Avec comme objectif stratégique la mobilisation des «légitimités coutumières, religieuses et socioculturelles pour le renforcement de la cohésion nationale et la redéfinition de nouveaux paramètres du destin national». Et objectifs spécifiques de : «Aider les participants à appréhender la nature, les enjeux et les défis des crises cycliques, notamment de la crise en cours, les conséquences sur le plan national et régional, les initiatives en cours par les pouvoirs publics et les partenaires du Mali»; «Identifier dans l’histoire politique ancienne et contemporaine du Mali , des pratiques et des pactes – issus des coutumes , des traditions et/ou des religions – générés et usités par les chefs coutumiers, les leaders religieux et guides spirituels, les grands artistes , les griots et les niamakalaw dans la résolution des crises internes au sein des empires et des royaumes et cibler dans le contexte actuel, quelques leviers pouvant servir de contribution à la sortie de crise et au renforcement de la cohésion sociale»; «Permettre aux participants d’élaborer et d’adopter une « Déclaration d’engagement des chefs coutumiers, des grands artistes , des nyamakalaw et des leaders et guides religieux » ainsi que des dépositaires des légitimités émergentes , notamment celles issues des associations de ressortissants de différentes localités du Mali. Cette déclaration est intitulé « SARATI KAN » pour accompagner le processus de paix et de réconciliation nationale».
Ce dernier est aujourd´hui pleinement atteint. Puisque les dépositaires des légitimités coutumières, religieuses et socio-culturelles ont rendu public leur déclaration que voilà:
DECLARATION DES DEPOSITAIRES DES LEGITIMITES ; COUTUMIERES, RELIGIEUSES ET SOCIOCULTURELLES:
Considérant le rôle prépondérant que les légitimités coutumières, religieuses et socioculturelles dans jouent dans la régulation sociale;
Considérant la faible implication des légitimités coutumières ; religieuses et socioculturelles dans la recherche de solutions aux crises répétitives ;
Considérant la disponibilité permanente des légitimités coutumières ; religieuses et socioculturelles ;
Considérant la lassitude des populations et leur attente d’une solution durable de la crise en cours ;
Considérant que le dialogue a toujours été un socle et un ciment de la société malienne;
A la suite d’échanges approfondis sur la contribution des dépositaires des légitimités coutumières, religieuses et socioculturelles au processus de paix et de réconciliation ;
Le séminaire recommande:
La reconnaissance officielle du rôle et de la place des légitimités, coutumières, religieuses et socioculturelles;
L’implication systématique de ces légitimités dans les recherches de solutions aux crises ;
La requête auprès des autorités compétentes relative à la mise en mission immédiate de ces légitimités auprès des acteurs;
La mise à disposition de moyens par les pouvoirs publics et les partenaires techniques et financiers du Mali aux fins de donner une suite à l’organisation d’un forum des chefs coutumiers;
L’engagement de toutes les parties prenantes dans un dialogue franc, sincère et inclusif prenant en compte toutes les sensibilités de la nation en vue de l’accompagnement du processus d’Alger;
La prise en compte dans la grille des medias publics et privés d’un espace dédié aux légitimités coutumières, religieuses, socioculturelles et numériques,
L’activation d’un mécanisme de réarmement moral des forces armées et de sécurité et la culture de la citoyenneté à tous les niveaux;
L’analyse et l’exploitation des leçons tirées du passé pour mieux préparer l’avenir;
Le renforcement de la conciliation comme mécanisme alternatif de règlement des conflits d’ordre civil et commercial;
La revalorisation des écoles traditionnelles de formation telles que l’Institut Ahmed Baba, Kela, le Sigui, etc;
La mise en place d’un observatoire national de la PAIX;
L’élaboration d’un guide sur le rôle des chefs coutumiers et le renforcement de leurs capacités;
La remise de la présente déclaration aux autorités compétentes et aux PTF par l’entremise des communicateurs traditionnels;
La mise en place d’un mécanisme de suivi évaluation et de redevabilité
Fait à Bamako le 10 décembre 2014
Le Séminaire.
Magnifique, s´exclament en choeur des participants!
Seulement, la voix des dépositaires de légitimités coutumières, religieuses et socioculturelles portera-t-elle haut?
En attendant, la réponse à cette question, la Fondation Balazan pour la Gouvernance et la Stabilité aura réussi un coup de maître, en réunissant pendant 48 heures et au même endroit la crème des dépositaires des légitimités coutumières, religieuses et socio-professionnelles d´un Mali en proie à toutes sortes de difficultés.
Même si le séminaire intervient dans un contexte où le pays «retrouve progressivement la stabilité après plus de deux années de crises sociopolitiques et sécuritaires qui ont ébranlé les fondements de l’Etat et mis en péril l’unité et la cohésion de la Nation». L’acquis est de taille, observe-t-on sous le Balazan, mais rien ne vaut «une paix durable». Et le chemin qui y mène «passe par la restauration d’un climat de confiance mutuelle, la construction et la consolidation d’un « Nouveau Vivre Ensemble » entre tous les Maliens au-delà des appartenances ethnique, religieuse, régionale et/ou politique».
Par conséquent, poursuit la FBGS, la nécessité d’instaurer un dialogue intra et inter communautaire pour renforcer la cohésion sociale, l’unité et la solidarité nationales. D´où d´ailleurs le rôle de «relais et des interfaces clefs» que pourraient jouer «les légitimités coutumières, religieuses et socioculturelles – gardiennes des valeurs de la société malienne, des principes et des croyances spirituelles dans la sensibilisation, la mobilisation et la dissémination de l’information sur la consolidation de la démocratie et de la paix».
C’est aussi en cela que le Séminaire de haut niveau de la Fondation Balazan pour la Gouvernance et la Stabilité est vite apparu comme un acte fondateur, aux yeux notamment des dépositaires des légitimités coutumières, religieuses et socioculturelles. Aussi, le saluent-ils comme tel et en redemandent. Avis à la Fondation Balazan et ses PTF, en particulier l´Organisation Internationale de la Francophonie!
Princesse Naaba
LA REFONDATION
N°01 du 7 janvier 2015