Une vingtaine de journalistes (presse écrite et audiovisuelle) a participé, du 29 avril au 1er mai, à un atelier de formation sur comment «construire une culture de la sécurité et des droits de l’homme dans les médias au Mali». La formation, qui a concerné des journalistes venus de Bamako, Gao, Tombouctou et Kidal, a été sanctionnée par une remise d’attestations.
Initiée par la Fédération internationale des journalistes (Fij) en partenariat avec l’organisation nationale des journalistes du Mali (Unajom) et la Maison de la presse, cet atelier de formation est une réponse de la FIJ face à la crise militaro-politique que traverse notre pays et qui pose une menace à la sécurité des journalistes qui tentent d’en assurer une couverture objective. La FIJ, considérant que la nécessité de garantir la sécurité des journalistes constitue un gage pour leur indépendance, a développé ces dernières années une masse critique de compétences qui permettront aux journalistes de minimiser les risques auxquels ils peuvent être exposés dans l’exercice de leur métier.
La formation à la sécurité a abordé comme thèmes majeurs: la sécurité personnelle, la planification opérationnelle des missions des médias, la sécurité de l’hébergement et du lieu de travail, les mouvements en zones de conflit, les menaces balistiques et les mesures de protection, la connaissance des enlèvements et risques spéciaux; les émeutes et le désordre public, l’attaque aérienne, etc. La cérémonie d’ouverture était présidée par Seydou Baba Traoré, conseiller technique au ministère de la Communication. Il était accompagné du représentant de la Fij et chargé du projet, Adrien Collen ; l’envoyé de la FIJ Afrique, Sadibou Marong; le président de l’Unajom, Ibrahim Famakan Coulibaly et le formateur-journaliste, Zied Dabbar.
«Cette formation témoigne de notre solidarité avec nos collègues journalistes et professionnels des médias du Mali en ces temps difficiles pour leur pays », a déclaré le président de la FIJ, Jim Boumelha dont les propos ont été rapportés par Sadibou Marong. Ainsi, M. Marong a témoigné qu’à travers le continent plus de mille journalistes ont déjà reçu une série de formations dans des pays en situation de conflit. De son côté, Ibrahim Famakan Coulibaly a rappelé que notre pays a été sauvé par la France et ses alliés. Il a indiqué que cette solidarité apportée par les autres, les Maliens la vivent dans leur âme tout en assurant la FIJ et les formateurs que les journalistes suivront les conseils à la lettre.
Selon Adrien Collin, 151 journalistes ont été tués l’an dernier à cause de leur travail. Avant d’ajouter que «Depuis que les événements ont commencé au Mali, aucun mort parmi les journalistes n’a été signalé mais des journalistes maliens ont fait l’objet d’enlèvements, d’agressions et autres». Quant au conseiller technique au ministère de tutelle, Seydou Baba Traoré, il a réitéré l’engagement du département de la communication à appuyer la profession. Il a salué une session de formation qui se tient à quelques jours près de la journée mondiale de la liberté de presse. Par ailleurs, a-t-il affirmé, sur la foi des statistiques de l’Unesco, plus de 650 journalistes ont trouvé la mort pour avoir effectué leur métier.
La formation a permis aux participants d’acquérir des connaissances qui leur seront d’une importance primordiale dans leur travail pendant cette période de conflit. De même que des conseils pratiques de sécurité à prendre en compte afin de réduire les risques et menaces et prévenir toutes sortes de dangers dans les localités où ils seront appelés à exercer leur métier. La formation a pris fin avant-hier avec une cérémonie de remise des certificats aux désormais journalistes-secouristes. À l’avenir, la Fij avec d’autres partenaires, envisage de procéder à d’autres formations sur la couverture du processus électoral, le droit humanitaire international…