Mali : Quelle presse pour la démocratie ?

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Des Maliens regardent des Une de journaux à Bamako © AFP

Le Mali compte, aujourd’hui, beaucoup d’organes de presse (environ 200 journaux et 300 radios), mais très peu d’entre eux, offrent des services de qualité. En ligne de mire, la presse privée, privée de bons journalistes.

Acceptons de faire notre autocritique comme l’a demandé, la semaine dernière, le chef de l’Etat, à l’occasion de la présentation de vœux de nouvel an, afin d’améliorer nos productions. Le président IBK est même allé plus loin en demandant aux responsables des médias de nettoyer les écuries. « La plume porte ; la plume valorise. C’est un métier exigeant en termes de recherche, de culture générale. Votre place dans une démocratie est essentielle. Mais, que ceux qui n’ont pas une plume avérée quittent la maison ; car ils n’ont rien à y faire », a-t-il lancé à une presse consciente de ses tares mais qui ne fait presque rien pour y changer grande chose.

Le gouvernement, selon les propos du chef de l’Etat, est disposé à analyser avec les représentants des médias, « toute modalité pratique » qui aiderait la profession « à évoluer vers une professionnalisation effective ». Car, selon le chef de l’Etat, « une presse misérable, une presse qui rase les murs, est un danger ».

Qualifiée de quatrième pouvoir, la presse est (trop) souvent sur la sellette. Accusés pour leur manque de professionnalisme, les journalistes, notamment ceux de la presse privée, déplorent leurs conditions de travail : pas de salaire ou salaire misérable ; manque de formation ; manque de matériel de travail ; manque de protection… Bref, la presse privée au Mali est privée de tout ou presque. Cela ne doit, cependant, pas servir d’excuse pour les hommes des médias dont le rôle est essentiel dans la vie de la nation surtout à l’heure où les défis et enjeux en matière sécuritaire sont posés.

Pour le chef de l’Etat, « la recherche du profit et la responsabilité citoyenne des médias ne sont pas antinomiques ». Bien au contraire, dira-t-il, « les médias de chez nous demeurent des outils irremplaçables pour la défense des grandes causes, ainsi que pour l’éducation et la sensibilisation des communautés, bref pour l’effectivité du réveil des consciences ».

Tiémoko TRAORE

 

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