Les avocats s’apprêtent à déposer une demande de mise en liberté provisoire de notre confrère Boukary Daou

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Boukary Daou
Boukary Daou

Le directeur de publication du quotidien ‘ ‘Le Républicain’’, notre confrère Boukary Daou a été inculpé d’ « incitation à la désobéissance ». avant d’être placé sous mandat de dépôt à la prison centrale de Bamako. C’était lundi 18 mars, à la surprise générale.

Interpellé, mercredi 6 mars, par la Sécurité d’Etat, pour avoir publié la lettre ouverte d’un ‘ ‘certain capitaine Touré’’ dénonçant les avantages accordés au capitaine Sanogo, notre confrère aura passé neuf jours dans les locaux de la S.E. Avant d’être confié à la Brigade d’Investigation Judiciaire qui, à son tour, l’a présenté au procureur trois jours après. C’était lundi 18 mars.

Venus nombreux au tribunal, ses confrères espéraient le voir libéré. Même provisoirement.

Mais surprise sur prise : Boukary Daou a été placé sous mandat de dépôt. Et transféré à la prison centrale de Bamako.

Il lui est reproché, entre choses, « la diffusion de fausses nouvelles et incitation de crimes et délits ».

A l’annonce de la terrible nouvelle, ses avocats semblent tomber des nues. « Nous sommes surpris par la décision du procureur », indique Me Lamissa Coulibaly.

L’interpellation de Boukary Daou, par la Sécurité d’Etat, a poussé les associations professionnelles de la presse à décréter, la semaine dernière, une opération ‘ ‘presse morte’’. Mieux, les médias privés ont décidé de boycotter les activités gouvernementales jusqu’à nouvel ordre.

S’y ajoute une plainte déposée, en bonne et due forme, contre l’Etat pour « séquestration ».

Pour l’heure, les avocats de notre confrère s’apprêtent à déposer une demande de mise en liberté provisoire de Boukary Daou.

Oumar Babi

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3 COMMENTAIRES

  1. Oui, je crois que les Maliens peuvent démêler cette affaire, sans les interventions et immixtions intempestives françaises. Mais malheureusement le Mali est désormais une illusion et une fiction en tant que Nation souveraine. Ceux qui y donnent le la et les injonctions, sont la Coloniale, les ministres et sous-ministres français ou l’autre proconsul-résident à Bamako. C’est bien triste ce défilé de donneurs d’ordres sur un problème interne de droit et de liberté de la presse que tout Etat indépendant et sa société civile vivante peut résoudre en interne; mais apparemment, cela ne semble pas être le cas au Mali où la France décide tout désormais jusque dans le domaine réservé des prérogatives régaliennes: la guerre, les mouvements de l’armée, l’organisation des élections formelles et garantes de l’ordre néocolonial bourgeois compradore, le mouvement des finances placées sous tutelle de la Troïka (FMI-BM-BCE) et son appendice des colonies françaises d’Afrique -CFA-BCEAO. C’est également elle qui décide et impose la crédibilité des bandes ethno-sécessionnistes touaregs, le contrôle des médias, la protection ici de politiciens véreux, de journaleux irresponsables, apatrides et traites à la cause nationale, la chasse aux patriotes sincères…La liste est longue et pathétique. Que faire dans un tel contexte ?
    Le tableau est sombre ; mais une sortie du tunnel est possible par un sursaut populaire patriotique qui balaie la vermine qui tient les rênes du pouvoir à Bamako et qui grouille à se faire adouber par les moyens d’élections fantoches financées par les mêmes intérêts occidentaux. C’est la seule voie pour en finir avec l’impérialisme et ses alliés locaux que sont : les djihado-wahhabites, les ethno-sécessionnistes et tous les satrapes de la CEDEAO. Faute de quoi, l’entreprise de recolonisation à l’œuvre au Mali et dans toute la sous-région nous maintiendra couchés dans l’histoire.

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