‘’JOURNAC’’ encourage les femmes journalistes du Mali
La salle de conférence de la maison de la presse a abrité le samedi 31mai dernier, la nuit des « Nyéléni » de la presse. Organisée par l’Association des Journalistes pour la promotion des Arts et de la Culture (JOURNAC), dans le but de faire la promotion de la gent féminine dans les médias (radio, Télévision et presse écrite), la cérémonie était présidée par le Secrétaire aux Relations Extérieures de l’UNAJOM, M. Ibrahim Tiocary. Le thème retenu était « femmes journalistes et crise Malienne ».
C’est en présence des hommes et femmes du media et plusieurs représentants des partenaires notamment l’UNAJOM, Kafo Jiginew, BNDA, la CMSS, de l’Assurances Lafia, l’APAC, APPEM que les récipiendaires dénommé « Nyéléni » ont reçu leurs trophées.
Cette initiative de JOURNAC a été appréciée par les uns et autres lors de la cérémonie par la remise de trophées et attestations d’encouragement à certaines femmes journalistes de la place. Elle cadre avec l’actualité de notre pays suite aux évènements commencé depuis 2012. Il faut noter que les journalistes ont contribué d’une manière remarquable à la résolution de cette crise. Pour qui connait le métier du journalisme, le nombre des femmes y est très limité à cause de tenants et aboutissants qui le caractérisent.
Selon présidente de « JOURNAC », Mariam Koné, cette première édition a pour objectif particulier de glorifier celles qui ont vécu pleinement avec leur plume ou micro ces moments difficiles que notre pays est en train de traverser : « Journac souhaite leur rendre un vibrant hommage à travers cette nuit de récompense du mérite féminin de la presse ». Elle a promis que chaque année, des femmes journalistes spécialisées dans un domaine bien déterminé seront identifiées et gratifiées à travers ‘’La nuit des Nyéléni’’. L’association, par la voix de sa présidente, a souhaité que le thème consacré à la crise soit le premier et le dernier. Et d’ajouter que rien n’est possible sans une paix durable.
Historique et choix du Nyéléni
Le choix du nom Nyéléni n’est pas fortuit selon Mariam Koné. La figure emblématique du milieu Bambara de ‘’Nyéléni’’ Koné était une icône de la bravoure, a-t-elle dit. Il faut être brave et courageux pour exercer ce métier souvent très difficile. Femme au foyer, la journaliste est confrontée à d’énormes difficultés, poursuit-elle. Car il faut s’occuper de son foyer et être sur le terrain pour la recherche d’informations fiables et crédibles au même titre que les confrères, un métier difficile à accomplir pour les femmes sans l’aide de leurs époux, bref la famille qui les comprend tout en respectant le choix du métier.
L’occasion n’a pas manqué à la présidente de donner quelques points sur les journalistes à travers le monde, ou par la passion d’informer est confrontée à beaucoup de risques et souvent son métier lui coûte la vie pendant les périodes de conflit. Pourtant, en 2006, le Conseil de sécurité de l’ONU avait adopté la résolution 1738, à l’initiative de la France et de la Grèce. Ce texte indique que les journalistes “doivent être considérés comme des personnes civiles et doivent être respectés et protégées en tant que telles”, a rappelé notre interlocutrice. Et d’ajouter qu’en 2013, une nouvelle résolution est adoptée: elle porte sur la sécurité des journalistes et la lutte contre l’impunité. Les États membres sont ainsi invités à faire tout leur possible pour prévenir la violence contre les journalistes et le personnel des médias, mais également d’enquêter rapidement sur toutes les accusations de violence à leur égard.
Malgré tout, des journalistes meurent lors des conflits et cela presque chaque année. En effet, un total de 121 journalistes et employés des médias sont morts victimes de violences en 2012 dans le monde, soit plus que les 107 recensés en 2011, selon la Fédération internationale des journalistes.
En 2013, 71 journalistes ont été tués dans l’exercice de leurs fonctions, selon Reporters Sans Frontières. Et cette même source note dans son bilan annuel que 40% des journalistes tués l’ont été au cours des conflits.
La femme journaliste n’est pas épargnée par ces violences. Et pour cause, de 2009 à nos jours, 11 journalistes femmes ont été tuées lors des conflits dont, Ghislaine Dupont de RFI assassinée en décembre 2013 à Kidal, la photo reporter Camille Le page en Centrafrique en mai 2014. A toutes ces femmes tombées sur le champ de l’honneur, l’association ‘’Journac’’ a dédié ces trophées à travers leurs consœurs du Mali.
Au total, sept trophées et attestations ont été décernés, dont trois pour les doyennes de la presse malienne qui ont beaucoup contribué dans la résolution de la crise à l’ombre.
Notamment Ramata Diaouré du journal ‘’22 Septembre’’, Mariam Sagara de l’ORTM, Dado Camara de l’Annonceur, Kadidiatou Sanogo du journal Le Républicain, Rokia Diabaté du journal ‘’Le Prétoire’’ et le prix Camille Le page est décerné à Aminata Traoré du journal ‘’Les Echos’’ et le Prix Gislaine Dupont à Oumou Dicko de la radio Tahanint de Tombouctou.
Adja