets traités sur la télévision portent sur le genre, 4% sur la radio, 3% dans les journaux. Les sujets relatifs au genre sont rarement traités sur l’internet », a-t-il indiqué. Et de souligner que la prise en compte du genre dans le monde des médias au Mali offre l’opportunité d’une participation des femmes dans la diffusion de l’information, à la sensibilisation afin d’alléger le poids des pesanteurs socioculturelles et rééquilibrer les chances entre les sexes.

Selon l’experte du module 1, Mme Ramata Diaouré, le genre est un concept et il permet de cerner  le rôle sexuel défini socialement, les attitudes et les valeurs que les communautés considéraient comme appropriées à un sexe. A travers ses explications, la facilitatrice a démontré que le genre est égal à deux sexes, avec des rôles et responsabilités différents socialement. Avant d’analyser  comment prendre en compte la dimension genre dans les médias, le traitement des sujets sous l’angle du genre.

Pour sa part, l’expert du module 2, Me Abdrahamane Dembélé, a touché du doigt la question de Normalisation et le Label. Selon lui, la normalisation facilite la vie de tous les jours à travers toutes sortes de commodités  et de simplicité.

« Elle est même tellement pratique et indispensable, qu’inconsciemment ou non, nous l’appliquons et l’imposons autour de nous », a-t-il fait savoir. Avant de mettre l’accent sur le label qui est nécessaire dans les médias, car il atteste  de la qualité supérieure d’un produit ou d’un service.

A noter qu’au cours de ces deux  jours de formation, une méthodologie variée a été utilisée pour les travaux, notamment le model « apprentissage action », partage d’expérience par les participants et des échanges/débats.

La cérémonie d’ouverture des travaux était présidée  par le représentant du  président de la Haute Autorité de la Communication (HAC), Mahamane Hamèye Cissé qui avait à ses côtés, le représentant du président de la Maison de la Presse, Alexis Kalambry.

Fily Sissoko

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