“Nous fondons encore une fois notre espoir en la justice malienne pour rétablir la vérité et dire le droit dans ce dossier”
Le Collectif de veille pour la défense des médias (CVDM), dirigé par Moustapha Diawara, non moins directeur de publication du journal “Le Sursaut” était face à la presse, le vendredi 25 mars, pour donner la bonne information concernant le processus de nomination à la Haute autorité de la communication (Hac) notamment sur le cas de notre confrère Bassidiki Touré (président de l’Assep). “Nous invitons du haut de cette tribune le président de la Transition, le colonel Assimi Goïta, à prendre en compte le rôle primordial de la presse dans la réussite de sa mission. Dans la même dynamique, nous fondons encore une fois de plus notre espoir en la justice malienne pour rétablir la vérité et dire le droit dans ce dossier”, dira-t-il devant ses confrères venus en nombre. C’était en présence de Bandiougou Danté, président de la Maison de la presse, de l’intéressé Bassidiki Touré ainsi que des responsables de certaines associations de presse. Voici le discours lu par Moustapha Diawara.
La cérémonie qui nous réunit ce matin est d’une importance capitale, pour ne pas dire d’une portée assez significative. Il s’agit d’une conférence de presse afin de rendre compte à l’ensemble de la corporation de la presse malienne les tenants et les aboutissants du récent processus d’élection, puis de nomination des représentants des organisations de la communication à la Haute autorité de la communication (Hac).
Pour rappel, la Haute autorité de communication est l’organe principal de régulation du secteur de la communication au Mali, conformément à l’ordonnance n°2014-006/P-RM du 21 janvier 2014. Toujours en guise d’éclairage, permettez-moi de vous signifier que la Haute autorité de la communication est chargée de garantir et de protéger la liberté de l’information et de la communication ainsi que celle de garantir et de protéger la liberté de la presse et des moyens de communication de masse. Elle a aussi une mission de promotion des médias.
Elle est composée de 9 membres (art. 26 de la loi du 4 juin 2015) dont trois membres désignés par le président de la République (mandat de 7 ans), trois membres désignés par le président de l’Assemblée nationale (mandat de 6 ans) et les trois autres désignés par les organisations professionnelles des médias (mandat de 6 ans).
Concernant les trois derniers membres, ceux des organisations professionnelles du secteur de la communication, à la différence des autres, ils sont choisis où élus à partir d’un arrêté du ministre chargé de la Communication, destiné aux faitières appelées à désigner leurs représentants. Le même arrêté fixe les modalités de cette désignation.
C’est bien dans cette logique que le 24 novembre 2021 a eu lieu dans la salle de réunion du ministère de la Communication, sous l’égide du même département ministériel et en présence d’un huissier de justice, l’élection des 3 représentants des organisations professionnelles.
A l’issue du scrutin et sans contestation aucune, les trois représentants du secteur de la communication désignés ont été : Ramata Dia (Urtel), Béchir Diop (Gpac) et Bassidiki Touré (Assep).
Des semaines durant, ces 3 représentants ont reçu les félicitations de leurs collègues, amis et parents. Le constat général qui se dégageait a donné la preuve la plus irréfutable que ces 3 personnalités étaient des représentants dignes de confiance pour siéger au collège de la régulation.
Tout le monde attendait la publication du décret du président de la Transition et la cérémonie de prestation de serment de ces élus légitimes du secteur de la communication pour espérer voir le nouveau visage de la Haute autorité de la communication. Une jeune structure qui, au-delà des attributions des agréments à des structures privées d’audiovisuel avait eu du mal à imprimer ses marques dans l’accomplissement de ses missions fondamentales, dont celle de la protection de la liberté de la presse.
Hélas ! Cet espoir fut écorché et non brisé, car à la surprise générale après la publication du décret du président de la Transition, le 31 décembre 2021, un nom parmi les trois élus du secteur de la Communication y manquait. Il s’agit de celui de Bassidiki Touré, non moins président de l’Assep (la principale faitière de plus de 200 titres de la presse privée écrite du Mali).
Croyants tout d’abord à une erreur, les uns et les autres ont nourri l’espoir que le lapsus calami serait vite corrigé. Des jours et des semaines passent, le décret du président de la Transition est resté intact. C’est ainsi que la Maison de la presse, à travers son président, Bandiougou Danté, a décidé de prendre la question à bras le corps. Ses nombreuses correspondances, interventions et audiences auprès des autorités n’ont pas permis d’avoir une réponse claire sur l’enlèvement du nom de Bassidiki Touré parmi les 3 élus des organisations du secteur de la communication.
Devant cette situation inexplicable, tout ce qui nous revenait et qu’on n’avait nullement souhaité dans ce processus était de se fier à la justice pour laver notre honneur. C’est ainsi que le 27 février, une action judiciaire a été portée au niveau de la Cour suprême pour rétablir la vérité et réparer le tort causé à l’ensemble de la presse sans aucune justification portée à notre connaissance.
Rosa Parks, une célèbre couturière avant de mourir a dit ceci : «Je veux qu’on se souvienne de moi comme d’une personne soucieuse de liberté, d’égalité, de justice et de prospérité des peuples». Voilà entre autres vertus que ce Collectif des hommes de média entend faire son cheval de bataille. Cela, afin que la liberté de presse, l’égalité des chances et la préservation des droits soient une réalité dans notre pays.
Mesdames et messieurs, distingués responsables des faitières ici présents,
Le Collectif de veille pour la défense des médias (CVDM) n’est pas un syndicat, encore moins une officine à la solde d’un courant politique. Il se veut une organisation des journalistes, patrons des medias et observateurs de la scène médiatique malienne épris de justice et meurtris dans leur chair devant des traitements affligeants qu’on est en train d’infliger à la presse malienne depuis des années maintenant. Et depuis plusieurs régimes dont cette Transition. Une Transition que le peuple malien dans sa majorité dont la presse nationale en première ligne a décidé de soutenir pour la mener à bon port.
Le CVDM a donc décidé comme première action, à s’associer aux efforts de la Maison de la presse et de tous ceux qui se sont sentis lésés eu égard à la suite réservée au processus de désignation des membres de la Hac, pour aider la Transition et la justice malienne à ne pas faire d’une frange importante de la presse malienne des opprimés de la République. C’est pourquoi, nous avons tenu à organiser cette conférence de presse pour donner d’abord la bonne information à nos frères de la presse, ensuite exprimer notre foi en la justice malienne et alerter l’opinion nationale et internationale sur l’humiliation que certains pour des raisons inavouées veulent infliger à la presse malienne.
Oui, vouloir humilier, exclure et réduire au néant le président de l’Assep, c’est vouloir donner un coup fatal à toute la corporation de la presse malienne, que nous ne serons pas prêts à oublier, sinon pardonner. Le président de l’Assep est notre caution morale, si certains ont réussi à détruire leur autorité morale, nous qui sommes l’avenir de la presse malienne n’entendons pas emprunter ce chemin.
C’est pourquoi, nous invitons du haut de cette tribune le président de la Transition, le colonel Assimi Goïta, à prendre en compte le rôle primordial de la presse dans la réussite de sa mission. Dans la même dynamique, nous fondons encore une fois notre espoir en la justice malienne pour rétablir la vérité et dire le droit dans ce dossier.
Chers confrères, la presse malienne a toujours été une presse malienne solidaire. Cela se confirme ce matin encore par cette présence massive. Nous ne doutons point, qu’ensemble nous ferons de cette presse une presse digne de nom”.