Mamadou Hamidou DIALLO, journaliste à l’ORTM : rnL''homme qui estime qu''un serpent caché vivra longtemps

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L”invité de cette semaine s”appelle Mamadou Hamidou Diallo, surnommé Ken par ses intimes à cause de son amour pour la lecture. Très timide, humble et assez sérieux, inoffensif, ce journaliste présentateur du journal parlé à la radio et à la télévision, membre de l”Observatoire pour la Déontologie et l”Etique de la Déontologie (ODEP) de sa création à nos jours. Après beaucoup d”hésitation a fini par accepter l”interview de Bamako Hebdo qu”il remercie au passage.

Descendants des Peulhs du Fouta Toro traditionalistes et maraboutiques au Sénégal, Mamadou Hamidou Diallo ses arrières grands parents se sont installés à Nioro du Sahel dans la première région. Aujourd”hui, les Foutankés sont dispersés un peu partout dans le Mali notamment à Baraouli, Bamako, Konobougou et Mopti. Ses études primaires il les a commencé à Konobougou dans la région de Ségou à quelques 130 km à Bamako. Mais avant, il a fréquente l”école coranique auprès de sa grande mère, pour la raison que les foutankés doivent toujours commencer par l”école coranique. Un de ses tontons, ayant remarqué qu”il n”allait pas à l”école française, a demandé à ce que son tuteur (grand-mère) l”y inscrive. A partir de la 6e il a rejoint ses parents à Bamako.

En 1977, il obtient son Diplôme d”étude fondamentale à l”école fondamentale de l”Opam à Bozola. Donc, il a passé avec une bourse entière à l”époque pour le lycée, ce qui n”était quand même donné à n”importe qui. Alors, il a fait le lycée Bouillagui et la deuxième partie du bac au lycée Badala, série science humaine en 1984 après les années banches. Son baccalauréat lui a permis une bourse d”étude de la coopération marocaine. Sur la décision de la bourse c”était le journalisme qu”il fallait faire. Finalement, il l”a fait à l”institut supérieur de journalisme de Rabat (ISJR). Après quatre ans d”études au Maroc, Ken est revenu avec une maîtrise en journalisme.

Donc, il a continué sur la France pour un stage dans une radio de quartier qui s”appelait radio contact, qui parlait surtout de l”immigration. Le diplôme et l”expérience professionnelle lui ont ouvert les portes de l”Office de Radio Diffusion Télévision du Mali (l”ORTM) en 1988 en qualité de stagiaire, ensuite stagiaire bénévole. "Ce stage m”a donné une certaine expérience du métier, parce que l”école c”est la formation théorique mais la pratique c”est dans les organes de presse" a affirmé Mamadou Hamidou Diallo. Né à Bako âgé de la quarantaine, il est marié et père de trois enfant. Au niveau de l”ORTM, Ken a été rédacteur en chef.

Présentement, il occupe le poste de directeur des infos à la radio national : "la fonction du directeur des info est contraignante tu fais office de mémoire de la maison tu conçois tu contrôles et tu exécutes parce que tu as des chefs". En plus du journal télévisé et radiophonique presque tous les jours à 13 heures, Mamadou Hamidou Diallo a une seule émission qui s”intitule espace PDI (le Programme de Développement Institutionnel) qui passe à la télé une fois par mois. Il continu de temps à autre à faire le reportage bien qu”il soit administrateur pour ne pas perdre la main.

 La presse malienne, de façon générale, aux dires de Ken, est d”abord une excellente chose due à la diversité des organes. Comme on le dit plus d”organes, le lecteur malien est bien servit. "La presse malienne aujourd”hui est la désagne d”information" selon Mr Diallo en tant que membre de l”ODEP, car la presse malienne a besoin de formation. Evidemment, quand la presse est intervenue dans notre pays, les gens sont venus dans le métier sans formation, sans bagage, sans même le B.ABA du journalisme. Il préconise que les décideurs pensent à créer une école de journalisme dans une des facultés. Ce qui est mieux dans ce métier c”est qu”il faut l”information fiable, la formation continue.

