-Maliweb.net- Le Mali célèbre le 3 mai la journée internationale de la liberté de la presse à l’instar des autres pays de la planète. Le pays compte actuellement environ 150 journaux (presse écrite et en ligne) et 330 radios membres de l’URTL. Mais quelle information donnent-ils au public ?
Pour tenter de comprendre le rôle des médias, l’écrivain américain Michael Schubson, dans son livre « Le Pouvoir des Médias » a tenté d’imaginer un monde sans journalisme. Un monde où dirigeants, hommes d’affaires, responsables syndicaux, candidats aux élections, prisonnier etc. informent chacun, depuis son téléphone ou son ordinateur personnel, les citoyens. Alors chacun d’entre nous va essayer de se brancher sur la source d’informations de son choix sans oublier aussi que chacun de nous pourra donner ses propres informations. Nous serons donc à la fois producteurs et consommateurs de l’information, donc nos propres journalistes.
Dans de telles conditions, les citoyens vont s’accrocher naturellement aux moindres propos des autorités politiques qu’il a élues. Dans un tel monde, au Mali les messages d’IBK, détenteur de la légitimité suprême et d’un pouvoir incontestable, seront pris pour de l’argent comptant et il sera encore plus fort que jamais.
Selon M. Schubson, dans ces conditions, le citoyen ne va pas tarder à puiser son information aux sources les plus proches dont l’accessibilité lui garantirait la crédibilité. Et par finir, le citoyen serait débordé d’informations et va demander à ce qu’un tri soit fait pour qu’il ait accès seulement à l’information la plus importante, la plus pertinente et la plus intéressante. Importance, pertinence, intérêt voilà trois principes très chers au journalisme. Aussi, le citoyen allait demander à ce qu’on l’aide à interpréter les événements, à les comprendre. Le besoin d’avoir une information crédible, importante et compréhensive se ferait alors ressentir et le journalisme serait né. Même s’il n’existait, il allait donc être réinventé.
Voilà comment et pourquoi les 156 journaux (presse écrite et en ligne), les 700 et quelques radios maliens sont nés. Ils sont là pour satisfaire ce besoin que le peuple ressentirait s’ils n’existaient pas. Mais aujourd’hui, a-t-on vraiment le sentiment que le citoyen malien obtient satisfaction de ses centaines organes de presse ? NON tout simplement malgré les efforts qui sont faits. Non, parce-que la presse malienne est profondément politisée. Non, parcequ’au lieu d’apporter le quotidien du peuple aux dirigeants, c’est celui des dirigeants qui est rapporté au peuple. Conférences de presse, missions avec un ministre ou autre homme politique sont, de façon générale, ce qui est rapporté au citoyen assis sous l’ombre d’un arbre près de ses sacs de charbon ou à la femme qui se trouve sur le chemin du marché. Non parce-que tout homme politique parvient à diffuser les messages qu’il veut par médias interposés moyennant quelques billets de banque. Tant pis pour les principes de pertinence, d’importance et d’intérêt pour le citoyen.
Non parce-que la presse malienne est loin d’être en mesure de couvrir l’étendue du territoire. Il n’y a pratiquement pas de journal qui recrute ou qui envoie des correspondants dans des zones reculées du pays pour que ces derniers rapportent le quotidien des habitants.
Vivement une presse au service du peuple !
Aboubacar DICKO/maliweb.net
150 journaux, 330 radios privées, des sites d’informations, des télés privées: Un seul constat MANQUE DE PROFESSIONNALISME, REGLE DEONTOLOGIQUE BAFFOUEE, PROSTITUTION A LA QUETE DE PLACE ET D’ARGENT, PARESSE INTELLECTUELLE!
Il faut quand même être fier de cette presse qui nous critique et nous grandit tous les jours
Les travers vont petit à petit être corrigés
Je suis pour une bonne et forte presse même si elle nous tape dessus de temps en temps
Obama a dit que la démocratie est une bonne presse et une justice indépendante
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