Le Mali à l’instar de la communauté internationale a célébré le vendredi 3 Mai, la journée internationale de la Presse. Ce 20 ème Anniversaire de la liberté de la Presse a été marqué dans notre par l’organisation d’une série de conférences débats au centre internationale de conférence de Bamako (CICB). Initié par l’Associations des éditeurs de la presse privée(ASSEP) et l’Union des Radios et Télévisions libres (URTEL) ainsi que le Groupement patronal de la Presse en Collaboration avec l’ORTM et l’AMAP.
La cérémonie a enregistrée la présence de plusieurs membres du Gouvernement ainsi que les représentants des organismes internationaux résidant au Mali et des ambassadeurs accrédités au Mali. L’ouverture des travaux a été présidée par le Ministre de la Communication porte parole du Gouvernement, Manga Dembélé. La presse malienne dans toute sa composante y était. La conférence débat a été animée par d’éminents journalistes.
Dans son discours d’ouverture le Ministre de la communication porte parole du Gouvernement Manga Dembélé a salué l’engagement et la détermination de la presse malienne dans son combat pour l’avènement et la consolidation de la démocratie dans notre pays : «vous êtes les pionniers de la démocratie, vous avez bravé la dictature, la démocratie dans notre pays est le fruit de votre lutte » a -t-il martelé. Avant d’inviter la presse à soutenir les efforts du Gouvernement en vue de relever les défis que le Pays est confronté. Selon le Ministre, la presse est capitale pour aider le pays à se relever : «vous avez la possibilité de ressouder le tissu social tant affecté par cette crise, et cela à travers votre plume et vos micros ».
Après le discours d’ouverture du Ministre, la parole est revenue au Président du Groupe Patronale de la presse Sambi Touré non moins le directeur de publication du journal « Infos Matin » de dresser le tableau sombre des exactions perpetré contre les journalistes à travers le monde entier. selon lui , cette année 2013, dix-neuf (19) de nos confrères à travers le monde ont été tués dans l’exercice de leur profession (Pakistan 6 ; Syrie 5 ; Brésil 3 ; Somalie 2 ; Mexique 1 ; Paraguay 1 ; Russie 1 ) et cent soixante quatorze (174) de nos confrères emprisonnés dont Boukari Daou, le Directeur de publication du journal « Le Républicain » aujourd’hui parmi nous.
A cette liste grisante on peut ajouter pour l’année 2013, les neuf (9) Net-citoyens et Citoyens-journalistes tués et les 162 Net-citoyens embastillés à travers le monde ainsi que tous les confrères notamment dans notre pays qui du fait de la double crise (institutionnelle et sécuritaire) ou de leurs opinions ont subi des abus, harcèlements, violences morales et physiques, tortures et passage à tabac. A-t il fait remarquer .Il a ajouté que la liberté de presse ne rime pas avec l’injustice et l’instabilité. « Il ne peut y avoir de liberté de la presse sans un environnement médiatique libre, indépendant et pluraliste, sans un environnement général de paix, de stabilité, de justice et d’imputabilité. » a- t –il . A sa suite ce fut le tour de Tiona Mathieu Koné chargé de communication à l’EDM-SA de faire un large exposé sur le thème « Paix, Dialogue et réconciliation le rôle de la Presse » Il a laissé entendre que, On parle de paix lorsque les hostilités ont cessé ou ont fortement baissé. Et que les populations sont partout rassurées et vaquent librement à leurs occupations. La démarche de paix commence par l’identification sincère des points de rupture qui ont abouti à l’état de belligérance. Il nous faut accepter de bien diagnostiquer sans complaisance les causes ou sources des fragilités et de rupture de la concorde, de l’unité nationale. Lorsque la maladie est bien diagnostiquée, le traitement devient possible. La paix se construira si chaque citoyen accepte d’abord de laisser l’armée faire sa mission. Une armée sert avant tout à défendre le pays, donc le territoire pour garantir la sécurité des hommes et des biens. Faire en sorte que personne ne soit en danger, sauf les militaires et forces de sécurité qui sont sous serment. Et détiennent légitimement les armes.
En effet comment peut-on être soldat sans avoir pensé, disons sans se convaincre qu’on a fait le choix définitif d’être s’il le faut mis en danger pour la défense de la patrie parfois au prix de sa vie !!
Donc si la majorité meurtrie accepte dans une collaboration sincère, de laisser chacun faire son travail, disons-le clairement. Parlant du rôle de la presse dans le processus de paix et de réconciliation, il dira que, la presse ne peut être hostile au processus de paix. Au contraire elle en est un levier incontournable. La presse ne peut être hostile à la démarche de paix car seul le climat de paix et de respect des libertés favorise l’épanouissement des média. Seule la paix permet la sécurité qui rassure les investisseurs nationaux et étrangers pour une relance économique qui engendre les annonces, les insertions, les publi-reportages, la publicité qui profitent à la presse et la fait se consolider. Après l’exposé de M. Koné, l’honneur est revenu à Cheick Oumar Maiga de tenir en haleine l’auditoire sur le thème « Médias et pouvoir politique », selon lui, Le « pouvoir » et les « médias » sont deux expressions de la puissance sociale qui sont étroitement associées tout en étant potentiellement conflictuelles. Il a regretté certaines situation , qui selon lui ,serait de nature a muselé la presse à savoir : La non adoption par le Gouvernement de la nouvelle loi sur la Presse élaboré avec l’ensemble des professionnels, loi qui consacre la dépénalisation ;
Le fait qu’en 1993, le Gouvernement a cru devoir dépouiller le Conseil Supérieur de l’essentiel de ses prérogatives avant d’adopter la loi qui la crée ; l’absence d’Hommes de médias dans les différentes CENI du Mali ; l’absence d’Hommes de médias dans la Commission Dialogue et Réconciliation ;
l’Affaire de la Maîtresse du Président et les affaires Saouti HAIDARA, Abdrahamane KEITA, Boukary DAO ; la réduction drastique de l’aide directe à la Presse en 2012 ;la quasi absence d’aide indirecte, etc.c’est cet exposé qui a mis fin à la journéé
Boubacar SIDIBE