Mahamadou Camara à la journée de la liberté de la presse : « … pour la grande école de journalisme, je vous donne rendez-vous en octobre »

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Mahamadou Camara: Ministre de l’Economie numérique, de l’Information et de la Communication

La presse malienne à l’instar de celle des autres pays a célébré ce samedi 3 mai, avec faste, la journée internationale de la liberté de la presse. C’est la maison de la presse en partenariat avec le département de tutelle, les organisations professionnelles de la presse, l’Unesco et Orange-Mali, qui a organisée cette journée dont la présence très remarquée du ministre de l’Economie numérique, de la communication et de l’information a été vivement saluée.

 

Cette journée dédiée à la liberté de la presse a été marquée par plusieurs activités dont une conférence-débat sur le thème «la presse malienne engagée pour la paix et la réconciliation nationale», une exposition de photos sur la crise du nord, une marche de protestation contre les atteintes à la liberté de la presse qui ont pris ces dernières années une tournure très mal appréciée par les hommes de média dans notre pays.

La conférence débat était animée par des journalistes de grande renommé: le doyen Diomansi Bomboté, Cheick Oumar Maiga, journaliste et ancien Ségal du ministère de la communication, Serge Daniel de RFI, Hélène Papin ancienne journaliste de RFI et aujourd’hui à la Minusma.

 

Tour à tour, les conférenciers ont évoqué les difficultés auxquelles font face de nos jours les hommes de média en général et les journalistes maliens en particulier. Ils ont évoqué entre autres les conditions précaires de vie et de travail, le difficile accès à l’information au niveau des services publics, atteinte à la liberté de la presse, et la pénalisation des délits de presse. Malgré les difficultés rencontrées par les journalistes dans l’exercice de leur métier, les conférenciers ont tour à tour reconnu le grand mérite des hommes de média malien, ce qui a valu des félicitations à la presse malienne pour le rôle salutaire qu’elle a  joué dans la stabilisation du pays.

 

Différentes vues se sont confrontés dans l’analyse de la situation que le Mali a connu dans un passé très récent c’est pourquoi,  serge Daniel dira, « durant cette crise, la presse publique et privée a fait preuve de patriotisme, cela dans des conditions de travail souvent très difficile. Il faut tirer chapeau aux journalistes locaux, restés sur place dans les régions occupées en bravant toutes sortes de violences pour informer l’opinion nationale et internationale dès fois à travers des appels téléphoniques sur les antennes des radios internationales. Le journaliste de RFI a rappelé que l’exercice correct du métier de journaliste passe obligatoirement par l’amélioration des conditions de vie des hommes et les femmes de presse. Et réagissant à la promesse du ministre de tutelle sur l’ouverture prochaine de la grande école de journalisme, Serge Daniel, soulignera «  créer une école de journalisme ne suffit pas, il faut que les conditions soit réuni afin que le journalisme puisse dignement exercer et vivre de son métier, qu’il soit assuré comme tous les travailleurs aux assurances sociales ».

Diomansi Bomboté, très respecté doyen de la presse lui dira «En temps de crise, le journaliste doit semer la graine de la concorde et non celle de haine». Une sagesse dont ont fait preuve les journalistes maliens pendant la crise que le Mali a connu. Avant d’ajouter que le département de tutelle doit prendre des mesures, toutes les mesures afin que les journalistes accèdent à l’information au niveau des services publics, car l’accès à l’information est un droit sacré garanti par la déclaration universelle des droits de l’homme de 1848.

 

Pour l’ancien Ségal du ministère de la communication, Oumar Maïga Gibert, depuis 4 ans, un projet de loi sur la presse dort dans les tiroirs du département de tutelle. Ce projet de loi, à l’en croire, prend en compte la plupart des préoccupations actuelles de la presse dont la dépénalisation des délits de presse, malgré la réticence de certains confrères face à cette proposition. Ancien Ségal du ministère de la communication, une mention spéciale a été fait au à l’actuel patron du département de tutelle, qui selon M. Maiga est le 1er ministre de la communication à avoir participé de bout à bout à une telle activité de la presse, cela démontre à suffisance que Mahamadou Camara se soucie du développement de la presse malienne et de la communication en général dans notre pays.

Le ministre de l’Economie Numérique, de la Communication et de l’Information a rassuré qu’il fera de son mieux pour améliorer les conditions de travail des journalistes maliens.  Il s’engage à tout mettre en œuvre afin que le projet de loi dont il est question, soit adopté. «J’ai intérêt à ce que cela soit, en tant que moi-même journaliste, et après mon passage au gouvernement je reviendrai à ce métier, donc que je puisse vous regardez en face en me disant que lors de mon passage, voila ce que j’ai fait». Il a également promis l’ouverture très prochaine d’une école de journalisme, «  pour l’émergence de notre métier, il faut un savoir faire, pour cela il faut que les moyens soient mis à disposition c’est pourquoi je vous donne rendez-vous en Octobre 2014 pour l’ouverture de la grande école de journalisme du Mali ». Avant de conseiller ses confrères à faire des critiques mais à ne surtout pas tomber dans les insultes, la diffamation et éviter de salir la réputation des gens. « Nous devons respecter l’honneur des personnes », a-t-il dit. Il a terminé en présentant un bilan sombre de l’année 2013 année au cours de laquelle 71 journalistes ont été assassinés dans le monde en 2013,  et aujourd’hui déjà 16 en 2014.

Pour tirer le rideau sur les activités de la journée de la liberté de la presse, une marche  pacifique a eu lieu pour protester contre les atteintes de la liberté de la presse au Mali et rendre un hommage aux deux journalistes (Ghislaine Dupont et Claude Verlon) assassinés, le 2 novembre 2013 à Kidal dans des circonstances restées toujours confuses. De cette série d’activités il est ressorti que suite aux événements que notre pays a connu de 2012 à nos, notre pays a perdu 23 places  dans le classement mondial en qui concerne le respect de la liberté de la presse. A en croire le président de la Maison de presse, Makan Koné, le Mali est aujourd’hui classé 122è sur 178 pays. Il faut toutefois noter qu’à la suite de la conférence débats de la Maison de la presse, le Premier ministre malien Moussa Mara a reçu les directeurs de publications pour un déjeuner de presse. Déjeuner au cours duquel, les patrons de presse ont rappelé au PM, les difficultés auxquelles sont butés les journalistes malien, et également explication les difficiles conditions de travail. Ils ont demandé un meilleur accompagnement de la presse pour une presse de qualité et dont le métier permettra de faire vivre son homme dignement. Le PM avec une oreille attentive a promis de mettre tout en œuvre afin que les hommes de média puissent être dans les bonnes conditions d’exercice de leur métier gage d’un professionnalisme assuré.

Hamidou N’gatté

 

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