Le journaliste en temps de guerre Respecter l’éthique et la déontologie de la profession

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Avec l’état d’urgence, le Président de la République par intérim peut supprimer ou restreindre les libertés d’expression pour éviter tout dérapage intentionnel ou incontrôlé. C’est que la crise malienne traverse actuellement sa phase la plus critique, compte tenu de ce début des opérations militaires au Nord.

Avec l’état d’urgence, tous les citoyens doivent faire preuve de patriotisme en œuvrant pour la défense, l’unicité et la sécurité du pays. Dans ce cadre, les acteurs des médias ne doivent pas demeurer en reste car autant, sinon plus que les autres citoyens, ils doivent donner le bon exemple en allant (si possible) sur le théâtre des opérations pour recueillir des informations sûres et les mettre à la connaissance du public. Mais ces acteurs des médias doivent avant tout être formés et sensibilisés sur les risques et enjeux de cette guerre qui pourrait durer des mois. C’est dans cet ordre d’idée qu’un séminaire de deux jours (du mardi 22 au mercredi 23 janvier) a été organisé à la Maison de la Presse, en collaboration avec le Centre de presse, le département de la Défense et l’Ambassade de France au Mali. Cette rencontre était animée par Mahamane HameyCissé (principal animateur), directeur de publication du journal « Scorpion », Alou N’Djim, secrétaire général de l’Union des radios et télévisions libres (URTEL), Makan Koné, président de la Maison de la Presse, Dramane Alou Koné, président de l’ASSEP, et le Capitaine Modibo Nama Traoré, chargé de Affaire publiques de défense et de sécurité à l’Etat-major général des Armées. Le thème du séminaire : « Directives de la défense et de la sécurité en matière de reportage sur le théâtre des opérations  des forces armées et de sécurité du Mali ». Par ailleurs c’est dans le cadre du renforcement de la solidarité et de la coopération entre les journalistes africains et dans la mouvance de la guerre au Mali que le Réseau panafricain des journalistes pour la paix et la sécurité en Afrique (« Net Peace » en anglais) vient d’être créé, avec Mahamane HameyCissé comme coordinateur pour l’Afrique de l’Ouest. Aussi, ce Réseau a fait un communiqué relatif à la crise malienne et en a appelé à l’union de toutes les forces vives du pays.En fait, le mot journaliste signifie analyste d’un jour. Il s’agit donc de former les journalistes choisis pour ouvrir les événements sur le théâtre des opérations et traiter les informations conformément à l’éthique et la déontologie du métier, tant en temps de paix qu’en tant de crise, de conflit ou de guerre. Le journaliste doit donc travailler sur le terrain en se considérant  tout d’abord  comme acteur impliqué dans la crise car en temps de guerre, il n’a pas de répit. D’autre part, en temps de guerre, l’absence d’informations peut plonger les populations dans l’angoisse et faire d’elles des victimes d’intoxications ou de manipulations. Encore pires sont les conséquences de fausses informations. Le journaliste doit donc dénoncer tout ce qui peut nuire aux droits humains, informer véritablement, décrire la réalité et non s’afficher en livrant des informations allant dans le sens de ses propres intérêts. Il doit maîtriser l’environnement, surtout sur le terrain des opérations, connaître l’histoire, la géographie, les cultures et traditions des lieux, les différents modes de vie et les activités socioéconomiques des populations, les leaders d’opinion…Le journaliste doit former l’opinion à comprendre les enjeux d’une crise ou d’une guerre. La période d’après-conflit est plus difficile à gérer que celle d’avant-conflit. Pour le journaliste, il ne s’agira donc pas seulement d’informer, mais aussi de jouer un rôle d’acteur impartial et de ne pas être un journaliste qui attise la haine. Il doit plutôt connaître l’information qui peut concilier les gens et celle qui peut les diviser. Il doit mesurer la crédibilité et la portée de ses informations avant de les publier. En temps de guerre, le journaliste doit éviter tout ce qui peut nuire à l’honneur et à la réputation de l’armée. En fait, un mauvais journaliste est un fléau pour tout le monde, surtout pour son propre pays. (A suivre)

Oumar Diawara «Le VIATOR»

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