Certainement pour la première fois, tout le monde était d’accord pour mélanger mouton et coq. Fort heureusement, c’était pour la bonne cause, le samedi dernier à Bougouni à l’issue de la médiation entre le député nouvellement élu, Mamadou Sinayogo dit Gaucher et le Confrère Adama Coulibaly, correspondant de la Radio Klédu dans le Banimonitiè. Tout est bien qui finit bien est-on tenté de dire.rn
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un autre conflit entre hommes politique et de presse a failli se terminer au Tribunal la semaine dernière. L’affaire opposait Mamadou Sinayogo dit Gaucher député récemment élu à Bougouni et le correspondant de la Radio Klédu dans la même localité. Le premier reprochait au second d’avoir biaisé l’information lors de la proclamation des résultats provisoires des législatives et surtout, de l’avoir manqué de respect en sa qualité d’aîné, seulement d’aîné. En somme et dans les faits, M Sinayogo s’était rendu au niveau de la station radio en question (là où travaille également M Coulibaly), pour dit-il remercier ses militants d’avoir voté pour lui. Alors qu’il se trouvait en conversation téléphonique, M Coulibaly fit interférence dans sa communication et lança des propos fort désagréables.
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M Sinayogo dut interrompre sa conversation et demander des explications. Lui, ignorait jusque là que M Coulibaly était le correspondant de Klédu lequel, à son entendement, a livré des informations douteuses sur les résultats dans le Banimonotiè. C’est à l’issue de cette séance d’explication que les esprits s’échauffèrent et, selon M Sinayogo, son interlocuteur aurait tenté de donner le premier coup. Il aurait donc agi en légitime défense. Et les deux protagonistes se retrouvèrent ensuite devant le juge où chacun introduisit une plainte. Le premier pour injure grave et le second pour agression sur sa personne. La presse nationale et même internationale s’est vite saisie de l’affaire et ce fut presque le tollé général. Mais la tension baissa très vite grâce, d’abord aux efforts des deux belligérants, appuyés par des médiateurs qui ont fait le déplacement de Bamako sur Bougouni, le samedi dernier. L’heure ni le lieu n’étaient aux explications, mais à la réconciliation.
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Sur place, la raison et le bon sens prévalurent de part et d’autre. Nul parmi les deux protagonistes ne chercha à envenimer davantage la situation. Nul n’avait souhaité en arriver là. Dans la pure tradition africaine, il fut demandé au cadet de présenter des excuses à l’aîné lequel à son tour s’excusa pour avoir donné le premier coup. Le petit frère, comme il se doit, offrit un présent, un coq bien en chair, à son Grand frère qui, dans la même dynamique, lui donna un mouton bien dodu. C’était en présence des membres de la délégation venue de Bamako en l’occurrence des représentants de la Radio Klédu, d’associations de presse et des collaborateurs. Tout le beau monde se transporta ensuite chez le Juge pour témoigner du retour au calme et du retrait des plaintes. Le magistrats n’y vit aucun inconvénient et invita les acteurs à procéder par écrit. Ainsi dit, ainsi fait.
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A l’issue de cette réconciliation et surtout de cet échange de gallinacé et de ruminant pour le pardon mutuel entre les deux protagonistes, une question restait cependant en suspens : fallait-il ou non, pour les membres de la délégation, attendre que les bêtes passent à la casserole avant de reprendre la route ? Les opinions divergèrent. Malheureusement le «NON» l’emporta. Direction Bamako. Mais, sur le chemin du retour et prenant en compte l’avis des adeptes du «OUI», Monsieur Sinayogo offrit à chaque membre de la délégation cinq litres de miel et cinq kilogrammes de viande fraîche. Certains découvraient ainsi pour la première fois les vertus de la médiation.
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B.S.D
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