Le casse-tête malien

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Peu ou pas de journaux ce matin en Afrique de l’Ouest, en raison de la fête catholique de la Toussaint, ce jeudi 1er novembre, la fête de tous les saints. En fouillant un peu, on trouve toutefois quelques articles à se mettre sous la dent, essentiellement à propos du Mali, au centre de l’actualité du continent depuis ces derniers mois.

Le journal Le Prétoire à Bamako fait le point sur la crise malienne en dégageant « quatre problématiques profondément liées. » Tout d’abord, « le problème de gouvernance : il y a un besoin impérieux, estime Le Prétoire, à ce que ce pays retourne sur les rails de la démocratie. Pour cela, il est primordial d’établir une stratégie pour organiser des élections, au plus vite. La Communauté internationale pense qu’il faut absolument rétablir le pouvoir civil, et que l’armée ne doit en aucun cas interférer dans les affaires politiques du pays. Il est vrai que 70 à 75% du territoire malien est actuellement entre les mains des salafistes et des rebelles. »

Toutefois, relève le journal malien, « selon les experts, 85 à 90% de la population se trouvent dans le sud du Mali, il n’y a donc aucune entrave susceptible d’empêcher la mise en place d’élections libres et transparentes. »

« Le deuxième défi à relever, pour Le Prétoire, est la question de la rébellion touarègue. Il s’agit ici d’un enjeu politique qui ne rentre ni dans le champ militaire ou sécuritaire. La question touarègue est beaucoup plus ancienne que l’on croit et, affirme le journal, elle n’a jamais été assez prise en compte par les autorités du Mali. »
Troisième défi : « combattre, vaincre et chasser Al Qaida au Maghreb islamique et les autres groupes armés terroristes du septentrion du Mali, cela reste, estime Le Prétoire, le plus noble des combats que la Communauté internationale se doit de mener. »

Enfin, « la crise humanitaire : on assiste à une véritable catastrophe. L’occupation des régions du Nord et la sécheresse ont considérablement aggravé la crise alimentaire. La situation humanitaire est tellement préoccupante qu’elle a généré de nombreux déplacements de populations. 300.000 Maliens se sont réfugiés dans des camps de réfugiés en Mauritanie, au Burkina Faso, au Niger, rappelle Le Prétoire. Bamako et les villes de Mopti et Sikasso enregistrent plus de 200.000 déplacés, elles sont surpeuplées. Et la malnutrition infantile a atteint son apogée dans les régions occupées du Mali. »

Coup de grâce ?

Et puis ce point de vue publié par le site d’informations africaines Slate
Afrique 
, sur les craintes humanitaires suscitées par une éventuelle action armée : « une intervention militaire va finir d’achever le Mali », titre Slate Afrique. « Le Mali est malade depuis longtemps et personne ne s’en est soucié, relève le site. Mais une intervention lourde risque de plonger le pays dans une détresse encore plus profonde », estime-t-il. « Maintenant que la menace islamiste frappe aux portes de l’Europe, on sonne le tocsin. Mais, en déclenchant une intervention lourde, on court aussi le risque d’achever un malade trop faible pour la supporter.

De précipiter une population où l’insécurité alimentaire est déjà présente dans une détresse encore plus profonde. D’envoyer des jeunes urbanisés, qui s’enfoncent dans une misère sans issue, dans les bras des islamistes. De donner un terrain du djihad à des Maliens, exilés en France et déjà convertis à l’islamisme radical. »

« Alors que faire ? », s’interroge Slate Afrique. Et bien, pas d’autres réelles solutions qu’une intervention face aux extrémistes islamistes. Et « le temps presse, souligne le site, car les puissants vents de sable, qui surviennent dès fin janvier dans cette partie du désert, compliqueront les interventions aériennes et des centaines d’Islamistes venus d’Algérie, du Sahara occidental, de Libye viennent renforcer les troupes islamistes. On se demande même s’il n’est pas trop tard pour agir sur un continent où le médecin (dans le cas présent, il s’agit d’un chirurgien) arrive bien souvent après la mort. »

 

