Avec ce grand bazar créé par un jeu politique biaisé qui a corrompu toutes les institutions de la République, il n’est pas superflu de se poser la question qui fâche : Pendant ce temps, où était la presse ? Que faisaient les journalistes ?
Malheureusement, les quelques rares confrères qui font encore la fierté de notre noble métier, préfèrent se réfugier derrière le faux prétexte de la solidarité de corporation, alors qu’ils devraient taper sur la table en guise d’alerte contre les brebis galeuses qui ternissent l’image de toute la profession.
Notre valeureux confrère sénégalais, l’écrivain Ben Makhtar DIOP, auteur du livre ‘’Fin du journalisme, sacre de la corruption’’ ne s’y est pas trompé quand il disait ceci : « c’est à se demander si les journalistes n’ont pas peur de se tenir le langage de vérité qu’ils tiennent aux gouvernants à longueur de journée ! C’est à se demander si nous ne préférons pas continuer à vivre dans une corporation en déréliction ! C’est à se demander si panser nos plaies nous arrange ! C’est à se demander si des professionnels auront le courage de dire non aux dérives qui sapent les fondements de notre métier ! C’est à se demander si j’avais besoin de passer du temps à cogiter sur notre devenir pour enfoncer des portes ouvertes ! C’est à se demander si cette permissivité unanimement dénoncée à voix basse ne nous satisfait pas ! Nous tenons de nos prédécesseurs un legs acquis de haute lutte. Nous n’avons donc pas le droit de le vendanger. Nous devons veiller à ce que nos successeurs soient fiers de notre bilan. Nous sommes tous responsables face à cette conspiration du silence. Sauvons notre corporation. Elle est répugnante. Elle pue hors le temps presse. Pour ma part, je suis loin d’être un modèle. Je suis toutefois persuadé qu’il existe dans nos rangs des hommes et des femmes révoltés mais aphones. Ils font profil bas. Ils grognent. Ils rognent. Ils se demandent par quel bout commencer. Ils cherchent un interlocuteur pour remettre la corporation sur les rails. Il n’est plus question de laisser des mercenaires de la plume ternir notre blason. Il faut mettre un terme à cette démission collective ».
Par conséquent, l’absence de formation a certes bon dos, mais elle n’explique ni ne justifie tout et ne peut évidemment pas nous soustraire à nos responsabilités. Parce que la liberté a un prix, c’est l’indépendance. L’indépendance aussi a un prix, c’est l’honneur et la dignité. A bon entendeur salut.
ABD
Enfin !
Quelque chose de sensée .
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