Mise en place le mardi 29 mai à la Maison de la presse, la commission Tripartite (Force de Sécurité-Communication-Presse) à travers ses responsables était devant les hommes de média pour étayer ses actions ainsi que ses initiatives. Au micro, le président de cette commission, Amadou Mahamane Sangho, du ministère de la Sécurité Intérieure a annoncé aux hommes de media leur dotation prochaine en 2000 gilets pour permettre leur identification lors des grands événements, dont l’élection présidentielle du 29 juillet prochain.
« Renforcement des relations Presse-Sécurité » tel est l’objectif que s’est assignée cette commission tripartite. Pour rappel, elle a été mise en place pour éviter des cas d’agressions que les journalistes font objet à l’occasion de la couverture médiatique des grands événements.
Dans sa brève intervention, le président de la Maison de la Presse a rappelé que le 2 juin a été une journée sobre pour la presse malienne. En revanche, dit-il, elle a donné naissance à cette commission dont il faut saluer la création. « Rarement nous avons vu une commission travaillée comme celle-là » a-t-il déclaré.
Après le mot d’encouragement de Baly Idrissa Sissoko, représentant du ministre de l’Economie Numérique et de la Communication, qui a mis en exergue la nécessité de se mettre ensemble pour la défense des intérêts généraux, M. Sangho a pris la parole pour étayer le contexte, les missions et les objectifs de la commission tripartite dont il a la lourde responsabilité de présider.
« L’environnement professionnel que les hommes de média et les forces de sécurité sont amenés à partager à l’occasion de la couverture d’évènement montre à suffisance combien il importe que ces deux composantes travaillent en parfaite symbiose » tel a été le mot introduction du président Sangho pour justifier la mise en place de la commission tripartite. Qui a souligné que l’initiative a été partagée par le ministre de l’Economie Numérique et de la Communication et son homologue de la Sécurité et de la Protection Civile.
Selon lui, le credo de cette commission tripartite est d’œuvrer afin de favoriser l’instauration d’un meilleur climat de travail entre les hommes de media et les forces de sécurité. Reconnaissant que leur relation a toujours été sensible, il dira que le contexte malien est caractérisé souvent par des conflits fréquents qui résultent d’une incapacité assez étonnante des deux parties de comprendre le rôle de l’autre dans un contexte de gouvernance démocratique.
D’après lui, il faudra avoir une compréhension commune et partager du rôle et de la responsabilité de chaque acteur pour résoudre ce problème entre les entités. « Mais dans la réalité, on se rend compte qu’il existe des visions non partagées et des perceptions très différentes » a-t-il regretté.
Selon lui, cette différence se justifie du fait que les hommes de media pensent que les forces de sécurité exagèrent dans l’exercice de leur mission de rétablissement de l’ordre d’une part et d’autre part, les forces de sécurité pensent que les hommes de média n’ont pas une haute compréhension de la sécurité de l’Etat. « Alors que faire pour concilier ces deux parties ? » s’est-il interrogé. Et de renchérir : « afin de promouvoir et créer une culture d’élection pacifique, il est essentiel d’initier des mécanismes de confiance et des processus journalistiques professionnels pour animer le dialogue entre les deux entités ». C’est pourquoi, dit-il, la commission tripartite a pris l’initiative de s’impliquer fortement dans le cadre du renforcement de la relation presse-sécurité à travers la confection de 2000 gilets. « Ces gilets seront bientôt disponibles » a-t-il rassuré.
Parlant du fonctionnement de la commission tripartie, il dira que sa présidence est tournante et que les réunions se tiennent une fois par semaine sauf en cas de force majeure.
Par Moïse Keïta