Le Mali, à l’instar des autres pays du monde, a célébré le vendredi 3 mai 2013, la Journée mondiale de la liberté de la presse (JMLP). Une opportunité que les médias maliens ont saisie pour braquer les projecteurs sur eux-mêmes. Il s’agissait de fair son autocritique pour mieux se projeter dans l’avenir. Cette journée a été organisée par les associations professionnelles de presse (Assep, Groupe, Urtel) en partenariat avec la Maison de la presse, l’Amap et l’ORTM.
Généralement les médias parlent des autres et rarement d’eux-mêmes. Ce vendredi 3 mai, la donne a changé, le temps de célébrer la Journée mondiale de la presse. Une opportunité que les médias maliens ont saisie pour braquer les projecteurs sur eux-mêmes, en débattant plusieurs thèmes au cours d’une conférence-débats organisée par les associations professionnelles de la presse (Assep, Urtel, Groupe).
Au Centre international de conférences, qui a servi de cadre à cette initiative, on a assisté à une discussion fructueuse. Un échange fécond entre les journalistes en début de carrière et ceux qui ont une longue expérience. Une configuration de la salle où (confraternité oblige) les plus jeunes étaient face aux doyens et patrons de presse, et représentants d’organisations regroupant les professionnels des médias.
A l’occasion, tous les intervenants ont mis l’accent sur l’assainissement de la presse et la nécessité de la soutenir dans sa contribution au processus de démocratique au Mali. Plusieurs thèmes ont fait l’objet de débats dont entre autres “Média et pouvoir politique”, qui sera exposé par le doyen Cheick Oumar Maïga.
Il insistera sur le professionnalisme des hommes de médias. Pour lui, il faut protéger ce métier, car il s’agit “d’une profession forte et digne”. Mais pour parvenir à “imposer le respect”, il faut “aider le journalisme à tenir debout”, a-t-il expliqué.
Les journalistes ont aussi fustigé ce qu’ils appellent “le journalisme alimentaire”. Cette pratique qui tend à dévaloriser ce noble métier au Mali, du fait du “laisser-aller” qui gangrène le secteur. Pour lutter efficacement contre ce phénomène, un plaidoyer a été fait en faveur de l’adoption et l’application de la loi sur la presse qui imposera de la rigueur aux patrons et aux employés de presse. Rigueur sans laquelle, il sera très difficile, voire impossible d’éviter “la débandade” annoncée par les uns et les autres.
A noter que le Mali a connu la plus forte chute au niveau mondial selon le dernier classement de RSF. En effet, longtemps présenté comme un bon élève sur le continent en matière de démocratie et de liberté de la presse, il a perdu 74 places et occupe le 99e rang. Cette chute est due à la situation dans laquelle le pays a sombré en 2012.
Il s’agit du putsch militaire du 22 mars à Bamako qui a précipité la prise du Nord du pays par les islamistes. Cette situation a exposé les médias à la censure et aux exactions. De nombreuses radios du Nord ont interrompu leurs programmes tandis que plusieurs journalistes, maliens ou étrangers, ont été agressés dans la capitale.
Ben Dao