(ŒIL du combattant) : A qui profite la division au sein de la presse privée malienne ?

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La presse malienne reflète la lutte pour le pouvoir qui oppose les hommes politiques à la veille de chaque élection présidentielle. A vue d’œil, le paysage médiatique malien donne l’impression d’une cordialité apparente et de confiance entre les journalistes locaux qui couvrent les évènements politico-militaires dans le  pays.

Plusieurs organes de presse locaux et étrangers basés dans la partie Sud du pays contrôlée par le gouvernement couvrent les évènements dans le Nord contrôlé par les rebelles en donnant l’impression initiale, à un étranger, que tout va bien dans les rangs de la Presse locale. Mais l’évidence de la grande scission au sein de la Presse malienne est ressortie lorsque les responsables des associations de presse du Mali jouent avec le feu. Avec cette guerre déclenchée sur le terrain pour la reconquête des régions du Nord, les responsables d’associations de presse entretiennent le flou sur la bonne organisation des journalistes pour couvrir cette guerre.

Au lieu d’envoyer les organes qui, malgré la crise, se battent avec leurs maigres moyens pour paraitre chaque jour que Dieu fait, on continue plutôt de fonctionner avec le système de clans, on préfère accorder la priorité à des responsables d’organe de presse ou à des journalistes dont les journaux ne sont plus visibles sur le marché depuis des mois. Tout est question de clan et tant pis pour vous si vous ne faites pas partie de ce petit «cercle d’amis».

Cette guerre qui se tient dans les régions du Nord est couverte par nos confrères occidentaux sous le seul prétexte qu’ils sont plus nantis que nous. Et même si c’était le cas, qu’est-ce qui empêche la haute hiérarchie militaire de convoyer aussi les journalistes locaux dans les zones placées sous son contrôle pour que ces journalistes puissent rapporter les réalités du terrain ? Pourquoi s’en prendre aux médias occidentaux si une information nous discrédite dans cette guerre de reconquête, puisqu’ils sont les seuls sur le terrain ? Même l’ORTM n’arrive pas à couvrir cette guerre, alors qu’elle dispose de tous les atouts pour le faire.

Comment concevoir une réelle crainte et la méfiance entre les journalistes et de manière étonnante, envers leurs collègues des organes qui paraissent régulièrement ? En général, les responsables d’associations de presse parlent au nom de la Presse, mais les retombées financières sont pour eux seuls.                                                                                      Si l’on considère le rôle crucial des journalistes dans la réconciliation du peuple et le soulagement des blessures de la guerre, ce ne serait pas une bonne idée de compter sur la Presse malienne dans l’état où elle se trouve actuellement, pour espérer réparer les dégâts.
Les négociateurs de la paix et les organisations spécialisées dans les initiatives post-conflit doivent commencer à se pencher sérieusement sur ce problème parce que la profonde division actuelle de la Presse malienne n’est pas de nature à contribuer à la réconciliation d’une population traumatisée par la guerre car chaque jour qui passe, elle ne fait qu’afficher sa division rien que par le comportement des responsables des associations de presse.

Le Fouineur

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