Le Matin à quatre ans : Une plume engagée pour la patrie

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Quatre ans ! Quatre ans déjà que Le Matin, votre hebdo tient son rang dans les kiosques tous les mercredis. Même si, comme l’ensemble de la presse, l’organe a connu des difficultés réelles avec la crise économique liée au coup d’Etat du 22 mars 2012.

Au lancement, le défi, c’était de se maintenir dans le riche paysage médiatique malien, d’assurer la régularité des parutions. C’est véritablement de la mer à boire pour un organe qui n’est pas adossé à un lobby politique ou à une puissance économique tapie dans l’ombre pour s’en servir comme un glaive contre ses adversaires. C’est un vrai défi d’autant qu’assurer le fonctionnement régulier d’un organe de presse nécessite des moyens énormes pour faire face à de lourdes charges.

Le mérite d’Alex (Alhassane Maïga) et de son équipe est à ce niveau : avoir su résister à la convoitise politique afin de sauvegarder la neutralité de sa ligne éditoriale ! L’indépendance a un prix pour un organe de presse. Rares sont ceux qui sont réellement indépendants de bailleurs de fonds occultes qui ne voient en un journal qu’un moyen de se défendre et de régler ses comptes. Sur ce plan, nous tirons le chapeau à la rédaction de Le Matin ! Une équipe qui brille par son professionnalisme et sa passion du métier.

Que de menaces, que de contraintes imposées pour confisquer cette indépendance ? Que de sacrifices et de renoncements pour rester à cheval sur ce principe de neutralité. Une valeur essentielle pour contribuer à bâtir ce Mali nouveau avec des critiques engagés, mais objectifs, véhiculés par des chroniques, des analyses profondes, des commentaires…

L’un des combats les plus utiles est surtout à mener sur le plan politique. Il est plus que nécessaire que la presse malienne travaille dans le sens de l’avènement d’une nouvelle classe politique. Il faut pousser les ténors actuels à regagner les loges pour laisser l’arène politique à ceux qui peuvent encore proposer quelque chose à cette nation.

Comme le dit un penseur, «la confiance est la chose la plus difficile à obtenir de quelqu’un ! La trahir est la chose la plus blessante» ! Le Matin a aujourd’hui la confiance du lectorat. Le défi aujourd’hui, c’est de mériter cette confiance, de ne jamais la trahir quel que soit le prix à payer.

C’est un défi dans ce nouvel environnement où les journalistes professionnels sont considérés comme les ennemis à museler voire à abattre. Et cela parce que des rédactions comme celle de Le Matin dérangent ceux qui ont d’autres ambitions que de servir ce pays.

 

L’aube d’une presse responsable

«Le harcèlement de la presse peut entraver le bon fonctionnement  du rôle des medias dans une démocratie. Et cela pendant une période de la plus grande importance pour le rétablissement d’un bon fonctionnement de la démocratie malienne. On peut ne pas être d’accord avec quelque chose, on peut le critiquer, on peut même lancer un point de débat là-dessus. Mais, il faut quand même défendre son expression. En plus, cela met en question la volonté de protéger les droits énumérés dans la constitution malienne. Ce qui est très important», disait l’ambassadrice des Etats-Unis au Mali, Mme Mary Beth Leonard. C’était le 7 mars à l’occasion du lancement de la Voix de l’Amérique (VOA) à Bamako. La diplomate réagissait à l’arrestation de notre confrère Boucary Daou, Directeur de publication de Le Républicain, par la Sécurité d’Etat.

Une déclaration qui résume mieux ce que la presse malienne vit depuis des aventuriers ont réussi à précipiter la patrie au bord du chaos. Mais, comme Le Matin l’a prouvé ces dernières années, aucune menace ne doit nous empêché d’honorer notre engagement démocratique et d’assumer notre devoir à l’égard de nos concitoyens.

Comme l’a dit l’ambassadrice, «les citoyens doivent être bien informés afin de demander des comptes à leur gouvernement» et  «prendre les bonnes décisions» par rapport à qui ils confient la gestion des ressources de leur pays et la lutte contre les menaces». Et elle espérait nous voir accorder cette «liberté de mener à bien cette grande responsabilité».

Ne vous inquiétez pas Madame. Nous nous sommes battus en 1991 pour avoir cette liberté. Et nous sommes prêts à tous les sacrifices pour la sauvegarder jalousement. D’où tout notre espoir de voir Le Matin resté cette plume engagée dans la défense du pays comme ce fut le cas pendant les quatre années écoulées. Et nous serons toujours présents pour qu’il en soit ainsi !

Pour que Le Matin reste l’aurore  de cette aube nouvelle de la presse malienne. Une presse responsable et débarrassée des «mercenaires» qui ne cessent de ternir son image, de la discréditer. Joyeux anniversaire Le Matin !

Moussa Bolly

Journaliste/Chroniqueur

 

Le Matin a quatre ans

 Et toutes ses dents ?

Votre journal préféré- pour le moment hebdo- est né voici quatre ans de la volonté d’un jeune journaliste, Alhassane H. Maïga. Jeune mais ayant déjà du bagage pour avoir roulé sa petite bosse dans les quatre coins du Mali et de la sous-région pour y mener des reportages  qui l’on aguerri jusqu’à franchir le Rubicon. Celui d’enrichir l’espace médiatique national en lui donnant un titre de plus – les blancs disent : plus on est de petits fous, plus on s’amuse. Donc la richesse n’est que bonheur. Le dernier wagon et la dernière station que le reporteur a quitté pour devenir fondateur-directeur a pour nom, Le Challenger. Cela ne s’invente pas et tout laisse croire que B. (le dirlo du le challenger) est quelque peu responsable dans ce goût pour le risque ; et il continue à accompagner son ancien collaborateur.  En effet, quitter un challenger pour  le challenge de se lancer  soi-même dans une telle galère, avouez que cela n’est pas banal.

Un homme seul ne peut rien (surtout pas tenir un journal) mais un homme seul  et fédérateur peut beaucoup. Et si en plus, l’on a la bénédiction de ceux que l’on a quitté en bon terme  et que l’on dispose dans son corps de suffisamment d’aimant, alors tout devient possible Et si, en plus, les talents et les compétences viennent se joindre à la soucoupe volante pour la propulser dans les firmaments de la galaxie médiatique malienne, alors l’envol et le maintien en orbite sont assurés.  Et le kérosène que nous avons toujours souhaité pour garnir les réservoirs cette nouvelle étoile est faite de goût pour l’effort, l’honnêteté intellectuelle et la recherche de la vérité. Et le tout pour satisfaire les lecteurs.

C’est ainsi que Le Matin a été possible et s c’est ainsi qu’il fonctionne depuis quatre ans. Au bout de ce parcours, a-t-il toutes ses dents ? Nous le souhaitons pour notre part mais le vrai juge, c’est vous !

Amadou Tall

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