Paix dans une transition apaisée au Mali: La presse montre la voie

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Des Maliens regardent des Une de journaux à Bamako © AFP

Le Forum pour la paix dans une transition apaisée a pris fin hier à la Maison de la presse du Mali. Il aura été riche en contributions et sera sans nul doute le départ pour une sortie de crise.

Des thèmes saillants ont été traités au cours de ce forum, notamment: «Rôle et responsabilité des médias pour une transition apaisée» ; «Partis politiques et société civile : acteurs incontournables d’une transition apaisée» ; «Quelles solutions pour la résolution de la crise du Nord ?». Ces thèmes se scindaient en différents sous-thèmes. Les trois ateliers constitués ont travaillé d’arrache-pied pour parvenir à des propositions pertinentes.

Par exemple, l’atelier II qui a travaillé sur le thème : «Les partis politiques et la société civile acteurs incontournables d’une transition», a d’abord fait une analyse de la situation. De cette analyse, il ressort que le coup d’état du 22 mars 2012 a entraîné la rupture de l’ordre institutionnel et politique, la naissance du CNRDRE (Comité national pour le redressement de la démocratie et la République), qui a signé un Accord-cadre avec la CEDEAO (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest). Cependant, certains points dudit Accord-cadre n’ont pas été respectés, ce qui a engendré des tensions dans la gestion de la transition, notamment dans la définition des rôles et responsabilités des organes de la transition. Par ailleurs, les participants à cet atelier ont fait le constat d’une exclusion des partis politiques et de la société civile, ainsi que des arrestations et détensions extrajudiciaires.

Au regard de ces différents constats, l’atelier a fait les propositions suivantes : faire une application intelligente de la Constitution et de l’Accord-cadre qui constituent des instruments juridiques importants dans la gestion de la transition ; organiser une concertation nationale pour apporter des éléments de réponse aux interrogations non prises en charge par l’Accord-cadre ; élaborer des termes de référence de la concertation nationale qui prendrait en charge (les organes, la durée le chronogramme des opérations  de la transition, les questions sécuritaires et les questions électorales) ; faire en sorte que les partis politiques et la société restent dans leur rôle traditionnel ; faire en sorte que la presse soit considérée pour qu’elle puisse jouer pleinement son rôle.

La crise du Nord

Les débats étaient passionnés à l’issue de la restitution du groupe III qui a réfléchi sur la crise du nord. Cela, pour une sortie de crise pouvant conduire au retour de la paix dans le nord. Pour ce faire, les options politique et militaire sont choisies. La première implique une concertation regroupant tous les acteurs de la vie de la Nation. En ce sens, la négociation est privilégiée en associant les pays du champ (Algérie, Mauritanie, Niger).

Pour ce qui est de l’option militaire, il faut développer les moyens de communication et de renseignements de l’armée. D’ores et déjà, il faut décréter l’urgence humanitaire et créer une cellule nationale de crise. Au préalable, la décentralisation doit être renforcée et il faut aussi faire une évaluation des projets financés au nord, une relecture des différents accords, y compris le Pacte national.

Dans les débats qui ont suivi, les participants ont fait des contributions, parfois tranchées.        «L’absence du Gouvernement malien aux négociations est inacceptable. Que le Gouvernement reprenne en main la négociation. Qu’il soit au centre de la médiation et que celle-ci ne se fasse pas sans les populations majoritaires. Si la négociation ne marche pas, il faut aller à la guerre. Que l’armée intègre aussi les forces qui sont en train de se former. Il s’agit des enfants du nord qui connaissent bien le terrain»,  a déclaré un intervenant. « Je ne vois pas quel dialogue il faut faire avec des troupes qui occupent de force notre territoire. Il faut libérer avec la force. Que l’ORTM intègre la guerre du nord dans son programme», a lancé M. Diarrassouba, un participant. Et à Mme Fofana très remontée de crier : «Que l’on cesse de violer les femmes au nord !». Plus radical, B. Tounkara dira que «le terme négociation doit disparaître. Il n’y a rien à négocier avec des bandits armés».

Quant au dernier atelier, il a traité du thème : « Rôle et responsabilité des médias pour une transition apaisée (Quelle stratégie d’accompagnement et de mise en œuvre ?).

Reste maintenant à vulgariser les conclusions de ce forum afin qu’il serve véritablement de déclic pour une sortie de crise au Mali.

Abdoulaye Diakité

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3 COMMENTAIRES

  1. MTC
    C’est dommage, il n’y a rien de nouveau ou d’original dans vos propositions. Vous reprenez sous une autre forme les propositions du gouvernement, celles du CNDRE, et celles du MP23.

    Les politicards maliens finiront par s’asseoir au tour d’une même table, car ils doivent se convaincre que le Mali n’est pas sous tutelle CEDEAO. Les députés sont contents, ils sont sûrs d’avoir leur ration alimentaire jusqu’à la fin de la transition ce qui n’est pas le cas pour ceux qui pensent qu’ils sont nés pour être ministre.
    Beaucoup d’entre nous ont vu les festivités de anniversaire de l’URD, les dizaines de cars qu’il louait habituellement ont disparus ( prudence) Dieu seul sait quand est ce que les élections seront organisées au Mali et qui va être président, au tant économiser ses sous.

  2. BRAVO AUX JOURNALEUX!
    QU’ ILS SE CONSACRE AU JOUR LE JOUR ET FAIRE LA PAIX, SURTOUT QU’ ILS NE PRENNENT PAS LES SOUS DES MAL INTENTIONES POLITICIENS EN FUITE!

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