Les journalistes maliens, entre formation… et formatage

2
Un point de presse, ici à Niono (Mali).
Reuters

Peu de journalistes maliens se rendent au nord du Mali pour couvrir le conflit. En raison du manque de moyens pour certains, par manque d’expérience selon d’autres. Et de fait, la plupart des journalistes dans les villes de Sévaré et Diabaly sont des Occidentaux. C’est pour pallier ce paradoxe, que le projet « une rédaction à Sévaré » a vu le jour.

C’est pour encourager et soutenir les journalistes maliens que le projet « une rédaction à Sévaré » a vu le jour, avec l’appui de l’ambassade de France. L’esprit est de pouvoir permettre pendant plusieurs semaines à des journalistes de se relayer au Nord. Et pour cela, l’armée a participé cette semaine à une session de formation pour donner des conseils utiles… mais aussi quelques  consignes.

« Je suis le capitaine Naman Traoré, officier dans les affaires de défense et de sécurité » : présentation faite aux journalistes, le capitaine Modibo Naman Traoré pointe tout de suite le cœur du problème : « Il faut bien admettre que les exigences de transparence des médias ne sont pas compatibles avec le soucis d’efficacité des armées ».

Comment dès lors parler des opérations militaires ? C’est ce que devront apprendre les journalistes, car pour le capitaine ils ne doivent bien sûr pas donner d’information utile à l’ennemi.

Et c’est pour éviter les problèmes que l’armée tient justement à donner quelques règles. Pour appuyer le message, dans la salle, il y a aussi un vétéran de la presse. « Ils ont besoin de certains rappels, analyse Abbas Traoré journaliste à l’Office de radiodiffusion et de télévision du Mali, ORTM. C’est-à-dire qu’il faut absolument éviter l’amalgame. Être patriote, c’est vrai, précise le vétéran de la presse malienne, mais il ne faut pas se laisser entraîner par la course au scoop. Et c’est là notre souci. »

Un souci partagé par Issa Idrissa Maiga directeur de la radio Hanna de Gao qui a, lui aussi, des attentes précises, et souhaite notamment « leur demander ce qu’ils veulent de nous, parce que nous sommes complémentaires ». Comment être un journaliste patriote ? Le débat est lancé.

Oumar Diawoye du journal L’Aube a quant à lui des préoccupations beaucoup plus terre-à-terre, à commencer par les difficultés pour obtenir une autorisation pour aller au Nord. « Nous pensions que nous pouvions circuler librement, comme cela se passe généralement, regrette-t-il, mais cette fois-ci, on nous a dit que cela ne se passait pas comme ça. Or les événements se précipitent, et nous avons des problèmes pour informer nos lecteurs et nos auditeurs».

Par RFI

Commentaires via Facebook :

2 COMMENTAIRES

  1. Les journalistes maliens ne sont autres que des griots avec une plume ils encensent toujours le régime en place, ils font le contraire absolu du rôle de la presse qui est d’être un contrepouvoir, n’est ce pas cette même presse qui a permis au gang de Kati de s’installer rapidement les permettre de rester tranquillement en faisant croire que c’est à causes des armes bloquées à Conakry que le nord ne pouvait être libéré, les bérets rouges ont été neutralisé pour que Sanogo puisse dormir sur ses deux oreilles mais l’essentiel des articles de l’époque ont fait croire que c’étaient des ATTtistes aidés par des mercenaires venant de chez Blaise et Ouattara, plus récemment quelle journaliste nous a mis en garde sur la chute éclaire de Konna entrainant la chute du Mali en entier. Depuis l’intervention des français ils ne tarissent pas d’éloges sur d’éloges sur Dioncounda qui était l’ennemi public numéro 1 ,la presse y ait pour beaucoup dans l’état actuel du pays.

Comments are closed.