Journée internationale de la liberté de la presse : Les attentes du ministre Mahamadou Camara

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Le Mali a célébré samedi 3 mai la journée internationale de la liberté de la presse, à travers une conférence-débats qui a réuni les acteurs de la presse. C’était à la Maison de la presse sous la présidence du ministre de l’Economie numérique, de l’Information et de la Communication, Mahamadou Camara.

 

 

Avec comme thème : «la presse malienne engagée pour la paix et la réconciliation nationale», et ayant réuni toute la presse nationale, la célébration de la journée internationale de la liberté de la presse a été une occasion pour les acteurs du secteur de jeter un regard rétrospectif sur la profession et d’échanger également sur les perspectives et le rôle des médias dans un pays post-crise.

 

 

En rappelant les brutalités subies par des journalistes après le coup d’Etat du 22 mars 2012, le président de la Maison de la presse, Makan Koné, a souligné que la presse malienne se souvient comme si c’était hier des agressions, des emprisonnements, des interpellations intempestives, des enlèvements manu militari, des éruptions dans les bureaux, etc. Et Makan Koné d’ajouter que «ce n’est pas pour rien que le Mali a perdu 23 places cette année en se classant 122ème sur 178 selon le rapport de Reporters Sans Frontières». Faisant le point de la situation des journalistes dans le monde, le président de la Maison de la presse dira que celle-ci n’est pas reluisante. Car, selon Makan Koné, «à travers le monde, 71 journalistes ont été tués, 826 arrêtés, 2160 agressés, 87 enlevés et 77 exilés». S’agissant de la situation actuelle de notre pays, Makan Koné a déploré que «critiquer est devenu difficile».

 

 

Quant au doyen Gaoussou Drabo, porte-parole des aînés, il a demandé aux journalistes d’être non seulement professionnels dans le traitement de l’information mais  aussi exigeants dans la qualité du travail. En rappelant le contexte de la naissance de la journée du 3 mai, adoptée en 1993 par l’assemblée générale des Nations unies, le représentant des Nations unies et chef du bureau Unesco-Mali, Lazare Assoumou Hodono, a fait comprendre que l’importance des médias n’est plus à démontrer.

 

 

Pour sa part, le ministre de l’Economie numérique, de l’Information et de la Communication, Mahamadou Camara, a indiqué que le thème choisi cette année par l’Unesco est pertinent et conforme à sa résolution de novembre 2013, qui soulignait l’importance de mettre en avant dans l’agenda pour le développement post 2015 les trois occupations essentielles que sont : la liberté d’expression, l’accès universel au savoir et à sa conservation et le développement des médias libres, pluralistes et indépendants. Il a aussi appelé les journalistes à l’auto-responsabilité, à plus de professionnalisme et au respect de l’éthique et de la déontologie. En annonçant la création d’une école de journalisme dans notre pays, qui ouvrira ses portes dès la rentrée prochaine 2014-2015, le ministre Camara a demandé aux journalistes d’avoir le courage de transformer qualitativement la société malienne.

 

 

La conférence-débats, qui a suivi la cérémonie d’ouverture, était animée par le doyen Diomansi Bomoté, Hélène Papin de la Minusma (ancienne journaliste de RFI), Cheick Oumar Maïga dit Gilbert, Serges Daniel de RFI. Sous la modération de Mahamane Hamèye Cissé. Rappelons que les thèmes abordés au cours de cette conférence-débats portaient entre autres sur la responsabilité du journaliste dans les commentaires, exposé par Serges Daniel ; le rôle du journaliste dans la construction et la consolidation de la paix dans notre pays et le cadre juridique et réglementaire de la presse malienne, expliqué  par Cheick Oumar Maïga dit Gilbert ;  et enfin, le rôle de la presse dans la médiation et la réconciliation nationale, développé par Diomansi Bomoté.

Zakariyaou Fomba 

 

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