Journée internationale de la liberté de la presse : 19 journalistes tués et 174 emprisonnés en 2013

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A l’instar des autres pays du monde, le Mali a célébré le 03 mai 2013, la 20ème  Journée internationale de la presse, au Centre international de conférence de Bamako.  Sous la présidence du ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, Manga Dembélé, sous le thème : «Les médias maliens unis pour conforter la profession». A cette occasion, le président de la Commission d’organisation, Sambi Touré, a dressé le tableau peu reluisant de la situation de la presse au Mali et ailleurs.

Face aux défis  sécuritaire, social et politique en cours dans notre pays, la presse est appelée à jouer un rôle important. C’est pour cela que, lors de la cérémonie d’ouverture de ladite journée, le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, Manga Dembélé, a laissé entendre que s’il y a une  liberté à défendre, c’est bien celle de la presse. En effet, ajoute-t-il, notre pays qui se veut un Etat démocratique doit accorder une importance capitale à la fonction de la presse. Il s’agit de lui donner les moyens d’être plus indépendante en vue de développer le sens critique des citoyens ; d’évaluer les administrés et leurs administrateurs et de former leur jugement politique. En plus, dira le Ministre Dembélé, la presse  doit fournir des informations pertinentes sans dissimuler des faits déplaisants, par prudence, par crainte ou par déférence à l’égard d’un pouvoir illimité.

Pour sa part, Sambi Touré, président de la Commission d’organisation, non moins membre du Groupement patronal de presse, dira que cette fête consiste à évaluer le chemin parcouru et d’envisager les meilleures perspectives. Pour lui, cette occasion doit permettre à la presse malienne,  dans un mouvement unitaire,  confraternelle et de convergence, de  montrer que notre pays, singulièrement dans sa posture actuelle, a besoin de tous ses fils pour se remettre, mais aussi et surtout besoin de synergie, de dialogue, de communion et de convivialité pour panser les blessures, afin de recoudre les flétrissures et les déchirures, pour apaiser les passions, rebâtir la paix et réconcilier ses enfants, de Kidira à Tamanrasset, d’Aguelhok à Zégoua.

En dressant le bilan de la presse, Sambi a annoncé que pour cette année 2013, 19 journalistes à travers le monde ont été tués dans l’exercice de leur profession. Ils son repartis comme suit : Pakistan 6,  Syrie 5,  Brésil 3, Somalie 2, Mexique 1, Paraguay 1  et la Russie 1. En outre, 174 de nos confrères ont été emprisonnés dont Boukari Daou, le directeur de publication du journal «Le Républicain», récemment libéré. «A cette liste grisante, on peut ajouter pour l’année 2013, les neuf 9 net-citoyens et citoyens-journalistes tués et les 162 net-citoyens embastillés à travers le monde, ainsi que tous les confrères, notamment dans notre pays qui du fait de la double crise institutionnelle et sécuritaire ou de leurs opinions ont subi des abus, harcèlements, violences morales et physiques, tortures et passage à tabac», ajoutera Sambi Touré .

Pour palier ces problèmes, le président de la Commission d’organisation a recommandé l’application des résolutions de la  Conférence générale de l’Unesco et du Conseil de sécurité des Nations unies, à travers leurs résolutions n°29 et n°1 738. Il s’agit de garantir la sécurité des journalistes, de lutter contre l’impunité des crimes commis contre la liberté d’expression. A cela s’ajoutent les recommandations du  Conseil des droits de l’homme des Nations unies. En effet, l’ONU a adopté l’année dernière, à l’unanimité, une résolution sur la sécurité des journalistes, invitant  les États à promouvoir un environnement sûr et favorable qui permette aux journalistes de faire leur travail de manière indépendante et sans ingérence excessive». Cette résolution condamnait aussi, avec la plus grande fermeté, toutes les attaques et tous les actes de violence dirigés contre les journalistes, et exprimait sa préoccupation devant la menace croissante que les acteurs non étatiques font peser sur la sécurité des professionnels de médias.

 

 Oumar KONATE

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