Le Mali, à l’instar des autres nations démocratiques, a célébré le 3 mai la Journée internationale de la liberté de la presse. A Bamako, c’est la Maison de la Presse qui a servi de cadre à cette commémoration.
«Les mouvements démocratiques actuels qui traversent l’hémisphère Sud de notre planète devraient nous conduire à nous interroger encore plus sur le rôle des journalistes dans les démocraties contemporaines et sur la portée réelle des nouveaux médias et réseaux sociaux» a déclaré Abdou Diouf, Secrétaire général de la Francophonie.
Rappelons que l’OIF a toujours accordé une attention particulière à la liberté des journalistes, clairement exprimée dans l’article 18 de la Déclaration de Bamako de novembre 2000 qui appelle les Etats et gouvernements à «veiller au respect effectif de la liberté de la presse et assurer l’accès équitable des différentes forces politiques aux médias publics et privés, écrits et audiovisuels, selon un mode de régulation conforme aux principes démocratiques».
Le Secrétaire général de l’ONU, le Haut Commissaire aux droits de l’homme et la Directrice Générale de l’UNECO ont, quant à eux, signé pour l’occasion une déclaration conjointe pour la commémoration de cette journée, née il y a 20 ans dans l’imagination d’un groupe de journalistes réunis à Windhoek, en Namibie, et artisans du combat pour la défense des principes fondamentaux de la liberté d’expression inscrits à l’article 19 de la Déclaration universelle des droits de l’homme. «Vingt ans après, si le paysage médiatique s’est complètement transformé, notre objectif reste le même: promouvoir la liberté d’expression, fondement de la dignité humaine et pierre angulaire de la démocratie».
Makan Koné, Président de la Maison de la Presse, en rappelant le thème adopté cette année «Les médias au XXIème siècle: nouvelles frontières, nouveaux obstacles», a surtout axé son allocution sur l’importance d’une presse libre, tournée vers le développement et la consolidation de la démocratie, à l’orée d’une année 2012 cruciale pour notre pays, vu le nombre de scrutins qu’elle va abriter.
Sidiki N’Fa Konaté, le ministre de la Communication, a d’abord mis le doigt sur les plaies de notre presse et ensuite martelé: «je crois que la presse malienne, fondamentalement d’essence révolutionnaire, de combat, doit le rester, mais il faut aujourd’hui passer à une autre étape. Celle d’entreprises de presse, dans un monde de concurrence et dans un secteur où la nouvelle culture de l’information, avec le numérique s’exprime avec autant de vigueur et de dynamisme». On ne pouvait mieux expliquer nos défis actuels!
Ramata Diaouré