Le Mali à l’instar de la communauté internationale a célébré le 03 mai dernier, la journée mondiale de la liberté de la presse avec pour thème: « devoir et responsabilité du journaliste en période de crise ». La cérémonie d’ouverture des activités organisées par la Maison de la Presse a été présidée par le ministre de l’Economie Numérique et de la Communication, Arouna Modibo Touré, en présence du président de la HAC Fodié Touré.
Selon ministre de l’Economie Numérique de la Communication Arouna Modibo Touré , la journée mondiale de la liberté de la presse est une occasion de célébrer les principes fondamentaux de la liberté de la presse, d’évaluer la liberté de la presse à travers le monde, de défendre l’indépendance des medias et de rendre hommage aux journalistes qui ont perdu leur vie dans l’exercice de leurs professions. Il a précisé que son département ne ménagera aucun effort pour protéger la liberté de la presse et la sécurité des journalistes. Car pour lui, la presse malienne n’a pas hésité à mettre le Mali au-dessus de tout pour la résolution de la crise multidimensionnelle qu’elle traverse depuis 2012.
A sa suite, la marraine de l’évènement Aichata Cissé, journaliste de l’ORTM à la retraite, a constaté que malgré la signature de l’accord de paix et réconciliation qui en principe, devrait mettre fin à la rébellion, l’insécurité persiste toujours avec son cortège de morts civils et militaires. Raison pour laquelle dit-elle, le thème choisi « devoir et responsabilité en période crise » est d’actualité.
Pour elle, la responsabilité du journaliste, historien du temps présent, dévient plus grande et plus lourde à porter en situation de crise, lorsqu’il faut respecter l’éthique et la déontologie du métier. Car le journaliste se fixera en ce moment des barrières à ne pas franchir.
Selon elle, le choix du genre journalistique, reportage, interview, portrait, enquête permet en amont au journaliste d’atténuer certaines difficultés dans l’exercice de son métier et surtout de ne pas être la cause d’un malentendu ou d’un désastre national.
A noter que la célébration de la journée du 3 mai a été marquée par plusieurs conférences-débats initiées par la Maison de la Presse sur différentes thématiques.
Adiarra Coulibaly (stagiaire)
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Liberté de la presse : Le Mali se classe à la 116ème place
Le 3 Mai de chaque année est dédié à la journée mondiale de la presse. C’est toujours l’occasion pour Reporters Sans frontières (RSF) de présenter un rapport sur la situation des journalistes à travers le monde.
Publié le 26 avril 2017, le rapport de l’organisation de défense de la liberté de la presse, Reporters Sans Frontière (RSF) est alarmant. Les journalistes sont dans des situations préoccupantes dans 72 pays sur les 180 classés. À noter que le Mali se classe à la 116ème place et gagne 6 places par rapport à 2016.
Au Mali, les journalistes dans la majorité vivent dans des situations misérables à l’image de leurs organes de presse. Et les informations sont généralement politiques et souvent institutionnelles. Car les hommes politiques sont considérés comme les premiers bailleurs de la presse. Rares sont les journaux créés avec un capital suffisant. Aussi, rares sont les journaux qui peuvent paraitre régulièrement sans insertions publicitaires. A coté de cette situation, nombreux sont les journalistes maliens qui ne sont pas venus dans la presse par vocation ou par amour pour ce métier. Mais c’est pour eux une manière de s’occuper avant de trouver mieux à faire.
En Afrique, la situation de la liberté de la presse reste toujours préoccupante. Au Cameroun par exemple, le correspondant de Radio France Internationale (RFI) a été condamné le 25 avril dernier à 10 ans d’emprisonnement ainsi qu’à une amende de 55 millions FCFA pour avoir été reconnu coupable de « non-dénonciation » et de « blanchiment du produit d’un acte terroriste ». Ahmed Abba avait été arrêté le 30 juillet 2015 en lien avec sa couverture des attaques du groupe terroriste Boko Haram.
L’obsession de la surveillance et le non-respect du secret des sources est l’une des dérives qui met en danger la liberté de la presse. L’inquiétude demeure sur le sort de nombreux autres journalistes sur le continent, emprisonnés ou menacés. En effet, l’Afrique du Nord se trouve également en zone sombre, les journalistes continuant de pâtir des nombreuses restrictions imposées par des États plutôt hostiles à une presse indépendante. De même RSF s’inquiète particulièrement de la situation dans des pays dits ‘’grandes démocraties’’ où existe un grand risque de basculement de la situation de la liberté de la presse. Sont en recul dans le classement, des pays considérés hier comme vertueux tels les États-Unis (43ème, moins 2 places), le Royaume Uni (40ème, moins 2 places), ou encore la Nouvelle-Zélande (13ème, moins 8 places).
Souleymane Birama Minta