Première édition de l’émission politique d’africable : Le parti SADI marque sa différence

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La Chaîne de télévision panafricaine Africable vient d’ouvrir le premier numéro de son émission politique consacrée à l’analyse et au commentaire de l’actualité nationale par les hommes politiques de tous bords et de toutes obédiences. Pour cette série inaugurale, jeudi 2 mai 2013, l’animateur de l’émission, Sékou Tangara avait sur le plateau quatre invités:  savoir Ousmane Oumarou Sidibé, ancien Ministre, Secrétaire Politique de l’URD (l’Union pour la république et la Démocratie), Amadou Aya, Secrétaire Politique du parti Yéléma, Boubacar Touré, Secrétaire à la Communication du RPM ( Rassemblement pour le Mali) et Nouhoum Kéita, Secrétaire Administratif du Bureau Politique de SADI (Solidarité Africaine pour la Démocratie et l’Indépendance). 

Africable_logoSur la question se rapportant à la mise en place de la Commission Dialogue et Réconciliation, nonobstant quelques interrogations sur les aspects liés au contenu de cette réconciliation et les préalables à exiger pour amorcer le dialogue, à savoir l’indivisibilité du territoire national et le désarmement du MNLA, les trois représentants des partis, URD, Yéléma et RPM étaient nettement en désaccord avec le Secrétaire Administratif de SADI. Pour Nouhoum Kéita, la mise en place de la commission dialogue et réconciliation, tout comme la gestion de la transition, ne s’inscrit pas dans une démarche autonome d’inclusion de recherche de solution politique durable à la grave crise politique, institutionnelle et sécuritaire que connaît le Mali. Selon lui, elle s’inscrit plutôt dans une démarche globale d’exclusion des acteurs politiques, sociaux et parachève le processus de mise sous tutelle, de domination complète de l’économie malienne et de sa société par les multinationales pétrolifères et gazières et d’occupation totale du territoire sous le prétexte de « maintien de la paix ».

Pour illustrer ses propos, Nouhoum Keita a soutenu que la France a réussi son objectif stratégique. Il s’agissait pour la France d’engager le pays de manière précipitée dans la guerre au Nord au nom d’une lutte contre les djihadistes et faire légitimer le MNLA (Mouvement National de Libération de l’Azaouad). La mise sur pied d’une commission dite de dialogue et réconciliation est l’aboutissement logique de cette stratégie planifiée, a poursuivi le Secrétaire Administratif du parti SADI pour qui les revendications d’indépendance, puis de statut particulier posées par le MNLA ne sont pas acceptables, ni politiquement, ni juridiquement, ni moralement. En fondant son argumentaire sur le droit international, M. Kéita souligne que le droit des peuples à l’autodétermination ( c’est-à-dire le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes) est reconnu et consacré et il a évolué pour donner naissance à un droit à l’indépendance, mais exclusivement au bénéfice des peuples soumis à la subjugation, à la domination ou à l’exploitation étrangères.

Or, « l’Azawad n’est pas un territoire consacré sur le plan historique ni même confirmé comme appellation locale d’un terroir géographique. Il n’est donc pas un territoire colonial, « soumis à la subjugation, à la domination ou à l’exploitation étrangères » indiquera Nouhoum. Et d’ajouter que « Jamais dans notre histoire, la zone dite de l’Azawad n’a connu l’existence d’un territoire colonial avec un statut séparé et distinct de celui du territoire de l’Etat qui l’administre. Elle n’est donc pas et n’a jamais été sous occupation étrangère (militaire ou administrative). Les Touaregs du Mali ne constituent pas un peuple colonisé par une puissance étrangère qui serait le Mali. Le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes a un caractère résolument collectif. Il est refusé aux individus. Cela pose le problème de la crédibilité et de la légitimité du MNLA, et aussi et surtout de sa représentativité » a-t-il martelé. Il a aussi déclaré que « le Mali a toujours reconnu l’existence de toutes les composantes du peuple malien et leur a garanti l’exercice libre et transparent des droits fondamentaux exigés par la démocratie. Aucune revendication ne saurait porter sur la remise en cause de l’unité nationale et de l’intégrité territoriale, mais plutôt sur des problèmes de mal gouvernance

   Siaka Z. Traoré

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3 COMMENTAIRES

  1. C’est bien les débats mais à un moment il faut savoir s’arrêter et passer aux actes.
    Au Mali on passe son temps à dire que c’est la faute des autres pays si le Mali ne se développe pas.
    On oublie simplement que la mauvaise gouvernance donne de l’appétit aux intervenants extérieurs qui ne cherchent qu’à en profiter.
    Que les uns et les autres cessent de prendre 10% à chaque opération, ils verront le résultat sur l’économie de leurs pays. ❗ 😀 mrgreen:

  2. ce sont les débats politiques qui nourrissent la vie politique sénégalaise. il faut encourager africable.
    quand le niger voisin a dix (10) télévisions privées et le mali traîne en longueur parce que simplement alpha et att ne voulaient voir personne sur le petit écran que eux et les membres de leur famille.
    venez au sénégal, ça foisonne de télé privées.
    cela a permis aux télé et radios sénégalaises de publier en direct les résultats électoraux bureau par bureau et empêcher les fraudes.
    mais, au mali, c’est l’ortm, voix du message qui fait tout. à se demander si les journalistes de l’ortm ont les mêmes écoles de journalisme que les autres, notamment l’ecole de journalisme de dakar.
    dans le débat sur les biens mal acquis, j’ai suivi sur walftélé où son directeur général fait partie des invités. le lendemain, j’ai pris walfjournal papier, la ligne redactionnelle n’a rien à voir avec les positions de son directeur. cela montre l’independance des journalistes sénégalais. il faut ça au mali

    • C’est bien dit. On a pas le sens de l’information au Mali.
      La presse écrite et audiovisuelle malienne n’a pas de moyens et est intellectuellement pauvre. Ils répètent tous les mêmes phrases bateaux/robots. C’est du mimétisme.
      Il y a trop d’amateurs dans le milieu. Beaucoup ne savent ni informer ni éclairer.
      Il faut souvent arriver à la fin d’un article pour comprendre le but de l’auteur, et ce n’est pas tout car quelques fois le titre n’a pas grand chose à voir avec le contenu.
      Les séquences de lecture des relevés de conclusion du conseil des ministres sont d’un autre âge, surtout dans le journal télévisé de l’ORTM. Ce sont simplement des choses qui devraient être mises en ligne et à la disposition de la presse écrite.
      Si les débats étaient organisés toutes les semaines, avec des interviews courtes mais fréquentes de tous les acteurs de la vie économique et sociale, le niveau général aurait gagné en amélioration. 8) 😀

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