En matière de Liberté de la Presse, la tendance générale est à la baisse partout dans le monde. Cependant, le dernier classement mondial de « Reporters Sans Frontières » place le continent africain devant les Amériques pour la première fois. Une véritable surprise. Loin devant, l’Europe caracolle en tête. Ce constat veut-il forcément dire que les pays du continent noir ont progressé dans le domaine de la Liberté de la Presse ?
En réalité, il ressort du classement que les pays du contient américain qui, à cause d’un contexte globale violent et insécure, foulent à terre de manière systématique les droits fondamentaux des journalistes à exercer dignement leur travail. Ce classement de la liberté de la presse dans 180 pays s’appuie sur une série d’indicateurs comme le pluralisme, l’indépendance des médias ou encore l’autocensure. Les données fournit par RSF sont sans appels en ce qui concerne le continent américain. Il a particulièrement reculé en raison notamment d’assassinats de journalistes en Amérique centrale, relève l’ONG. En Amérique latine, “la violence institutionnelle (au Venezuela, 139e, ou en Equateur, 109e), celle du crime organisé (comme au Honduras, 137e), l’impunité (comme en Colombie, 134e), la corruption (comme au Brésil, 104e), la concentration des médias (comme en Argentine, 54e) constituent les principaux obstacles à la liberté de la presse”, souligne RSF.
Le continent américain passe ainsi derrière l’Afrique qui occupe la deuxième position avec un indice de 36,9. Le Mali se place à la 122ème place, soit une perte de 4 places par rapport au classement 2015. Il s’agit d’une des plus basses notes par rapport aux pays InfoSept. Le Burkina Faso 42ème gagne 4 places par rapport à 2015, la Mauritanie est 48ème et fait un bond en avant de 7 places, le Niger est 52ème et perd 5 places, le Sénégal est 65ème et gagne 6 places, la Côte d’Ivoire 86ème reste stable. Seul l’Algérie fait pire que le Mali à la 129ème place et obtient la plus mauvaise position dans la sous-région avec une perte de 10 places par rapport à 2015.
Ahmed M. Thiam