Maïmouna Danioko, plus connue sous le diminutif de Maï, est une journaliste respectueuse et élégante, mais qui ne mâche pas ses mots. Elle a débuté en 1997 dans la presse, au Journal l”Observateur. Cette quadragénaire toujours joviale est aujourd”hui un vétéran de cette presse, où elle n”a pas arrêté exercer, bien qu”elle travaille aujourd”hui comme assistante de programme au Groupe Pivot Santé Population. Elle est très catégorique quand elle déclare : "le combat pour la promotion de la femme doit se faire aux côtés des hommes, pas contre eux, car nous serons toujours complémentaires".
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Originaire de Sikasso, plus précisément du cercle de Kadiolo, Maïmouna Danioko a commencé l”école primaire dans cette localité.
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Après le DEF, obtenu en 1981 à l”école fondamentale Tiéba Traoré de Sikasso, elle décroche les deux parties du BAC au lycée de la ville. Ce sera ensuite l”Ecole Nationale d”Administration (ENA), où elle a étudié le droit avec Sambi Touré, Directeur du quotidien Infos Matin et Sékouba Samaké, journaliste dans la même rédaction. Elle est donc juriste de formation et son amour pour le journalisme puise sa source du thème de son mémoire de fin d”études qui s”intitulait "La réglementation relative à la presse libre au Mali". C”était l”époque où la presse malienne faisait son éclosion, dans les années 1990-91. Ce qui l”a incitée d”aller plutôt vers la presse que vers le droit. A sa sortie, elle fera le concours de la magistrature, mais cela ne marchera. Ainsi débutera une carrière journalistique à l”hebdomadaire l”Observateur, avec Belco Tamboura, en 1997.
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A l”époque il n”y avait que cinq femmes dans la presse privée : Makoro Camara, Fanta Dienta, Maïmouna Traoré, Maïmouna Doumbia (actuellement en France) et elle-même.
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En 1998, Maï aura la chance de bénéficier d”une bourse de l”Institut Panos pour suivre une formation accélérée à Institut Supérieur des Sciences de l”Information et de la Communication (ISSIC) de Dakar. Mariée, Mme Camara Maïmouna Danioko est mère de trois enfants.
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Comme toutes les femmes, Maï œuvre pour la promotion féminine. "Lutter pour cela est une cause très juste, mais cette lutte doit se faire aux côtés des hommes, pas contre eux". C”est le lieu pour elle de dire ce que qu”elle pense du système de quota, dont certaines femmes font un combat. Selon elle, il cultive la médiocrité "il faut que les femmes se battent pour s”affirmer". En janvier 2004, Mme Camara postulera avec Aïssata Cheick Sylla pour le poste de communicatrice assistante de programme au Groupe Pivot Santé Population, après le départ d”Assan Diallo Maïga, actuellement à Africable, pour le bureau de l”Union Européenne à Bamako. Sa candidature sera retenue. Elle profite de l”occasion pour dire grand merci, en termes de confraternité, à Assan Diallo qui pouvait ne pas l”informer de l”ouverture du poste.
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Sa fonction, au sein de la structure, consiste à fournir des informations à tout moment sur les documents classés par le coordinateur et à rédiger les rapports des différentes rencontres.
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Le groupe Pivot Santé Population est un collectif d”ONG regroupant environ 180 structures intervenant uniquement dans le domaine sanitaire. Les créneaux d”interventions sont la lutte contre le paludisme et le SIDA, la survie de l”enfant, la nutrition, la planification familiale et toutes les régions du Mali sont couvertes. Bien qu”elle travaille au Groupe Pivot, comme tout le monde l”appelle improprement, Maï continue d”écrire dans le bi-hebdo L”Observateur, où elle anime la rubrique "La lettre à Samba" et écrit sur les questions d”actualité.
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Parlant de l”espace médiatique malien de manière générale, autant elle est fière de la liberté de la presse, autant elle est déçue de ce qui se passe parfois dans ce milieu. "Je suis très mal à l”aise pour dire tout ce que j”en pense, car cela peut pousser certaines personnes à en faire leur cheval de bataille". Mais elle est convaincue que le métier de journalisme est trop sérieux pour le voir exercer par n”importe qui et bafouer à tout bout de champ. "Personne n”est sans savoir que la presse est le quatrième pouvoir. De ce fait, elle doit continuer à jouer pleinement son rôle d”informateur et même d”éducateur du peuple. Mais si c”est elle-même qui se fait hara-kiri ou qui donne l”occasion aux uns et aux autres de la critiquer, il y a vraiment un pas désolant qu”on est en train de franchir allègrement" déclare Mme l”Assistante de programme.
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Cependant, elle se réjouit des différentes formations qu”elle a reçues dans le cadre de son perfectionnement professionnel, car un journaliste a toujours besoin de formation, ce qui lui évitera de tomber dans des erreurs. Côté déceptions, ça n”en finit pas : "rien que l”instabilité dans les salaires en dit beaucoup". C”est pourquoi il n”est pas rare de voir certains confrères courir dernière les perdiems au cours des cérémonies. "Ils sont critiqués, à tort ou à raison, mais ils n”ont pas le choix, en fait".
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Maïmouna n”est militante d”aucun parti politique, mais cette neutralité ne l”empêche pas de travailler pour eux si besoin est, car "ne pas faire de la politique, c”est une autre manière d”en faire" dit-elle. Notre interlocutrice n”aime pas qu”on lui marche sur les pieds, ce qui est son plus grand défaut. Sinon, tout le reste elle peut le supporter.
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S”agissant de sa principale qualité, elle laisse le soin aux autres de juger, mais elle aime la simplicité et tient à sa dignité et à son honneur. Elle profite de ses temps libres pour se consacrer à son foyer. Elle n”a jamais eu de problèmes avec son mari par rapport à ses différents boulots, et elle décerne une mention spéciale à son époux, qui sait la comprendre même quand elle est déconnectée de la vie familiale.
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En bonne gourmande, Maïmouna n”a pas de préférence sur le plan alimentaire. L”essentiel pour elle, c”est de manger en quantité, la qualité suivra.
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Fatoumata Mah THIAM DOUMBIA
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30 novembre 2007
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