Les voeux du Président Ibrahim Boubacar Kéïta à la presse : “La page de la confusion des rôles, du constat d’impuissance et du règne de l’anarchie est tournée”

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La maison de la presse du Mali
La maison de la presse du Mali

La rencontre du Président de la République, M. Ibrahim Boubacar Kéïta, avec la presse, le 24 décembre au Palais de Koulouba, a bouclé la phase nationale de la cérémonie de présentation des voeux. Au Chef de l’État, les présidents des trois institutions du monde de la presse (le Comité National de l’Egal Accès aux Médias d’Etat; le Conseil Supérieur de la Communication; la Maison de la Presse) ont formulé leurs voeux au nom des professionnel du secteurs et ont déroulé la panoplie des défis auxquels les médias maliens font face.

 

 

En réponse aux préoccupations des uns et des autres, le Président de la République  a d’abord salué les hommes des médias pour leur “sens du devoir, de l’engagement patriotique et de l’ambition pour ce pays si meurtri, si accablé et si humilié par les évènements malheureux de son histoire récente.” Il leur a dit “Merci” pour avoir “été cette autre Armée, dotée d’armes redoutables, qui a aidé à gagner cette guerre dont notre pays constitue le théâtre des opérations depuis plus d’un an.” Aussi le Chef de l’État a-t-il la certitude que les hommes et femmes des médias resteront “mobilisés, toujours sur la ligne de front, pour gagner demain la paix, la justice, le pardon, la réconciliation et le développement. Merci pour le Mali !”

 

 

Les défis exposés par les présidents des trois institutions du monde de la presse donnent “froid dans le dos”, a dit le Chef de l’État. “Si les médias d’Etat, qui sont la vitrine de notre audiovisuel public et reçoivent par conséquent une part non anecdotique de leur budget de fonctionnement de l’Etat, se portent si mal, au point de « bidouiller » pour exister, il n’est point besoin de s’enquérir du sort du secteur privé”, a précisé Ibrahim Boubacar Kéïta.

 

 

Aussi estime-t-il que “cette détresse n’est pas digne d’un secteur comme le vôtre pour lequel nous avons de grandes ambitions qui sont, du reste, partagées par les hommes et femmes des médias que vous êtes. L’infortune d’un secteur aussi vital que celui des médias et de la communication est tout simplement inadmissible.”

 

 

RELEVER LE DÉFI DU 17 JUIN 2015

Le Président Ibrahim Boubacar Kéïta a déclaré à l’attention du président du Comité National de l’Egal Accès aux Médias d’Etat que son “plaidoyer pro domo pour un financement plus conséquent et plus approprié des médias publics est de bon ton.  Le dénuement dans lequel sont maintenus l’ORTM, l’AMAP et d’autres entités de la sphère publique est tout simplement scandaleux. Si ces deux entités qui devraient être le fleuron de notre audiovisuel public sont aussi mal nantis, il n’est point besoin de s’attarder sur le sort des organes privés.

 

 

A l’heure de la révolution technologique, l’obsolescence de l’outil de travail  nous condamne à être à la marge de la Société de l’Information et du Savoir.  Ce qui, vous pouvez l’imaginer aisément, m’est insupportable.  Vous évoquez aussi avec beaucoup de passion la question de la transition numérique dont l’échéance est fixée très exactement au 17 juin 2015 à 01H GMT. C’est une redoutable échéance !  Mais je peux vous dire une chose, Monsieur le président, le Mali sera au rendez-vous. Le Gouvernement mettra tout en œuvre pour relever le défi du 17 juin 2015. Inchallah !”

 

LA HAUTE AUTORITÉ DE LA COMMUNICATION ARRIVE

Un autre défi à relever est celui d’une meilleure régulation des médias dans leur contenu. Depuis sa création, le Conseil Supérieur de la Communication a échoué dans cette tâche. A son président, le Chef de l’État a confirmé que “la Haute Autorité de la Communication prendra désormais en charge la régulation du secteur de la communication. Tout est dit ! Tout est  là ! Désormais, la page de la confusion des rôles, du constat d’impuissance et du règne de l’anarchie est tournée.”

 

AIDE À LA PRESSE

Suite à la demande formulée par le président de la Maison de la Presse, le Président Ibrahim Boubacar Kéïta a promis d’interpeller “le Gouvernement sur la question” de l’indexation de l’aide publique à la presse au budget d’Etat. Mais en attendant, le Chef de l’État a conseillé aux médias d’“évoluer vers de vraies entreprises de presse en procédant à des regroupements salutaires, en affinant davantage votre audience et en investissant massivement dans le renforcement des capacités.”

Une synthèse de Chouaïdou TRAORÉ

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