
Lors de la clôture de l’atelier sur le renforcement des capacités en communication gouvernementale, Alhamdou Ag ILyène, ministre de la Communication, de l’Economie Numérique et de la Modernisation de l’Administration, a choisi de dénigrer les journalistes. En agissant ainsi, il révèle au grand jour son ignorance de la mission qui lui incombe à la tête de ce département. Une chose est certaine : le respect du métier de journaliste ne saurait être négocié, même face à l’ignorance de ceux qui devraient en être les premiers défenseurs.
Dans une déclaration qui a choqué le monde de la presse et sans doute une partie de son auditoire, le ministre a osé accorder plus de crédit aux “vidéomens” et autres influenceurs qu’aux journalistes. Une sortie aussi maladroite que révélatrice de son mépris pour la presse traditionnelle.
Avec de tels propos, il confirme ce que beaucoup pensent déjà de lui : il ne mérite pas le poste qu’il occupe. Son maintien à ce poste ne repose que sur des considérations politiques, et non sur ses compétences ou sa vision du secteur.
En affirmant que “les journalistes ne sont pas si différents des « vidéomens » et autres acteurs des réseaux sociaux”, Alhamdou Ag ILyène sous-entend que le travail journalistique n’a pas plus de valeur que les vidéos virales ou les publications sensationnelles dénuées de fondement. Un raccourci insultant pour une profession fondée sur la rigueur, la vérification des faits et l’éthique.
L’ignorance à son paroxysme
Si le ministre avait pris la peine de se documenter, il saurait que le journalisme est une discipline exigeante qui ne saurait être réduite à de simples contenus de divertissement. Confondre un reporter d’investigation ou un analyste avec un « vidéoman » en quête de buzz témoigne d’une inquiétante méconnaissance du rôle fondamental de la presse.
Cette déclaration s’inscrit dans une tendance dangereuse où certains responsables du pays tentent de décrédibiliser les journalistes afin de mieux contrôler l’information. Pourtant, c’est grâce à ces professionnels que les citoyens peuvent accéder à une information fiable et de qualité.
En s’exprimant ainsi, Alhamdou Ag ILyène ne fait que prouver son mépris pour une profession essentielle à l’épanouissement de la démocratie.
Une chose est certaine : le respect du métier de journaliste ne peut être négocié. Dans certains milieux, les propos du ministre sont déjà perçus comme une demande implicite de sa démission.
L’histoire retiendra qu’en 2025, sous la Transition malienne, un ministre de la Communication a tenté de discréditer les hommes de médias… mais a fini par se discréditer lui-même.
Amadou Sidibé