Dans le souci de mieux outiller les jeunes animateurs et journalistes l’association des journalistes pour la paix et la non-violence (Ajpv) et son partenaire l’Unesco ont organisé vendredi le 27 juin 2014, à la maison de la presse, un séminaire de formation sur les questions de paix, des droits de l’homme, la diversité culturelle, la prévention et la résolution des conflits à l’intention des jeunes animateurs/journalistes.
Animé par notre confrère Alassane Souleymane, journaliste, le séminaire a enregistré la participation d’une quarantaine d’animateurs et jeunes journalistes travaillant dans les médias de Bamako. La presse constitue le quatrième pouvoir, c’est l’éventail qui allume, enflamme et éteint toutes les guerres et tous les conflits, en somme, elle joue un rôle prépondérant dans la vie et le devenir de l’humanité ainsi pour doter cette presse de ce pouvoir, il faut des hommes et des femmes compétents imprégnés dans le savoir et le savoir-faire du professionnalisme journalistique. C’est dans cet esprit que l’Ajpv a initié des seminaires de formation à l’endroit des jeunes animateurs et journalistes. Cette formation est à sa deuxième phase. Plusieurs jeunes journalistes et animateurs de la région de Gao ont été formés sur les mêmes questions, de quoi leur permettre de mieux maîtriser l’information et la communication en tant de conflits ou de crise, comme c’est le cas au Mali actuellement.
Selon Alassane Souleymane, conférencier, il ne peut pas y avoir de bien être sans la paix. Le journaliste est central dans tout processus, car pour restaurer la paix, il faut informer et communiquer. Il faut s’appuyer sur les journalistes, les médias sont le cœur du processus de paix, alors cela ne saurait être sans que les jeunes journalistes dont la plupart n’ont pas eu un encadrement approprié, soient outillés. Le bon journaliste doit être humble parce que l’humilité lui permet d’être dans une coquille et de tout voir, cette humilité le met à l’abri de tous les dangers. Cette équidistance doit s’exercer vis-à-vis du politique, de l’économique, du militaire, cela est difficile mais c’est l’idéal, il doit être au centre, donc médiateur à tous les niveaux. Le journalisme est un métier noble et le journaliste doit supporter le poids de son métier, en cas de conflit, le journaliste doit aller vers tous les belligérants (dans le cas du Mali il s’agit des rebelles ou des groupes djihadistes et l’Etat malien) sans prendre partie aucune, il doit être neutre, sauf quand, il est collé au principe démocratique et constitutionnel afin de garantir l’Etat. Le journaliste doit être le parfum de tous les thématiques, connaître les acteurs, leur personnalité, le rôle de chacun. Le journaliste doit connaître les fondamentaux des droits de l’Homme. En temps de guerre les droits de l’Homme prennent plusieurs contextes : théoriques, pratiques, idéologiques. Il y a tout une aérophagie autour du droit de l’Homme et il faut s’imprégner de toutes ses connaissances. Le journaliste est appelé à traiter toute sorte de sujet et par conséquent il lui faut les connaître. Les journalistes doivent amener le monde à converger vers la porte de sortir des crises.
Les débats ont porté sur la nécessité pour un journaliste de ne pas prendre partie dans le traitement de l’information pour ne pas alimenter les tensions. L’information consiste à relater des faits sans opiner. Le commentaire doit alors être séparé des faits. Ne dit-on pas que les faits sont sacrés, le commentaire est libre.
Mahamadou Mahamoudou (stagiaire)