Le Mali a célébré la liberté de la presse

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A l’instar de la communauté internationale, le Mali célèbre chaque 3 Mai, la journée internationale de la liberté de la presse. Pour la troisième fois, l’édition est couplée à la semaine nationale  du même nom, et s’étendra du 2 au 6 Mai. Le ton des activités a été lancé ce mercredi à la maison de la presse par le ministre de l’Economie numérique et de la Communication, au tour du principal thème : « journalistes et hommes de medias : devoirs et responsables en tant de crise. C’était en présence de la marraine de l’édition, Aichata CISSE, une foule d’étudiant et d’hommes de medias.

En prélude au lancement de l’événement, deux communications portées par les doyens : Madou  DIARRA et Diomassi BOMBOTE ont édifié l’auditoire.

Elles se sont respectivement articulées au tour de l’historique de la presse malienne, de la veille d’indépendance à l’avènement de la libéralisation de la presse, fruit de l’engagement révolutionnaire ayant conduit à la démocratie.

Et la dialectique culture et medias. Le professeur BOMBOTE, par un cours magistral, a passé en revue les rapports entre culture et medias, en insistant sur l’assaut frénétique exercé sur notre culture par divers supports médiatiques. Cependant, il ne faudrait   pas tout porté au crédit de l’amplification des medias, mais plutôt, l’usage que nous en faisons dans notre affirmation culturelle. Pour contrer la vague déferlante de sous produits médiatiques préjudiciables à notre essor culturel, un tri s’impose.

Le boom médiatique, reconnaitra-t-il, est un progrès jamais égalé, mais également un potentiel nocif faisant appel à la permanente ingéniosité.

Quant à la marraine, l’éternelle vedette de la télévision, elle a exprimé sa gratitude aux initiateurs, avant d’enchainer sur les dangers qu’impliquent le sacerdoce de la presse..

Le ministre de l’Economie numérique et de la Communication, au cours de son allocution, est revenu sur les efforts, notamment africains, précurseurs de la consécration de la journée  internationale de la liberté de la presse. C’est en 1993 (le 3 Mai) qu’elle  a été instituée.

La presse malienne connait un bond diversement apprécié. Aux dires du ministre, on compte plus de 120 titres, 400 radios ,50 journaux en lignes pour ne citer que ces supports. Ces différents medias ajoute-t-il, ne respectent toujours pas les normes en vigueur. Pour  dynamiser la presse et en faire un rempart contre la haine et la division, Modibo Harouna Touré a confié un projet en cours, dont le terme, dépénaliserait le délit de la presse, fixera les conditions d’acquittions des cartes de presse, bref, assainissera l’univers du quatrième pouvoir. Si la dépénalisation annoncée est acclamée comme l’aboutissement d’efforts inlassables, le ministre n’a manqué d’insister sur les sanctions pécuniaires qui demeurent suspendus sur les têtes des hommes de medias. A  la suite de Touré, le débat sur l’éthique et la déontologie, thème central de l’événement a enregistré les contributions de l’ancien ministre Gaoussou DRABO, du poète-chroniqueur, Adam THIAM, etc.

La responsabilité du journaliste en situation de crise est apparue comme relevant des différences d’approches journalistiques. Pour les uns : dire tout ce qui est ; pour les autres : taire ce qui est sujet à diviser. Toute chose qui met au jour le caractère équivoque de l’éthique.

Des ateliers et formations aux nouvelles technologies, la journée dédiée au rôle des femmes de medias dans la promotion de la loi sur le genre, remise de prix et diplômes et la restitution de l’étude sur les médias au Mali mettront fin aux travaux.

Aly BOCOUM

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