La Maison de la presse a procédé le jeudi dernier à l’enregistrement d’un autre numéro de l’émission ”Forum de la Presse”. L’invité de ce numéro était le président de la Haute autorité de la communication (HAC), M. Fodié Touré. Le sujet dominant lors de cette émission était la décision de fermeture de 47 radios pirates (c’est-à-dire des radios qui émettent sans aucune autorisation.
Cette décision intervient après la tenue de la première session ordinaire de la HAC. Au cours de cette émission, il était question d’expliquer aux auditeurs et téléspectateurs les attributions, les missions de la HAC ainsi que les activités menées depuis sa création. Elle a aussi été une occasion pour le président de commenter la récente décision de la HAC relative à la fermeture de 47 radios privées à travers le pays.
Dans son intervention, le président de la HAC, M. Fodié Touré a souligné qu’il était inconcevable que dans un pays de droit, où l’espace médiatique est réglementé par des textes et qui sont portés à la connaissance de tous, qu’on puisse accepter l’existence de radios qui émettent sans aucune autorisation.
Sur cette question, le président de la HAC a fait état des différents textes qui régissent en la matière. Et surtout le délai de rigueur donné aux promoteurs de ces radios pour se conformer. C’est après tout que cette décision est tombée.
A travers cette décision, la HAC, de l’avis de son président, vient de trouver la solution à un problème qui était posé depuis plus d’une année.
“Ces radios ont été avisées depuis novembre 2016. Ces 47 radios sont des radios qui n’ont aucune autorisation, elles ont reconnu la mise en demeure qui leur a été adressée par la HAC, et elles ont continué d’émettre sans autorisation”, a-t-il expliqué.
La HAC, selon son président, a aujourd’hui, les moyens techniques, humains et juridiques pour aller au bout de son action. Avant de préciser que la HAC n’était pas contre les médias mais voudrait contribuer à réglementer le secteur.
Au cours d’une enquête menée par la HAC, elle s’est rendue compte qu’il y avait des radios qui ont été créées sur la base d’un arrêté interministériel, et des radios qui évoluaient sur la base d’autorisation provisoire du ministère de la Communication. Mais, il y avait aussi le cas des radios qui émettent sans aucun acte administratif. Cette dernière catégorie est qualifiée de “radios pirates” par le président de l’autorité.
Les résultats de cette enquêté, a-t-il soutenu, ont été partagés par les organisations socioprofessionnelles des médias avant d’expliquer les conduites à tenir pour le cas des organes qui ne respectaient aucune législation.
De même, ceux qui avaient été créés par des actes administratifs datant d’avant la création de la HAC, ont été invités à se conformer au nouveau cadre législatif règlementaire selon les délais et les procédures arrêtés par la HAC.
Par contre, malgré les remarques des autorités compétentes, des radios qui ne sont pas dans ces deux catégories ont continué d’émettre en toute violation des textes. Dans leurs activités illégales, elles brouillent souvent les fréquences des radios régulières, les fréquences des services publics, de l’armée, de la sécurité, de l’aviation.
A la question de savoir s’il n’était pas plus simple de leur donner des autorisations, M. Fodié a été clair : “Si vous donnez une autorisation à ces radios, vous créez une injustice, vous régularisez une radio qui a été créée avant la HAC cela est normale. Et vous régularisez ces radios qui ont été créées après la HAC, on les met sur les mêmes pieds d’égalité que celles qui ont été régulièrement créées, on va créer une jurisprudence. Cela revient à cautionner l’illégalité. Parce que demain, en 2018, une autre radio va se créer sans autorisation, et va nous demander de lui donner une autorisation. En ce moment, la HAC ferme sa porte et s’en va…on aura plus besoin de nous”.
Selon lui, la procédure de création des radios est définie dans loi de 2012 avant la création de la HAC. Et cette même loi dit que les radios doivent se conformer aux textes sur une période de 3 ans, donc en 2015. Malgré cette invitation, ces radios qui étaient là n’ont jamais voulu se conformer à la règle.
Ce n’est pas nous qui avons décidé de faire vivre ou de tuer une radio, nous appliquons des textes qui disent qu’une radio non autorisée doit être fermée. Nous ne pouvons pas laisser une radio illégale émettre au détriment d’une radio légale.
A la veille du sommet Afrique-France, a-t-il fait savoir, il y a eu des radios pirates qui brouillaient les réseaux aéroportuaires. Ce qui est un danger.
Quant aux télévisions qui sont en train d’émettre sans autorisations, elles seront appelées à se conformer aux textes par la HAC très bientôt.
“Celles qui respecteront les conditions seront maintenues et celles qui ne répondront pas aux critères seront fermées “, a-t-il martelé.
Par rapport à la Télévision, dans les jours à venir, il y aura un appel d’offres pour inviter tous ceux qui ont une télévision, ou qui ont l’intention de créer une chaine de télévision de postuler. Les différents dossiers seront appréciés et les autorisations données à qui de droit, a-t-il conclu.
Il faut noter qu’aujourd’hui, il y a plus de 1000 radios au Mali. Au cours de cette émission, le président de la HAC, M. Fodié Touré répondait aux questions de nos confrères : Alexis Kalambry, Directeur de publication du quotidien, ” Les Échos ” ; Chahana Takiou, Directeur de publication du bi-hebdo ” 22 septembre” et Bakary CISSE dit ”Bakci”, Rédacteur en chef de la radio “Klédu”.
Youssouf SANGARÉ
1000 radios pourquoi faire, la majorité des ces radios sont concentrées a Bko. J’espère que la HAC va s’atteler à suivre le type de message qu’elles diffusent meme pour celles qui sont legalement crées. Il faut mettre rapidement dans ce secteur, nous ne voulons pas d’une poudriere dans notre pays.
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