Le jugement du procès attendu mardi à Bamako d’un journaliste malien, arrêté puis détenu pendant près d’un mois pour avoir publié une lettre ouverte de soldats en colère, a été reporté au 30 avril, a appris l’AFP auprès d’un de ses avocats.
Au procès le 16 avril, les avocats de Boukary Daou, journaliste et directeur de publication du quotidien privé Le Républicain, avaient demandé l’annulation des poursuites à son encontre, arguant que la procédure sur les délits de presse n’avait pas été convenablement appliquée dans ce dossier.
M. Daou avait été arrêté le 6 mars à Bamako par les services de renseignement, puis inculpé le 18 mars de « publication de fausses nouvelles » et « incitation à la désobéissance ». Il avait été remis en liberté provisoire le 2 avril.
Son arrestation faisait suite à la publication d’une lettre ouverte au président malien par intérim Dioncounda Traoré, dans laquelle des « soldats au front » dans le nord du Mali, « révoltés par les avantages accordés » au capitaine Amadou Haya Sanogo, auteur d’un coup d’Etat en mars 2012, aujourd’hui la tête d’un comité chargé de réformer l’armée, menaçaient de déserter.
Le putsch 22 mars 2012 avait renversé le régime du président Amadou Toumani Touré et précipité la chute du nord du pays aux mains d’islamistes armés liés à Al-Qaïda, qu’une intervention franco-africaine lancée en janvier a en partie chassés des principales villes de la région.
Après l’arrestation de Boukary Daou, les journalistes de la presse privée malienne avaient déclenché une opération « journées presse morte » de plusieurs jours, suivie d’un boycottage des activités du gouvernement.