Migration : De nouvelles approches pour la presse

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En 5 jours d’atelier thématique, théorie liée à la pratique, les journalistes venus des pays du Maghreb, du reste du continent et d’Europe, ont échangé en professionnels sur des questions migratoires. L’objectif était de traiter ce sujet avec d’autres approches porteuses.

Les nouvelles approches préconisent la prise en compte d’un certain nombre de paramètres tels que le contexte ; l’environnement dans lequel les interviews doivent être réalisées ; l’accord des personnes concernées ou pas ; les phases de recouper les témoignages ; les conditions de recoupement ; les lieux ; les pays ; les violences et traumatismes. Tout en privilégiant le temps, l’atmosphère et la personne, le milieu juridique, afin d’obtenir une fiabilité très crédible du témoignage, car les migrants dissimulent très souvent leurs identité et âge.

Pour se mettre à l’abri de pièges, l’atelier a recommandé d’éviter dans les camps de réfugiés, les premiers venus, les gardiens, les porte-paroles, les personnes âgées, et de bien choisir les canaux d’informations avec les organisations humanitaires et les services de sécurité. En clair, il faut donc savoir choisir son lieu, surtout éviter les lieux de regroupement, les femmes et les mineurs.  Et savoir faire preuve de psychologie : les causes du départ, les enjeux, le travail, et les rapports de force, ne doivent pas être négligés par les hommes de médias.

Lors des journées pratiques, Père Thierry, Curé de l’église d’Oran pendant 53 ans, du centre diocésain, a accepté d’échanger avec les journalistes sur la question de migration. Selon lui, il y a beaucoup à faire en Algérie pour améliorer les conditions minimales de vie, d’autant que le racisme et la xénophobie dominent chez les Algériens. «Même si actuellement certains sont en train de mettre de l’eau dans leur lait (ici on ne parle pas de vin en public)», a-t-il reconnu.

Il faut noter que le centre diocésain accueille des migrants, les oriente. Mieux, certains d’entre eux y travaillent. L’église fait de son mieux pour ces clandestins, dont certains travaillent dans les chantiers d’Oran. À l’instar de Jean Georges, un jeune Camerounais que nous avons rencontré. Il gagne 2000 FCFA par jour sur le chantier d’un commerçant, alors que les Algériens bon teint gagnent plus du double, soit 5000 FCFA.

Migration féminine en hausse

Si par le passé les hommes étaient les seuls migrants, aujourd’hui, de plus en plus, les femmes et les enfants commencent à prendre les routes de l’aventure. Les questions des droits de l’homme sur les aspects juridiques de la migration, leur font beaucoup de faveurs en Algérie. Mais  elles sont mal appliquées dans les structures sanitaires et éducatives. De fait, en Algérie, les  femmes ne font presque rien ; elles sont là pour boire de la bière s’il y a du travail, et faire des enfants. Parce que l’Algérie n’accepte pas qu’une femme vive seule, les femmes dans ce pays font le plus souvent des mariages forcés. Elles en sortent souvent très déçues et certaines d’entre elles choisissent de migrer vers d’autres cieux, notamment en Europe. En plus, elles sont victimes de viols, d’injures et d’autres actes dégradants. Seul lieu d’espoir pour elles, l’église, chez le Père Thierry.

Kassim TRAORE

 

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