RFI / 02/11/2012

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4 COMMENTAIRES

  1. 1. J’ai lu pour la première fois l’idée saugrenue d’élections avant la libération du Nord dans un éditorial de BBY dans JA relayé par Chahana Takyou et enfin par les USA. Une élection dans le 1/3 du pays avec des résultats imposés aux autres. Comment organiser des élections au 1er trimestre 2013? Avec quel fichier? Ou est-ce pour simplement mettre la pression sur le gouvernement du Mali ou pour dire que l’UA ne cautionne pas pour longtemps un gouvernement non élu? Il faut se rappeler que le fichier biométrique a été suspendu au temps d’ATT à cause de la pression du temps, les électeurs de RCI n’ayant pas été enrôlés. Maintenant, quelle pression temporelle avons-nous ? C’est comme s’il y avait une insécurité dans une partie du Congo, de la Casamance, de la Corse ou de l’Irlande, de l’Irak ou de l’Afghanistan, vous invitez le pays à aller aux élections sans les populations de ces zones d’insécurité. CELA SEMBLE DENOTER DU PEU DE CONSIDERATION QUE L’ON SEMBLE PORTER A L’EGARD DES MALHEUREUSES COMMUNAUTES DU NORD MALI. L’ON SEMBLE NE PENSER QU’A L’ORGANISATION DILIGENTE D’ELECTIONS POUR DISPOSER DES FONDS DES BAILLEURS, MEME SI ELLES DEVRAIENT ETRE ILLEGALES ET ILLEGITIMES. Il faut bien sûr, dès maintenant, commencer la préparation des élections et la libération du Nord, la tenue des élections ayant lieu après la libération, on aura alors gagné beaucoup de temps dans l’organisation des élections. LOGIQUEMENT, ON DOIT PROFITER DE CETTE TRANSITION POUR OBTENIR UN FICHIER BIOMETRIQUE APURE ET ACCEPTE DE TOUS ET TENIR DES ELECTIONS LIBRES, TRANSPARENTES, APAISEES, ACCEPTEES DE TOUS, DISONS DANS UN AN…
    2. Les MNLA/MUJAO/ANCARDINE/AQMI/BOKO HARAM qui semblent écumer au Nord Mali restent une infime couche d’aventuriers au sein de la population. Bien que majoritairement touaregs, en réalité ils sont de toute ethnie et de tout pays (bambaras, markas, arabes, afghans, sénégalais, nigérians et même français). Ce sont avant tout, des narcotrafiquants, des vendeurs d’armes, des cadres qui recherchent des postes juteux par des voies illégitimes et non pas par la méritocratie, des chômeurs et des bandits qui n’ont pas trouvé une meilleure issue à leur désœuvrement. LA MAUVAISE PROPOSITION DE CERTAINS D’ALLER AUX ELECTIONS SUPPOSE LA COLONISATION POUR LONGTEMPS DU NORD MALI, ET INSTAURE DE FAIT L’ARRET DE TOUT PROCESSUS DE DEVELOPPEMENT AU NORD, PUISQUE TANT QUE LES ISLAMISTES SONT LA, IL N’Y AURA PAS D’INVESTISSEMENT DANS L’ADMINISTRATION, L’AGRICULTURE, LA SANTE, L’EDUCATION, LE TOURISME, L’EMPLOI, LES INFRASTRUCTURES. C’EST A LA LIMITE DE LA CONDAMNATION A MORT DU NORD MALI. NON ASSISTANCE A PEUPLE EN DANGER. ET LES NORDISTES DEVRONT CONTINUER A SUPPORTER STOÏQUEMENT CET ISLAM INTOLERANT ET ETRANGE QUI SEMBLE VOULOIR APPLIQUER UNE CERTAINE CHARIA TOUJOURS AUX PLUS FAIBLES, EN TRANCHANT LA MAIN AUX VOLEURS, EN LAPIDANT LES FORNICATEURS, POUR DANS LE MEME INSTANT S’ADONNER EUX-MEMES AUX VOLS, VIOLS, ENLEVEMENTS, TRAFICS ET CONSOMMATION DE DROGUE ? Sans discernement, ce serait à vous dégouter de toute religion. Mais un proverbe de chez nous dit que le pire ennemi reste l’ennemi intime, proche, familial. La majorité des touaregs ne soutient guère cette aventure (il suffit seulement de vérifier les faits). Au contraire, les touaregs dans leur ensemble, qui d’ailleurs, restent une infime minorité des populations du Nord Mali, sont les premières victimes de cette insécurité. Premiers bénéficiaires de l’arrivée des touristes qui viennent prioritairement pour les ‘’hommes bleus’’. Ils ont perdu les recettes issues du guidage, des locations de tentes, chameaux, etc. Nombre d’entre eux ont fui avec ou sans leurs animaux vers des pâturages moins cléments. Et il y a aussi des rumeurs de mines anti personnel (si cela s’avérait exact, les touaregs, arabes