Le vendredi, 3 mai, le Mali, à l’instar des autres pays du monde, a célébré la journée internationale de la liberté de la presse. A l’occasion, les Associations faitières de la presse ont organisé, au Cicb, une rencontre présidée par le ministre de la Communication, Manga Dembélé.
Des ministres du gouvernement, des élus de la nation, des diplomates, des acteurs politiques et de la société civile, ont pris part à cette rencontre qui intervient dans un contexte où la démocratie a connu une interruption brutale suite au coup d’Etat du 22 mars 2012. Une situation qui a conduit à de nombreuses violations des droits et libertés individuelles. Les professionnels des médias n’ont pas été épargnés. Les actes d’enlèvement, de menaces et de violences contre des journalistes, se sont multipliés dans le pays et sont venus prouver une réalité : l’exercice de la profession de journaliste reste un métier dangereux au Mali, malgré les avancées notées depuis 20 ans. L’affaire Boukary Daou était le dernier cas d’une série noire qui a ciblé les professionnels des médias ces douze derniers mois.
«Il ne peut y avoir de liberté de la presse sans un environnement médiatique libre, indépendant et pluraliste, sans un environnement général de paix, de stabilité, de justice et d’imputabilité », a déclaré Sambi Touré, président de la commission d’organisation de la journée. M Touré a insisté sur les résolutions N°29 et N°1738 de la conférence générale de l’Unesco, mettant l’accent sur la sécurité des journalistes, et la lutte contre l’impunité des crimes commis contre la liberté d’expression. Le président de la commission d’organisation a, en outre, fait mention de l’engagement du conseil des droits de l’homme des Nations Unies, qui, selon lui, a adopté, il y a juste un an, une résolution sur la sécurité des journalistes. Une résolution qui engage les Etats : «à promouvoir un environnement sûr et favorable qui permette aux journalistes de faire leur travail de manière indépendante et sans ingérence excessive».
Le ministre de la communication, porte parole du gouvernement, Manga Dembélé a salué la grande famille de la presse pour son unité et le soutien apporté au gouvernement et à sa feuille de route. Le ministre Dembélé a précisé que la liberté de la presse est le résultat d’une longue lutte. Et que la journée du 3 mai est une occasion pour mesurer le chemin parcouru. «Vous êtes les remparts de la liberté. Vous êtes dans votre rôle en cultivant la paix, le dialogue et la réconciliation», a ajouté Manga Dembélé, avant d’inviter que la presse à jouer son rôle dans la préservation de la paix et la stabilité que le pays est entrain de construire.
Pour cette 20è édition de la journée internationale de la liberté de la presse, l’Unesco a retenu comme thème : «Parler sans crainte : assurer la liberté d’expression dans tous les médias ». Mais, en commémorant cet évènement, les associations et organisations de presse maliennes, ont choisi d’adapter ce thème au contexte national. D’où le thème : «Sécurité des journalistes et des professionnels des médias et entreprenariat de presse face aux défis nationaux : Quelle presse après la crise ?».
Oumar Diamoye