Ils étaient 80 directeurs de publication de la presse écrite à bénéficier d’une formation sur l’éthique et la déontologie à travers un atelier qui vient de se dérouler les 28 et 29 octobre, à Siby. Financée par le Fonds d’appui à la formation professionnelle et à l’apprentissage cette session, qui a tenu toutes ses promesses, a été une belle occasion pour renforcer les capacités des patrons de presse. En initiant cette session, l’Assep entend apporter plus de professionnalisme dans le traitement de l’information au sein de la presse écrite.
Le Fonds d’appui à la formation professionnelle et à l’apprentissage (Fafpa), sous le leadership de Mohamed Albachar Touré, est un partenaire stratégique de la presse malienne. C’est pourquoi, le Fafpa a décidé de financer la formation de 80 directeurs de publication à travers l’Association des éditeurs de presse privée (Assep).
Cette session de formation s’est tenue les 28 et 29 octobre dernier à Siby, sur le thème “éthique et déontologie”. Deux jours durant, les capacités des patrons de presse ont été renforcées par des professionnels en la matière. Il s’agit du doyen Sadou Abdoulaye Yattara (Ancien président de la Maison de la presse et actuellement en service à la Haute Autorité de la Communication) de Manga Dembélé (Ancien ministre de la Communication) et Mamadou Dabo (Promoteur du journal Zénith-Balé et Professeur dans plusieurs écoles de journalisme).
En initiant cette session de formation, l’Assep visait plusieurs objectifs. Il s’agissait d’apporter plus de professionnalisme dans le traitement de l’information au sein de la presse écrite, de rappeler les concepts et les exigences basiques du métier de journalisme, d’améliorer la qualité technique des productions afin de faciliter non seulement une meilleure compréhension chez les lecteurs, mais aussi de développer les aptitudes des participants à jouer leur rôle d’ intellectuels publics dans l’environnement général des médias de préférence à travers la presse écrite. Il s’agissait, en plus, d’expliquer les règles essentielles, notamment les analyses constructives qui participent à la promotion de la bonne gouvernance, les techniques d’enquêtes pour un métier de journalisme et communication plus crédible et au service de la consolidation de la démocratie.
Cette session de formation a été officiellement lancée, le 23 octobre dernier, par le ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle, Mohamed Salia Touré, en présence de son homologue de la Communication et de l’Economie numérique, Dr Hamadoun Touré. On notait aussi la présence du directeur général du Fafpa, Mohamed Albachar Touré, et celle du Président de l’Assep, Bassidiki Touré. Sans oublier plusieurs journalistes et communicateurs. “Je suis très heureux de procéder à la cérémonie de lancement officiel des sessions de formation des membres de l’Assep. Je remercie infiniment le ministre de la Communication et de l’Economie numérique pour sa constante disponibilité et son soutien dans la réalisation du présent projet de formation.
Le ministère de l’Emploi et de la Formation professionnelle accorde une place privilégiée à la formation des actifs dans les secteurs prioritaires de l’économie dont les effets et les impacts sont perceptibles sur la compétitivité, la croissance et l’emploi”, a déclaré le ministre Mohamed Salia Touré. Avant de préciser : “Sous l’égide du Département, le Fonds d’appui à la formation professionnelle et à l’apprentissage s’est doté d’une vision novatrice basée sur le financement par le plan ou le projet de formation fédérateur. Cette initiative qui a résolument engagé le Fonds dans la voie de la modernisation de l’ingénierie de financement, est destinée à améliorer l’efficacité et la qualité de la formation, en adaptant celle-ci aux exigences du marché de l’emploi en pleines mutations et d’en faire un véritable levier de compétitivité, de croissance économique, de création d’emplois et donc de développement du pays”.
Aux dires du ministre Mohamed Salia Touré, “le journalisme est l’activité qui consiste à recueillir, vérifier et éventuellement commenter des faits pour les porter à l’attention du public dans les médias en respectant une même déontologie du journalisme. Plusieurs phénomènes tels que le non-respect de la vie privée, la non vérification des sources et même celle des faits, peuvent mettre en péril les règles déontologiques du journalisme”.
Il a aussi souligné qu'”une autre menace pèse, générée par la montée en puissance des technologies de l’information et leur démocratisation. Il s’agit de la concurrence avec les médias alternatifs, en particulier les réseaux sociaux et le fait que peut s’exprimer n’importe qui équipé d’un ordinateur et connecté à internet.
Les journalistes sont appelés à respecter la vie privée des individus et la présomption d’innocence, à n’obtenir des informations que par des moyens légaux et moraux, à rectifier automatiquement et rapidement toutes les informations fausses ou erronées, à éviter toute connivence avec le pouvoir politique qui nuirait à l’indépendance et l’impartialité de leur profession, à ne pas avoir pour objectif principal d’acquérir du prestige ou une influence personnelle.
Cette résolution souligne aussi qu’il faut exiger du journaliste une formation professionnelle adéquate pour assurer la qualité du travail du journalisme et son indépendance”.
Le ministre Mohamed Salia Touré s’est réjoui de cette belle initiative de l’Assep qui cadre parfaitement avec la vision du changement et l’amélioration de la qualité des ressources humaines des entreprises de la presse. “Je voudrais saisir cette occasion pour présenter mes remerciements au président de l’Assep pour avoir mis cet outil précieux à la disposition de ses membres en vue de leur garantir la qualité de travail. J’ose espérer que les bénéficiaires en tireront le meilleur profil. Mes félicitations vont à l’endroit du directeur général du Fafpa pour l’appui et l’engagement constants du Fonds à accompagner les chantiers de réformes initiés par le gouvernement dans les domaines de la formation professionnelle et de l’emploi”, a conclu Mohamed Salia.
Prenant la parole, le président de l’Assep, Bassidiki Touré, a tenu à rendre un hommage mérité au directeur général du Fafpa, Mohamed Albachar Touré, pour son soutien et son accompagnement à l’endroit de la presse. “Je voudrais saluer le courage d’un homme humble, courtois, humain. Un visionnaire qui a su donner au Fafpa toute sa noblesse. Il a su entretenir, pour le bonheur de tous, la confiance et les bonnes relations entre le Fafpa et ses partenaires nationaux et internationaux. Il s’agit bien évidemment de Mohamed Albachar Touré, directeur général du Fafpa” précisera-t-il.
Il a saisi cette opportunité pour féliciter Mohamed Salia Touré, ministre de l’Emploi et de la Formation Professionnelle et Dr Hamadoun Touré ministre de la Communication et de l’Economie numérique pour leurs nominations dans le gouvernement de Transition. “Je formule les vœux les plus sincères et les plus cordiaux pour que les missions assignées à vous soient un succès. Puisse Allah vous aider à relever l’océan de besoins des Maliens” dira-t-il. Selon Bassidiki Touré, un journaliste professionnel doit être apte à analyser de manière critique un large éventail d’activités impliquant le secteur public ou le secteur privé. “Dans ce travail, le respect strict des principes basiques du métier de journaliste doit être observé de manière à ce qu’il puisse jouer toute sa partition dans le processus de construction nationale. Il est regrettable que le manque de formation adéquate des acteurs des médias explique fondamentalement l’inobservance des règles élémentaires. Cette situation est responsable en partie des problèmes judiciaires qui ne cessent de se multiplier contre les journalistes.De nos jours, rares sont les médias qui remplissent les fonctions essentielles, à savoir améliorer l’accès à l’information pour permettre aux citoyens ordinaires de participer aux affaires publiques et servir d’instance de contrôle public”. Parole du président de l’Assep !
El Hadj A.B. HAIDARA