Les actes se suivent, mais ne se ressemblent pas. La paix étant un facteur incontournable pour la vie humane et la préoccupation de cette association qui ne cesse de donner le meilleur d’elle-même pour promouvoir la paix avec son partenaire, l’Unesco. En effet, l’Association des journalistes pour la paix et la non-violence (Ajpv) a organisé une autre conférence publique sur le thème ’’Médias dans la promotion de la diversité culturelle’’. Elle a été animée par Moussa Bolly, journaliste de renom.
“La culture ne s’hérite pas, elle se conquiert.” disait André Malraux, homme politique français. Le but de cette conférence était de voir comment les médias peuvent amener les Maliens à vivre ensemble dans la paix et la cohésion dans leur grande diversité.
L’Ajpv qui a déjà organisé plusieurs formations de ce genre continue à le faire dans le cadre d’un projet financé par l’Unesco pour former, sensibiliser et informer les jeunes journalistes et animateurs sur les questions de paix, des droits humains ou encore de diversité culturelle.
Le thème débattu tient à cœur l’Unesco qui a beaucoup travaillé sur la diversité culturelle en l’occurrence. Et selon le conférencier, la diversité culturelle est ‘’la constatation de l’existence de différentes cultures, nécessaire comme la biodiversité est la constatation de l’existence de la diversité biologique dans la nature.’’ Cette définition est donnée par l’Unesco.
Le Mali c’est le pays de la diversité culturelle et ethnique. Des Bambanas, des Peuhls, des Sonrhaï, des Bozos, des Dogons, des Soninké, des Sénoufo, des Touareg, etc. cohabitent avec chacun dans sa spécificité culturelle. Même si avec la rébellion, l’unité nationale est mise à rude épreuve.
Selon Moussa Bolly, cette diversité doit permettre à tous les Maliens de vivre ensemble et de respecter la culture de l’autre. La diversité culturelle est avant tout une diversité linguistique et chaque éthnie a une culture bien spécifique. Selon le conférencier l’Unesco a pris conscience que la diversité culturelle est un facteur important de la cohésion, de la tolérance et de l’unité nationale. Elle peut nous diviser si elle n’est pas mieux maîtrisée, si elle n’est pas connue comme ciment de l’unité nationale. La richesse du Mali est depuis longtemps la culture ou le sinankouya nous a permis de nous mettre à l’abri de beaucoup de crises identitaires. Et d’ailleurs l’Unesco a même institué une journée mondiale de la diversité culturelle (le 21 mai).
La culture est tellement importante, que Senghor disait : « la culture est la seule chose qui reste lorsqu’on a tout perdu. » cet attachement a donné naissance à une journée. ‘’Au Mali la culture nous réunit quand tout nous divise’’, ajoutait le conférencier.
Rôle des médias
Le rôle de la presse est de promouvoir cette culture, cette richesse à travers des articles, des chroniques, des commentaires, des enquêtes, des analyses, et pour ce faire, les journalistes doivent connaître les différentes cultures de leur pays. Les médias doivent aller à la source, pour s’informer afin de mieux informer la population. C’est ainsi que la promotion de la diversité culturelle est possible et l’Ajpv veut qu’il en soit ainsi. La culture est vaste et inépuisable. Les journalistes sont appelés à contribuer à la diversité culturelle. L’Unesco pense qu’il faut protéger cette diversité culturelle. C’est pourquoi, elle a beaucoup travaillé dans ce domaine.
Il existe une Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles et un traité adopté en octobre 2005 à Paris durant la 33e session de la Conférence générale de Unesco.
La convention est entrée en vigueur en mars 2007.
Grâce à une subvention du Fonds International pour la diversité culturelle, la Coalition malienne pour la diversité culturelle (Cmdc) a pu dernièrement entamer son projet de création de centres de coordination régionale et de promotion de la Convention.
Les débats ont portés sur la contribution des médias pour la promotion de la diversité culturelle. Les intervenants ont-ils soulevé les points positifs de la diversité culturelle au Mali mais tout en reconnaissant la faiblesse de la contribution des médias qui se trouvent être en manque de moyens adéquat pour mettre les journalistes sur des sujets de ce genre. Certains ont insisté sur le peu d’intérêt des patrons de presse pour des sujets de ce genre parce qu’ils ne font pas vendre. Or en cette période de crise, le Mali a plus que jamais besoin de l’accompagnement des médias pour ressouder ses lambeaux.
Mahamadou Mahamoudou (stagiaire)