L’Institut national de formation judiciaire Maître Demba Diallo a abrité du 21 au 23 novembre 2016 un atelier de formation des journalistes sur l’organisation et les procédures judiciaires au Mali. La cérémonie d’ouverture était présidée par le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, qui avait à ses côtés le directeur de l’institut national de formation judiciaire, Mohamed Sidda Dicko, et le président de l’Association des éditeurs de presse privée, Birama Fall. La formation a pris fin par la remise d’attestations aux journalistes formés.
Le ministre en charge de la Justice et des Droits de l’homme, Maître Mamadou Ismaël Konaté, a souligné dans son intervention l’importance de la collaboration entre la justice et la presse. Parlant de la question de défense de l’intérêt général ou celle de préserver le bien public, Maître Konaté pense qu’il faut l’implication des professionnels des médias. Ainsi, il a souhaité, à partir du 1er janvier 2017, partager cette dynamique avec les journalistes par le biais des campagnes de presse, de la diffusion de la loi ou la prise en compte des attentes de la population malienne.
Pour ce qui est du procès dit des bérets rouges qui s’ouvre à Sikasso le 30 novembre, le ministre de la Justice a invité les journalistes à ne pas se laisser dicter les articles qui viennent de l’étranger.
Selon le ministre, «ce qui importe, c’est que le journaliste constate lui-même sur le terrain, au lieu de rester derrière le bureau pour traiter une information». En outre, Maître Mamadou Ismaël Konaté a promis qu’aucun journaliste ne sera mis en cause suite au contenu de son écrit, car, dit-il, «la liberté d’expression est le socle de la démocratie, la liberté de presse est sans limite pour moi. La liberté de presse est ce qui constitue le socle de notre pays». Il s’est réjoui de la présence à la formation d’une cinquantaine de journalistes relativement éclairés et dédiés exclusivement à la justice. Il dit être convaincu que les meilleurs articles de presse du procès Amadou Aya Sanogo viendront des participants de cet atelier, tout en promettant de primer les trois meilleurs articles de chaque discipline. Il s’agit des radios, des télés et la presse écrite.
Par ailleurs, les sessions de formation comprenaient plusieurs modules qui ont été développés et suivis de débats. La première communication a porté sur l’organisation judiciaire au Mali. Cette communication a été faite par Maître Cheick Oumar Konaré, avocat à la Cour, sous la modération de Moussa Kolon Coulibaly, magistrat et formateur à l’Institut. Ce module a été l’occasion pour Maître Konaré d’aborder les tenants et les aboutissants de l’architecture des juridictions maliennes.
La deuxième communication a porté sur «justice et droits de l’Homme». Cette présentation a été faite par Badra Alou Coulibaly, Directeur adjoint de l’Institut national de formation judiciaire. Dans sa communication, il a souligné le caractère indissociable des notions de justice et de droits de l’Homme. Selon lui, il n’y a pas de justice sans respect des droits de l’Homme et les droits de l’Homme ne servent à rien sans un mécanisme pouvant garantir leur protection. Trois autres modules ont été également développés, notamment celui consacré au procès civil et au procès pénal. Cette communication a été assurée par Maître Cheick Oumar Konaré, avocat à la Cour. À la suite de la formation, des attestations ont été décernées aux auditeurs.
Gabriel TIENOU