Du mardi 27 au jeudi 29 août le ministère des mines organise un atelier de formation à l’intention d’une trentaine des journalistes sur les terminologies minières et autres sujets relatifs aux secteurs mines et pétrole.
En effet, le secteur minier du Mali a connu un développement spectaculaire au cours des dix (10) dernières années, tant sur le plan de la croissance des investissements privés directs et l’augmentation de la production aurifère que sur celui de la diversification des ressources. Cette croissance de la production minière s’est traduite par l’amélioration des retombées financières pour l’Etat malien sous la forme de parts acquises dans le capital social des sociétés d’exploitation minière et de taxes diverses versées par ces dernières mais aussi et surtout pour les collectivités locales dans lesquelles les sociétés se sont implantées.
Les apports agrégés du secteur minier au Budget National sont passés de 50,882 milliards de Francs CFA en 2003 à environ 275, 626 milliards de Francs CFA en 2012 soit une progression de 540%.
Au niveau local les sociétés minières déploient beaucoup d’effort tant sur le plan financier que sur celui de l’accompagnement qu’elles consentent pour ces même communautés de base souvent pour la plupart des cas à titre volontaire.
Il ressort des données collectées au niveau des services d’assiette des régions de Kayes et Sikasso que les collectivités locales du ressort territorial de Kayes (Assemblée Régionale, Assemblée de Cercle et Communes) ont perçu un montant total d’environ 4 milliards de FCFA sur la période allant de 2004 à 2008 au titre de la patente minière. Elles se sont partagé une somme cumulée d’environ 2 milliards de FCFA au niveau des collectivités de Sikasso sur la période 2005 – 2008 au titre de la même taxe.
Les contributions volontaires des compagnies minières
A côté des patentes et autres taxes payées à l’État, les compagnies d’exploitation minière ont pour la plupart pris l’initiative de venir en aide aux collectivités en réalisant, dans le cadre de la responsabilité sociale de l’entreprise et sans obligation de la part de l’État, des investissements « volontaires » à caractère social et économique. Chacune des sociétés d’exploitation a en effet son plan de développement communautaire qui comprend un volet important d’appui aux autorités locales (gouvernorat, préfecture, sous-préfecture, mairie.)
A titre illustratif, depuis 2005 date d’ouverture de la mine, la société de loulo a investi plus de deux milliards de francs CFA dans la construction de structures sanitaires, scolaires, d’alimentation en eau potable, de téléphonie mobile et d’infrastructures routières.
Les mines de sadiola et yatela ont quant à elles investi plus de douze milliards de francs CFA et surtout financent le PADI (programme d’action pour le développement intégré).
La mine de morila de son ouverture en 2000 à 2007, a investi plus de sept cent cinquante million de francs CFA dans le développement communautaire et a mis en place un fond de plus de deux cent millions pour financer les projets de développement durables autour de la mine. Au-delà de toutes ces contributions, la majorité des maliens restent sceptiques sur l’apport des sociétés minières à l’économie nationale.
Pour caricaturer cette perception de la majorité des maliens, une assertion population circule partout au mali, je cite « l’or du mali ne brille pas pour les maliens » et d’autres de renchérir lors d’une étude « ils l’appellent la route de l’or mais c’est vraiment péjoratif. Avec tout ce que la mine génère comme argent, qu’est ce qui les empêche de réparer la route? Où va tout cet argent? ». Cet état de fait pose indéniablement un véritable problème de communication tant à l’endroit de la population qu’à l’endroit des professionnels de la communication, autour de l’exploitation minière tant en matière de contribution qu’en matière de ressources exploitées.
Il est à noter aussi, que les Hommes de média ne maitrisent pas les terminologies de l’industrie extractive. C’est pourquoi dans le traitement des sujets relatifs aux secteurs miniers et pétroliers ils commettent beaucoup d’erreurs. C’est certainement la raison pour laquelle les sociétés minières se méfient des journalistes quand ils viennent à la recherche de l’information. Par méconnaissance les journalistes passent très souvent à côté.
A travers cette formation, il s’agit de familiariser les journalistes avec les terminologies de l’industrie extractive. Aussi, d’être informer sur la contribution de l’industrie extractive à l’économie nationale, de connaitre les minerais et les sociétés qui les exploitent et d’augmenter le nombre de sujets à traiter dans les médias et partant sur les différents aspects de l’industrie extractive.
Ibrahim Tiokary, chargé de communication