Par ailleurs, Mamadou Hamidou Diallo a été au cœur de la décentralisation pendant 7 ans puisqu”il a joué un rôle central dans cette reforme parce qu”il faisait partie de la communication de 1994 à 2000. Surtout pendant la période des élections communales, ils ont joué une véritable campagne de sensibilisation et d”information dans le domaine de la communication bien entendu. L”homme s”incline sur la mémoire de certains acteurs qui ont été incontournables dans la décentralisation : Diosséli Koné, Famara Koné et Yaya Maguiraga mais aussi Ousmane Sy qui vit toujours… Son regard aujourd”hui sur cette reforme de satisfaction, car ce n”est plus une reforme, c”est devenu un projet de société parce qu”aujourd”hui quand on voit le pays avec ses 703 communes.

" Aujourd”hui, la décentralisation a beaucoup apporté au Mali sur le plan administratif, C”est maintenant aux décideurs de partager cette prérogatives avec les collectivités qui sont les véritables acteurs du développement à la base. Donc, c”est très important que la décentralisation est le prolongement de la démocratie à la base ". Son avis est qu”il faut que les autorités pensent à accélérer les transfères de compétence, le processus est un peu lent parce que depuis 1999 il y a eu la première élection des communes jusqu”à aujourd”hui.

Pour lui, le métier de journaliste est fascinant. Car il doit d”abord être honnête avec soit même, avec sa conscience et avec ce qu”il écrit. Ses critères font qu”il aime le métier et continu de l”aimer. Sa déception c”est surtout que le journalisme au Mali est le journalisme alimentaire, il estime que c”est écoeurant qu”il faut terminer ainsi. Il voudra un débat sur comment les journalistes peuvent être indépendant dans l”exercice du métier, d”où la convention collective. L”ODEP en tant qu”organe d auto régulation, veille sur la situation, car le monitoring de la structure permet de voir l”évolution quotidienne de la presse malienne.

Dans la vie, Ken voudrait rester lui-même, naturel, simple mais ceux qui sont partis de rien pour devenir quelque chose le fascine sans exception. Ses passes temps favoris sont en grande partie la télévision, les films, la causerie avec les amis, la lecture et le sport qu”il ne pratique plus depuis sa maladie qui l”a un peu secoué. Mais, grâce à Dieu merci aujourd”hui, il se remet. Mamadou Hamidou Diallo a ainsi été membre fondateur du réseau des journalistes pour la promotion des droits de l”homme ; membre du bureau de SOS Tabagisme, du bureau de l”union nationale des journalistes du Mali.

Les qualités de l”homme est d”être toujours dans cette chaîne de solidarité pour aider les autres, servir les autres. Il aime surtout la modestie, humilité. Par contre, il déteste la méchanceté, l”extravagance. Son défaut selon lui-même peut être sa timidité que les gens ne comprennent pas souvent. Des terrains de reportage, il garde l”hospitalité légendaire dans les régions du nord. Il s”en est rendu compte que cette hospitalité est une réalité, il l”a vécu et souviendrait toujours. Ses différents voyages au nord lui ont permit de connaître la diversité culturelle du pays qu”on ne peut pas connaître sans le parcourir de long en large.

Mamadou Hamidou Diallo comme son apparence l”indique est un bon citoyen mais il ne milite dans aucun parti politiquement, même s”il suit de très près l”actualité politique du pays. Le Mali est une jeune démocratie qui a besoin de se parfaire. Sur ce ajouta t-il "je ne suis pas de cette tendance qu”il faut calquer la démocratie occidentale à l”africain parce que notre démocratie a ses réalités et elle doit épousé nos valeurs socioculturelles". Pour terminer, Ken demande à ses cadets de métier d”aimer d”abord la profession pour bénéficier des avantages, sinon qu”on ne s”enrichit pas dedans, quand même il peut mener à tout. "Et une fois dans le métier il faut être honnête avec soit même et dans ses écrits ".

Fatoumata Mah THIAM DOUMBIA
Bko Hebdo du 7 juin 2007

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