Presse communautaire : Il faut sauver Kibaru

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C’est l’appel qu’a lancé le Directeur général de l’AMAP, Abdoulaye Traoré. C’était lors d’un échange avec les journalistes, le samedi 10 mars, dans les locaux de Kibarou.

La rencontre visait à échanger avec les journalistes sur les difficultés que traverse le journal Kibaru et de recueillir les idées des uns et des autres en tant que hommes de médias, dans l’optique d’une sortie de crise. Pour ce faire, l’événement a également mobilisé le Dg de Kibaru, Amadou Diallo, et son personne au grand complet, ainsi que plusieurs travailleurs de l’AMAP.

Lancé le 10 mars 1972 Kibaru est un journal communautaire qui a connu des heures de gloires dans les années 1970 où il était très prisé par un lectorat rural. Le journal s’intéresse essentiellement à tout ce qui concerne l’amélioration des conditions de vie des populations rurales, notamment la vulgarisation agricole, l’agro-pastorale, les santés humaine et animale, les droits et devoirs du citoyen, l’éducation et l’environnement.

A la différence des journaux classiques, qui offrent des informations en direction de leurs lecteurs, Kibaru a su développer des échanges féconds avec son public, en lui réservant deux pages. Il en résulte du coup deux types de rédacteurs : ceux du journal et des lecteurs.

Au plan national, les succès de Kibarou ont motivé l’AMAP a créer deux autre journaux communautaires comme Kabaarou, en 1983, et Xibaaré en 1989. Au plan africain, ils lui ont valu d’être choisi par l’Unesco comme centre de formation des centres de la presse rurale des pays africains. Et d’être désigné pour abriter le siège de l’association de réalisateurs de journaux ruraux africains.

Aujourd’hui en voix de disparition, il faut une nouvelle plateforme de partenariat pour sauver Kibaru et éventuellement relancer Kabaarou et Xibaaré, estime le Dg de l’AMAP.

Pour cause, quarante et six ans après, toutes les dynamiques de Kibaru sont devenues un vieux souvenir, à cause de cadre politique intervenu après l’avènement de la démocratie et les d’ajustements structurels imposés par les organisations internationales. « Nous avons perdu nos principaux bailleurs de fonds comme l’Unesco et même temps que les contrats avec les institutions républicaines sur demande des partenaires technique et financiers», a déploré pour sa part M. Traoré, le Dg de l’AMAP

Quant à Amadou Diallo, il a expliqué, que Kibarou est une histoire qui remonte aux indépendances, avec le nécessaire besoin d’accroître le nombre de lettrés ayant conduit beaucoup d’Etats nouvellement indépendantes à promouvoir les langues nationales.

Depuis la création de Kibaru, 2968 les premiers centres de formation ont vu le jour. De 26 centres, en deux ils sont passés à 544 et avec au départ 1040 pour 21760 auditeurs en 1972. De 8000 exemplaires tirés, kibarou atteint les 18000 exemplaires en 22 ans après. Mensuel, il est aujourd’hui tiré à seulement 6000 exemplaires. Son avènement a beaucoup aidé les services publiques des domaines du développement rural notamment les services de l’agriculture, de l’élevage et de la pèche. Il est nécessaire de redynamiser Kibarou pour changer les comportements des ruraux et accroitre l’économie.3

Les journalistes n’ont pas à leurs tours manqués de questions et de proposer des suggestions de sortie de crise.

 

Amidou Keita

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