et peulhs nomades seront les premiers avec leurs animaux à sauter dessus). Bref, les arabes sont contre ces aventuriers ainsi que les Bellahs, les Peulhs, voire une partie des dogons qui sont aussi assujettis. Idem pour la population largement majoritaire au Nord Mali, les sonrays, qui ont été de tout temps, victimes de ce banditisme qui a connu des formes variées sous des Etats faibles (razzias par le passé, pirateries, trafic de drogues, d’armes, chantage de l’Etat dans les temps modernes). Nulle part au monde, une minorité n’opprime une majorité pour toujours (même l’Afrique du Sud blanche n’y est parvenue). C’est dire que même sans l’armée malienne, les populations du Nord y compris les touaregs se sont soulevées, se soulèvent et continueront à se soulever contre les envahisseurs. Par ailleurs, d’où sortent-ils, ces brigands du MNLA, les fonds nécessaires à tous ces déplacements au Parlement européen, au Burkina, etc.? Probablement des fonds tirés des enlèvements, trafics de drogues, d’armes, de cigarettes, ou de l’Algérie, Burkina et Qatar qui nous parlent encore de négociation avec le MNLA qui, tout le monde le sait, nous a amené ces faux djihadistes. Et qu’attend la CPI, dans le labyrinthe de ses procédures, pour arrêter tous ces criminels? Sans être devin, vous pouvez être certain que la libération des sites stratégiques de Tessalit, Kidal, Gao et Tombouctou se fera sans combat, car aussitôt que les barbus apprendront que la CEDEAO est à Sikasso, vous ne trouverez aucun djihadiste dans lesdits sites. Ces bandits, et j’insiste sur le mot, se sont ainsi comportés en Lybie, ils l’ont déjà affirmé sur RFI qu’ils attendront les militaires sur le champ de bataille et non dans les villes, façon détournée de dire qu’ils ne seront nulle part, et surtout toutes les populations du Nord confondues les vomissent (situation très différente de l’Afghanistan).
    3. Le plus gros danger serait DE CONFONDRE MILICES ANARCHIQUES ET BRIGADES D’AUTODEFENSE. Ce qui est évident, c’est qu’il faudra que DES BRIGADES D’AUTODEFENSE BENEVOLES, FORMEES, ARMEES ET ENCADREES PAR L’ARMEE MALIENNE et la CEDEAO protègent les villes et villages dégarnis que des bandits isolés ne manqueront pas d’attaquer. Car toutes les armées du monde ne pourront pas protéger tous les sites de la ligne de front et même de l’intérieur.
    4. Les villes importantes pourront toujours être protégées par LES TROUPES DE LA CEDEAO QUI EVENTUELLEMENT POURRAIENT SECURISER LA REPRISE DES PROJETS DE DEVELOPPEMENT IMPORTANTS DEJA FINANCES AU NORD MALI (Barrage de Taoussa, Route Niono -Tombouctou, Route Bourem-Kidal, etc.). CAR, IL NE FAUDRAIT JAMAIS OUBLIER QUE LE BANDITISME/TERRORISME SE NOURRIT AVANT TOUT DE L’ANALPHABETISME, SURTOUT DU CHOMAGE ET DU DESESPOIR DE JEUNES DESŒUVRES.
    5. Il est logique que les leaders nationaux maliens se retrouvent contre l’insécurité. Mais il est encore mieux de réussir la lutte commune, internationale simultanée, coordonnée du banditisme/terrorisme au Mali, en Libye, au Niger, en République Saharaouie, au Tchad, au Maroc, en Algérie, etc. L’Algérie peut s’opposer à la guerre sur son sol, mais pas au Mali qui n’est pas sa propriété, au risque de passer pour un Etat qui entretient le terrorisme chez ses voisins et dans le monde.

  2. élections sans les populations du nord occupé = mali divisé part quatre et cela pour l’ éternité.
    A BON ENTENDEUR!

  3. Votre profession dejournaliste devrait vous conduire à voir l’histoire des touaregs du Mali et où sont les 1100milliards de CFA investis dans cette partie du Mali.
    La seule communauté à faire partie de tous les gouvernements formés dans les vingt dernières années au Mali.

    Conais- tu la platrière de Tessalit ou le projet phosphate de Bourem?

    Les touaregs ont besoin des esclaves de votre genre pour vous exloiter.

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