En marge du séminaire de formation (d’une trentaine de journalistes maliens) qu’il anime depuis lundi à l’ambassade des USA au Mali, le doyen du Washington post, de la télévision mexicaine, de France 24, Eduardo Cue a estimé, au cours d’un point de presse que les médias maliens ont un rôle décisif à jouer pour donner un nouveau visage à la démocratie.
Le séminaire de formations qui était centré sur le thème “la couverture médiatique des élections “ a permis à une trentaine de journalistes d’être mieux outillés.
Pour Eduardo Cue, la liberté de la presse connaît une évolution appréciable sur le continent africain en général et particulièrement au Mali.
Et ce malgré les difficultés que la presse a traversées du fait de la récente crise politico-institutionnelle. Il s’est félicité de la création de plusieurs radios qui permettent aux populations analphabètes de suivre l’actualité, les programmes de sensibilisation dans divers domaines. Le conférencier a mis l’accent sur la nécessité pour les médias de jouir d’une autonomie financière vis-à-vis des pôles politiques et économiques.
” Les médias maliens ont besoin d’une santé financière. C’est cela qui peut consolider leur indépendance pour leur permettre de jouer efficacement leur rôle dans la construction de la démocratie dans ce pays “, a-t-il déclaré. Il a déploré que des “enveloppes soient tendues aux journalistes pour influencer leur travail “. Avant de plaider pour que les hommes de médias soient placés dans les conditions leur permettant de résister à ces pressions de tous bords.
Selon M. Cue, contrairement au progrès dans le domaine de la production radiophonique, la télévision n’a pas beaucoup avancé au Mali comme dans plusieurs autres pays du continent. ” Régulièrement, les journalistes de télévisions sont empêchés de faire librement leur travail. Surtout au niveau des télévisions publiques, c’est souvent la croix et la bannière pour les journalistes “, a-t-il expliqué. A en croire cet expert des médias, les journalistes maliens et africains en général sont bien informés et sont très engagés dans la recherche de l’information. ” On sent un grand désir d’apprendre chez les journalistes africains “, a ajouté le formateur qui a roulésa bosse dans plusieurs pays du continent depuis une vingtaine d’années.
En comparaison, Eduardo Cue dira que la presse européenne laisse un peu à désirer avec le progrès fulgurant de l’internet, notamment les réseaux sociaux. Quant à la presse américaine, le conférencier trouve qu’elle a passé une “période noire “ au moment de l’attaque de l’Irak par les USA. Les journalistes américains étaient devenus un peu les alliés du gouvernement américain. Ce qui n’est pas, a-t-il soutenu, le rôle d’un journaliste. Il a fait remarqué qu’heureusement aujourd’hui, la presse américaine s’est ressaisie.
Bruno D SEGBEDJI