Comme chaque 3 mai, le Mali, à l’instar de la communauté internationale, a célébré le vendredi dernier à la Maison de la presse, la journée internationale de la liberté de presse. Avec comme thème : “Médias pour la démocratie : le journalisme et les élections en période de désinformation”, cette journée était organisée par le Ministère de l’Economie Numérique et de la Communication en collaboration avec l’Unesco Mali.
Au de-là du thème principal retenu cette année : “Médias pour la démocratie : le journalisme et les élections en période de désinformation”, les défis majeurs du métier de journaliste, les difficultés auxquels il est confronté dans l’exercice de son métier, les medias et les réseaux sociaux, le regard des journalistes sur le droit de des hommes ont été, entre autres, des sous-thèmes qui ont enrichi les débats, le vendredi 3 mai dernier à la Maison de la presse à l’occasion de la célébration de la journée de la liberté de presse. La journée était par le doyen Cheick Oumar Maïga, représentant le Ministère de de l’Economie Numérique et de la Communication qui avait à ses côtés, le parrain de l’évènement, Diomassi Bomboté, Pierre Sèye le représentant de l’Unesco Mali, ainsi que Gaoussou Drabo, ancien ministre de la République et l’un des férus de la communication au Mali.
Dans son intervention, le représentant de l’Unesco-Mali, Pierre Sèye, explique le choix du thème retenu : “Cette année, l’Unesco a choisi pour thème “Médias pour la démocratie : le journalisme et les élections en période de désinformation” afin de ressortir les défis auxquels sont confrontés les médias lors des élections, mais aussi comment ces derniers peuvent épauler les processus de paix et de réconciliation. Il a indiqué que l’observatoire mondial de l’Unesco dénombre 99 meurtres de journalistes en 2018, et 1 307 assassinats de journalistes au total dans le monde entre 1994 et 2018. M. Sèye rapporte aussi que la directrice générale de l’Unesco, dans son message à l’occasion de la 26e édition de la Journée mondiale de la liberté de la presse, rappelle que “l’impunité des crimes commis contre les journalistes est une menace qui touche toutes nos sociétés. Cette menace nous impose une vigilance sans cesse renouvelée. Nous devons agir ensemble pour protéger la liberté d’expression et la sécurité des journalistes”.
Parlant du sous-thème : “Pouvoir de médias : atout ou danger pour la démocratie ?”, le Pr Diomassi soutiendra que “partout au monde, les populations sont de plus en plus bombardées, saturées voire asphyxiées par un flot d’informations intarissables pouvant engendrer de sérieuses difficultés d’analyse, de compréhension, d’interprétation et par conséquent d’orientation chez le citoyen”. A l’en croire, les médias sont devenus des moyens exceptionnels de propagation d’informations leur conférant un véritable pouvoir.
Avant de clore ses propos, il a lancé un appel pressant à nos universitaires d’initier des travaux de recherche dans le domaine du journalisme. L’espoir, selon lui, pourrait être permis avec l’avènement de la nouvelle école supérieure de journalisme et des sciences de la communication qui est à sa 2e année d’existence. Il suggère également au gouvernement et aux organisations professionnelles, notamment l’Assep et le groupement des éditeurs de s’impliquer sans délai à la culture médiatique dans les établissements secondaires nationaux comme cela se passe dans plusieurs pays africains et au monde.
Quant à Cheick Oumar Maïga, il a indiqué que notre paysage médiatique a connu de profondes mutations. Selon lui, les Maliens et le monde entier ont apprécié la manière dont les medias maliens ont assuré couverture des dernières élections présidentielles au Mali. Il soutient également que le Mali est le pays qui a la plus forte densité en termes de radios privées, associatives ou communautaires dont le nombre s’élève à plus de 400.
Pour sa part, Séga Diarra, le responsable du site web Maliactu, estime qu’aujourd’hui nous sommes en face d’une nouvelle génération de journalistes, c’est à dire ceux qui sont nés avec les nouvelles technologies. Aujourd’hui, qu’on le veuille ou non, poursuit-il, Facebook est la première source d’information de notre pays et le danger c’est que cet outil est à la disposition de tout le monde.
Toutefois, cet outil n’a pas été conçu à la base comme un outil d’information. Tout le monde s’y précipite pour publier des informations sans pourtant prendre le temps de vérifier si elles sont vraies ou pas. Ce qui contribue aujourd’hui à plus de désinformation du citoyen.
Youssouf KONE