Médias et paix au Mali : Le rôle de la presse dans le processus revisité

0

” Médias et processus de paix au Mali “, ce thème était au centre d’un séminaire organisé du 5 au 7 novembre dernier par la mission de l’Union africaine au Mali et au Sahel (MISAHEL) en collaboration avec l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF). L’Azalaï Hotel Salam avait servi de cadre à cette rencontre qui a regroupé environ une soixantaine de participants, experts et professionnels de médias nationaux. L’occasion a été mise à profit pour un échange d’expériences sur la couverture appropriée du processus de négociations en cours à Alger. Ils ont également revisité la mise en œuvre des accords passés ainsi que le vocabulaire utilisé dans de pareilles circonstances afin d’éviter tout sensationnalisme et amalgame.

‘objectif de cet atelier était de renforcer les capacités des journalistes pour leur permettre de jouer le rôle de véritables acteurs du processus de paix. Trois jours durant, des thématiques sur la question ont été développées par des experts aguerris comme l’ex-ministre de la Communication sous la transition, Hamadoune Touré, l’ancien ministre et membre de l’équipe du Haut représentant pour le dialogue inclusif inter-Maliens, Zeini Moulaye, l’ancien ministre de l’Agriculture, Baba Berthé, l’expert en NTIC, Dr Anasser Ag Rhissa. La rencontre a été rehaussée par la présence effective de M. Tidiane Dioh, responsable des programmes médias de l’OIF et Eugénie Aw Ndiaye, experte en médias et ancienne Directrice du CESTI.

Les participants se sont ainsi penchés sur les techniques du traitement de l’information de manière neutre et objective. Il s’agissait pour eux de tirer les enseignements nécessaires pouvant leur permettre de contribuer au retour de la paix dans le septentrion de notre pays.

Lors de l’ouverture des travaux, le ministre de l’Economie numérique, de l’Information et de la Communication n’a pas manqué de souligner le rôle majeur que doivent jouer les journalistes dans le processus de paix et de réconciliation. Avant de rappeler un certain nombre de réformes que le gouvernement entend mettre en œuvre pour accompagner la presse. Auparavant, M. Tidiane Dioh avait signalé que le Mali occupe une attention particulière au sein de l’OIF. D’ailleurs, il a assuré que le soutien de celle-ci à notre pays ne fera pas défaut.

Avant lui, c’était M. Souaré qui représentait Pierre Buyoya de préciser qu’on ne peut bâtir la paix sans associer les médias. D’où son invitation à l’endroit de ces derniers d’être plus responsables et plus professionnels en ne donnant que des informations de qualité, véridiques, vérifiables, fiables et qui servent la paix. Cet atelier a donc permis de comprendre que les médias peuvent donner un nouvel élan à ce processus et doivent faire prendre conscience que sans un règlement définitif de ce conflit, la stabilité dans la région serait toujours remise en cause. Ainsi, il est plus que nécessaire que la couverture que les médias font de ce conflit soit objective, crédible et informative. Ils ont un rôle majeur à jouer pour encourager la tolérance mutuelle, la cohésion sociale et le vivre-ensemble. Pour cela, ils ont recommandé lors de la clôture des travaux, une présence significative aux étapes restantes du processus de paix qui se déroule à Alger pour une meilleure couverture et une sensibilisation du public sur les enjeux de l’accord qui va couronner l’aboutissement de ces pourparlers. Lors de cette cérémonie, le Chef du bureau politique de la MISAHEL, Ntolé Kazadi, a indiqué que cet exercice pédagogique est une occasion pour le Mali et plus généralement pour l’Afrique de tourner la page sombre des crises et d’amorcer celle du développement et de la prospérité. Il a espéré que cette collaboration avec l’OIF se poursuivra afin d’offrir d’autres sessions de formation aux journalistes maliens.

Quant au ministre en charge de la réconciliation nationale Zahabi Ould Sidi Mohamed, il a salué la production d’un Guide du vocabulaire de la paix issu des recommandations des participants. Il s’est dit confiant que cet instrument indispensable servira également de bréviaire aux plus jeunes journalistes, leur permettra de garder à l’esprit les valeurs du journalisme de paix et leur obligera à toujours semer la culture de la paix.

M.D

Commentaires via Facebook :